Opvs Contra Natvram

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17/20
Nom du groupe Behemoth (PL)
Nom de l'album Opvs Contra Natvram
Type Album
Date de parution 16 Septembre 2022
Labels Nuclear Blast
Style MusicalDeath Black
Membres possèdant cet album95

Tracklist

1.
 Post-God Nirvana
 03:10
2.
 Malaria Vvlgata
 02:18
3.
 The Deathless Sun
 04:43
4.
 Ov My Herculean Exile
 04:43
5.
 Neo-Spartacvs
 04:18
6.
 Disinheritance
 04:22
7.
 Off to War!
 04:47
8.
 Once Upon a Pale Horse
 04:16
9.
 Thy Becoming Eternal
 04:09
10.
 Versvs Christvs
 06:29

Durée totale : 43:15

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Behemoth (PL)


Chronique @ fufupue

13 Octobre 2022

Un très bon album qui, sous une fausse simplicité, cache une œuvre réfléchie et bourrée de subtilités.

Il faut le reconnaître et l’avouer, il s’est arraché Nergal sur ce coup-là!
Toujours entouré de ses 3 fidèles compagnons de l’apocalypse, le monstre va nous offrir un opus simple en apparence mais tellement riche!

Tout au long de sa maintenant longue carrière, Behemoth sera passé par pas mal de cases estampillées black metal : l’originel, le black/death, le death/black brutal avant de muter vers un black metal protéiforme à partir de "The Satanist". Tournant important dans leur carrière, ce dernier fut assez bien accueilli à sa sortie, ce qui fut nettement moins le cas (injustement selon mon avis) pour son successeur « I Loved You at Your Darkest ». Voici donc le moment de découvrir leur 12ème et dernier pêché en date … et venu aussi le moment d’assumer ses idées et pensées. Pour info : après la découverte des 3 extraits balancés en avant-première, je n’étais pas simplement septique et inquiet, mais au bord du jeter d’éponge quant à son achat… Heureusement, j’ai franchi le pas.

Niveau line-up, c’est donc le statu quo avec notre maître de cérémonie, Nergal, au chant et à la guitare, entouré d’Orion (basse) qui a co-écrit 3 titres sur cet opus, Inferno (batterie) et Seth (2ème guitare) (à noter que le statut de ce dernier bien que présent dans le groupe depuis près de 20 ans semble toujours cantonné à celui de musicien live, crédité dans le livret mais absent des photos).
Signé sur la Rolls-Royce germano-hollywoodienne Nuclear Blast dont il est devenu un des piliers, l’album a vu le jour sous l’égide des meilleurs spécialistes du genre dont je ne ferai pas l’inventaire complet ici, ce serait trop long. Mais tout de même : avec 3 studios d’enregistrement différents, soit un pour respectivement Voix+guitare – Batterie – Basse, pour ensuite être mixé par Joe Baresi (Satyricon/Tool/Skunk Anansie) et masterisé par Bob Ludwig (Led Zeppelin/Queen/Clapton/Bowie), on est en droit d’attendre un son nickel. Et cela sera bien le cas, mais ceux qui s’attendaient à un son hyper bodybuildé seront déçus. On y reviendra sous peu.

Passées les 3.12 minutes de "Post God Nirvana", introduction aux ambiances post-industrielles martelée de percussions (assurées par Heinar Selvik de Wardruna) et parsemée d’instruments classiques à cordes et à vent, avec un Nergal à la voix très vindicative, déboule le titre le plus « violent » et court de l’album majoritairement blasté qu’est "Malaria Vvulgata". En fait, tout comme ce premier brûlot, la galette n’est pas très longue, soit 43 minutes y compris l’intro et l’épilogue "Versvs Christvs" qui, lui, prendra son temps pour déployer ses ailes et sera en fait un parfait condensé/résumé de ce que l’on vient de vivre. Si je suis passé aussi vite du début d’album à sa fin, c’est que c’est ainsi qu’on le ressent et le vit. Sans s’en rendre compte, on est déjà au bout et pourtant on a retenu beaucoup. Comme toutes les bonnes choses, il est passé tellement vite qu’on a juste une seule envie, c’est de relancer la lecture afin de revivre ces moments!

Revenons sur le son : ce dernier n’est pas dantesque, mais juste et parfaitement équilibré, mouvant en fonction de l’instant, chaque instrument se voyant mis à l’avant-plan quand il le faut, en fonction de l’évolution du titre et du sentiment à faire ressentir. Lorsque Nergal déclame ses incantations, les riffs de guitare sont légèrement en retrait et reprennent plus d’ampleur lors d’un passage purement instrumental. Pareil pour la basse dont les lignes parfaitement audibles se détachent de l’ensemble et n’hésitent pas à bondir vers l’avant-scène pour rajouter du poids et de la rondeur. La caisse claire a, quant à elle, un son très naturel et neutre, laissant beaucoup d’espace à Inferno pour nous montrer toute l’étendue de son talent, et ce, grâce à un jeu de cymbales tout en finesse et de multiples roulements et descentes de toms aussi chirurgicales que vertigineuses, ces derniers soutenant à merveille les multiples changements de plans et transitions au sein des morceaux.

