The Shit ov God

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16/20
Nom du groupe Behemoth (PL)
Nom de l'album The Shit ov God
Type Album
Date de parution 09 Mai 2025
Labels Nuclear Blast
Style MusicalDeath Black
Membres possèdant cet album60

Tracklist

1.
 The Shadow Elite
 04:40
2.
 Sowing Salt
 03:07
3.
 The Shit ov God
 05:37
4.
 Lvciferaeon
 04:16
5.
 To Drone the Svn in Wine
 03:29
6.
 Nomen Barbarvm
 05:03
7.
 O Venvs, Come!
 05:55
8.
 Avgvr (The Dread Vvltvre)
 05:49

Durée totale : 37:56

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Behemoth (PL)


Chronique @ Eternalis

17 Juin 2025

Il se dégage de "The Shit ov God" une aura beaucoup plus sale et granuleuse

Si Behemoth est devenu une véritable institution du metal extrême, il le doit beaucoup à la personnalité de Nergal, à ses combats (littéralement ou contre la maladie) ainsi qu’à ses prises de paroles et ses démêlés avec la justice polonaise provenant d’actes de provocation et blasphématoires. Cela fait bien longtemps que les fans de la première heure ont abandonné le navire mais les hordes de nouveaux fans se greffent par milliers à la proue d’un vaisseau qui semble désormais inarrêtable.

Depuis "The Satanist", les polonais n’ont cessé de gagner en popularité, ont ouvert leur son (particulièrement sur "I Loved You at Your Darkest") et ont peaufiné à l’excès leurs visuels, leurs clips et leur aura scénique (pour exemple le live COVID "In Absentia Dei", impressionnant à regarder).
Treizième opus faisant suite à "Opvs Contra Natvram" qui n’avait de retour aux sources que sa déclaration, "The Shit ov God" semble tracer un sillon relativement similaire. Patronyme frontal et sans subtilité, Nergal déclare n’avoir souhaité aucune fioritures ici et joue encore une fois à choquer tout autant qu’être volontairement subversif pour faire parler de lui. Derrière un visuel loin des peintures précédentes réalisé par Bartek Rogalewicz, les polonais se sont entourés de Jens Bogren pour proposer un disque très compact, court (37 minutes) et bien plus intense que ses prédécesseurs.
Dire qu’il revient à des œuvres coincées entre "Demigod" et "Evangelion" serait une hérésie pour certains, mais il est vrai que ce nouvel opus s’en rapproche plus que des albums récents, autant dans le fond que la forme.

Si la production se veut toujours bien plus puissante et “propre” que dans les débuts, il se dégage de "The Shit ov God" une aura beaucoup plus sale et granuleuse. Là où "ILYAYD" se voulait presque progressif (et en ce sens, cette prod collait parfaitement), c’était beaucoup moins le cas du précédent disque qui se retrouvait vidé de sa substance d’agression. Behemoth n’avait pas été aussi intense depuis des années et certains titres surprennent par ce regain de brutalité et de rapidité appuyant véritablement la violence de la frappe d’Inferno. Un "Sowing Salt" et ses accélérations foudroyantes servent parfaitement de support aux passages plus lents où Nergal semble en pleine transe, telle une offrande aux puissances ténébreuses. Depuis combien de temps n’avions-nous pas entendu un Behemoth aussi intense que sur le terrifiant "To Drown the Svn in Wine" (toujours cette typologie), rapide, bardé de blast-beat, de riffs qui découpent l’auditeur en pièces autant que des vocaux possédés souvent doublés ou triplés pour renforcer l’aura démoniaque de la composition. "Lvciferaeon" aurait pu être sur "The Satanist" dans sa façon de monter en puissance dans une dimension plus évolutive, toujours très rapide mais avec de nombreux breaks pour densifier la dimension religieuse (“If I am God”).

