Nouvel album des Polonais,
Thelema 6 est passé par là, et c’est donc un nouveau statut que
Behemoth doit défendre. Zos Kia
Cultus se doit d’être l’album de la confirmation.
Première tendance nette : il ne faut pas compter sur une marche arrière stylistique. Une nouvelle fois,
Behemoth ne fait pas dans la demi-mesure et semble décidé à confirmer que le black metal est bien de l’histoire ancienne. Les heureux possesseurs de
Thelema 6 le savent déjà, mais à l’époque de la sortie de ce nouvel album, l’étiquette BM colle encore trop souvent aux basques des Polonais, à tort.
Bénéficiant d’un son plus dense, le death metal Behemothien ne semble pas avoir perdu de son mordant. Les riffs des deux gratteux ménagent toujours autant l’agressivité et le tranchant avec un lyrisme monumental inimitable. Derrière les fûts,
Inferno assène les blasts métronomiques avec une concertante facilité. Quant à
Iconoclast, son growl implacable semble désormais solidement en place pour déverser ses propos, oscillant entre blasphème et ésotérisme (la religion restant la thématique centrale).
L’ensemble garde donc une puissance de feu redoutable (comme avec le déflagrant Modern Iconoclasts), toutefois on sent que
Behemoth a fourni un gros travail de composition sur cet album. S’écartant sciemment du côté direct et spontané de
Thelema 6, le groupe semble vouloir laisser plus de place à de longues séquences plus lentes, où la lourdeur de l’atmosphère est privilégiée. Ce travail assumé sur les ambiances contribue à intensifier la teneur ésotérique de l’univers musical du groupe. Visiblement décidé à explorer la voie du mysticisme,
Behemoth favorise le côté cérémonieux de sa musique par rapport à ses élans plus martiaux et plus crus. On en arrive ainsi à des morceaux lourds et intenses comme As Above so Below, ou des intermèdes type Hekau 718 qui contribuent à cette démarche. A noter que le même effort est fourni du côté de l’artwork et du livret, à l’esthétique sublime.
De la même façon, certains titres plus brutaux peinent à cacher leurs influences
Morbid Angel (The
Harlot Ov The Saints pour n’en citer qu’un), détail assez révélateur des ambitions du groupe et de ses nouveaux élans.
En cherchant à privilégier le ressenti, le fond de l’atmosphère, tout en travaillant largement ses compositions avec une certaine ambition, il est clair que
Behemoth perd en impact pur et en fraîcheur ce qu’il gagne en puissance de fond et en monumentalité. On prendra en référence le superbe titre éponyme, hymne de noirceur cérémonieuse et incantatoire, écrasant de lourdeur et de solennité, sans devoir recourir à la vitesse et aux blasts. Ce
Behemoth là impressionne, sûr de lui. Il ne se voit plus dans la mouvance d’un death black guerrier à la
Krisiun. Il veut donc marcher sur les plates-bandes de
Morbid Angel voire de
Nile (avec le plutôt réussi Typhonian Soul Zodiack). Et le talent de
Iconoclast est tel qu’il n’est pas loin d’atteindre son but. Même les sacro-saints hymnes de guerre, voués à la destruction massive des masses consentantes qui affluent aux nombreux concerts données par le groupe, sont de la partie. Et signe de l’inspiration du moment, ceux là mêmes transpirent de ces petites touches progressives et soignées, comme avec l’imparable
Horns Ov
Baphomet qui s’échine à montrer un visage plus versatile, sans perdre de sa force mystique.
Si je précise que
Iconoclast atteint presque son but, c’est que le contexte de sortie de l’album n’est pas favorable aux Polonais. L’année 2002 s’avère un véritable millésime, notamment
Outre-Atlantique, et face à l’excellence de la concurrence, Zos Kia
Cultus, si il parvient brillamment à confirmer l’excellent
Thelema 6 tout en affichant une volonté méritoire de faire évoluer son death metal, ne marque pas autant les esprits que deux ans auparavant, étant noyé dans une concurrence d’un niveau incroyable, qui repousse d’ailleurs bien souvent les limites de la brutalité. Dans le même temps,
Iconoclast a joué la carte du ralentissement…
Mais peu importe.
Behemoth a posé une nouvelle pierre de son mythe, pas la moins monumentale, son travail de fond continue à lui r
Amener une masse de fans toujours plus nombreuse. Il ne faudra plus que le brio du
Demigod à venir pour que le phénomène explose.
Dans la lignée conceptuelle et musicale de Thelema.6, Zos Kia acquiert une intensité et un côté massif supplémentaires, grâce à une production enfin à hauteur de la puissance rythmique de Behemoth. Zos Kia est aussi, à mon sens, l’album le plus morbidangelien de Behemoth, sans que ce soit véritablement un reproche. En effet, Behemoth s’inspire et vénère la formation culte floridienne, mais possède une vraie personnalité et une approche unique, lui permettant son plein épanouissement.
Comme tu l’écris si bien, Zos Kia est une pierre (de choix) supplémentaire au solide édifice de Behemoth.
Cult of Death.
Fabien.
Cela dit malgré ma préférence perso pour Thelema 6 et ses hymnes, Zos Kia Cultus et son Death Metal puissant est un morceau de choix également.
lol ... j'aurais du visiter cette chronique et ses coms lors de sa sortie, mais j'avais mieux a faire, Zos Kia tournait en boucle jours et nuits, et a ce jour je l'écoute avec la même passion qu'au premier jour .
C'est L'ALBUM CULTE .
Le Death implacable
L'incomparable .
Mais je ne veux plus en faire une chronique, a quoi bon ...
Ma note est sans appel :
20/20
Dans tout les cas l'album reste très bon.
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