Les esprits chagrins diront que ce "Contra" n’est qu’une simple redite des deux derniers albums, mais ce serait aller vite en besogne. Certes, il en reprend de nombreux éléments, mais la maturité en plus. Il est dur pour certains d’admettre que le groupe ait quitté l’underground pour la lumière, mais on ne va pas retomber dans le jeu de la stagnation condamnée ou de la progression réprimée car la qualité de l’écriture est remarquable, chaque détail est pensé, posé et rien n’est superflu. Les lignes de chant qui retrouvent à de nombreuses occasions une plus grande profondeur sont parfaites, le spectre vocal est très large, les refrains sont imparables et fédérateurs. Chœurs masculins, féminins, voix légèrement vocodée, Hoo-Hoo-Hoo sombres (c’est Behemoth, pas Maiden!), voix parlées, chuchotées … la palette utilisée est large et rien n’est là pour cocher une case ; tout est légitime, provoque son effet et participe à la grandeur de l’ensemble.

Grand retour des blasts à travers 2 titres majoritairement joués à fond ("Malaria Vvlgata" et ""Thy Becoming Eternal"), de nombreux autres morceaux en étant parsemés, ce qui participe à cette richesse et variété déjà évoquées plus haut. Mais qui dit blast ne dit pas über violence. Prenez les 3 derniers albums du groupe Inferno (CZ), ces derniers sont sévèrement blastés mais on ne peut pas dire que cela soit violent. Pareil ici : ils sont plus présents pour vous élever et faire dériver que vous pulvériser.

Des orchestrations et claviers discrets juste ce qu’il faut saupoudrent tout l’album -à corde et à vent- planantes et majestueuses et même parfois totalement dysharmoniques, comme sur la fin de "Disinheritance".

Un dernier mot sur les solos, abondamment distillés à travers toute l’oeuvre : ils sont tout simplement remarquables de mélodie, d’agression et de technicité. A noter la similitude relative à propos du solo de "Malaria Vvulgata" (la partie de 1.22 à 1.30) avec celui de Nile sur "In the Name of Amun" à 3.42 ("What Should Not Be Unhearted"). Et puisque l’on en est au jeu des comparaisons : le riff à 0,19 de "Once upon a Pale Horse" ressemble fortement à celui de Marduk sur "Womb of Perishableness" à 0.21 (Rom2.12).
Mais ça, c’est juste pour l’anecdote car, au final, Behemoth nous offre un très bon album qui, sous une fausse simplicité, cache une œuvre réfléchie et bourrée de subtilités, le tout magnifié par le talent et la maestria de nos 4 protagonistes. Le 3ème album issu de leur 3ème mue est un régal à consommer avec respect mais sans modération.

17 Commentaires

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Etterna - 15 Octobre 2022:

C'est moins flagrant que sur Zos Kia Cultus, certainement, et il y a également d'autres influences sur Evangelion, mais la base est là quand même, et des morceaux comme ''Ov Fire and the Void'' ou ''The Seed of I'' aurait très bien pu figurer sur Domination. La production est différente et c'est moins torturé que Morbid Angel, mais l'influence reste fortement ancré chez Nergal.

Toutefois, c'est vrai que la production des derniers Behemoth puisse diminuer l'impact des riffs, mais je crois que le but n'est plus d'être aussi violent et puissant qu'autrefois, mais plutôt ce que ces albums peuvent nous faire ressentir, ils sont plus vivant et intelligent, tel un éveil.

Ensiferum93 - 17 Octobre 2022:

Merci beaucoup pour cette chronique très bien écrite et qui me redonne envie de l'écouter. En parlant de problème de "h", celui de Behemoth s'est visiblement mal caché sur le prénom de Einar qui n'en contient pas ;) 

tormentor - 18 Octobre 2022:

J'ai réécouté l'album attentivement au casque ce week-end, et je suis arrivé à rentrer complètement dedans. Je le trouve plus black que death surtout dans l'ambiance où il nous emmène, on va dire qu'il est moins rentre dedans mais il reste efficace grâce à cette ambiance torturé et diabolique. On ressent des choses profondes , on s'en bien que les problèmes de santé de Nergal ont joué un rôle dans ce disque. Disque que je vais surement me procurer bientôt.

mechant - 04 Novembre 2022:

Plusieurs écoutes me font dire que Behemoth est en phase de devenir 1 très grand groupe s'affranchsissant des barrières stylistiques pour mieux apprivoiser son art.

Sombre et profond nergal et sa bande délivrent ici un très bon opus.

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