Un titre comme "The Shadow Elite" ouvre le disque dans un certain confort créatif puisqu’on y retrouve le combo que nous connaissons, assénant très rapidement ses flèches (on est loin des longues introductions des deux disques précédents) pour justement démontrer qu’il n’y aurait pas de subtilités cette fois-ci. Le refrain est assez immédiat, posé et solennel, comme une messe qui sera facilement reprise en live. Le morceau s’intensifie énormément sur son dernier tiers (l’accélération à 3 min est redoutable). Il faut également évoquer le titre éponyme et son intro à capella (ayant fait couler beaucoup d’encre), se voulant bien plus mid tempo et mettant parfaitement en avant la prod monstrueuse de Bogren, lourde et dense, faisant de chaque coup de double pédale une mandale en plein visage. Le passage narratif noirci encore un peu plus l’ambiance du titre, avant l’un des rares soli du disque, lent mais très évocateur et dissonant.

Huit titres seulement. C’est court mais là encore, plus proche de l’essence extrême du groupe. "O Venvs, Come" lui va plus dans le sens d’un "Bartzabel", lent et lourd, à l’ambiance glaciale et liturgique, telle une ôde aux démons, avec un énorme travail vocal et une densité sonore assez impressionnante. La surprise n’est plus vraiment là puisque "The Satanist" et son successeur avaient véritablement posé ces nouvelles bases mais force est d’admettre que ça fonctionne admirablement bien. "Avgvr (The Dread Vvltvre)" vient clôturer cette Messe Noire en mélangeant les ambiances (et y incluant des passages bien flippants, comme si des fantômes accompagnaient Nergal), alternant mid tempo lourd et accélérations en blast avant de se clôturer sur des chœurs cérémonieux.

Behemoth confirme (si c’était nécessaire) un peu tout avec cet album. Son statut, son style plus accessible et ouvert (enfonçant toujours plus le clou de son passé pour certains) néanmoins sans renier sa violence, ses provocations et le travail soigné autour de ses visuels et de l’image qu’il déploie. "The Shit ov God" est une parfaite continuité de son parcours depuis la scission que représente "The Satanist", plus intense et radical que "Opvs Contra Natvram" et fusionnant l’intensité du premier cité avec le caractère plus élaboré et musical de "ILYAYD". Contrat rempli, avec décadence et blasphème.

15 Commentaires

21 J'aime

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fufupue - 19 Juin 2025:

@Nemesis: oublie pas que je l'ai pas encore ni acheté ni ecouté, la c'est juste un ressenti sur une attitude... par exemple à l alcatraz il y a deux ans, ecourter son show de 3 titres et se barret sans aucune explication...(pour aller voir Watain qui jouait à coté?), une imagerie trop poussée ou le spectacle pré-programmé ne laisse place à aucune improvisation, cette impression de trop en faire dans la provocation... En fait mes remarques ne devraient pas figurer ici... car elles ne concernent pas la musique en tant que telle... mais the shit of god ... si au moins ils avaient mis un "s" à god ... on en reparle dans C mois quand j aurai ecouté l album 

Molick - 19 Juin 2025:

@nemesis j'espère qu'ils ont pas passé tant de temps que ça pour créer les riffs, les 3/4 j'ai l'impression de les avoir entendus 100 fois auparavant...

L'album est pas mauvais muscialement (je dis musicalement parce que en terme de parols, plus j'écoute plus c'est la catastrophe, c'est du niveau néo-métal de cour de récré), c'est juste bateau au possible. Un nouveau groupe sortirait ça, ce serait compréhensible, mais un truc aussi convenu après une si longue carrière c'est assez triste. Ça fait vraiment death metal fast food, efficace mais creux.

PentagramPrayer - 19 Juin 2025:

Je l'écoute en boucle depuis hier, je ne serais pas étonné qu'il soit élu album de l'année un peu partout, c'est franchement du lourd.

darkflo - 03 Juillet 2025:

Merci pour ta chro. Je suis et je reste un grand fan de Behemoth. Certes je n'étais pasfan de The Satanist et de ILYAYD, mais à force d'écouter en boucle ces albums, c'est devenu une évidence que ces deux albums jeles aime comme les autresmêmes s'il y a des morceaux queje n'apprécie pas beaucoup, mais dans l'ensemble de chaque album c'est parfait.

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