Behemoth, après un «Zos Kia
Cultus» réussi, se voit confronté à des changements de line up. En effet,
Orion et
Seth remplacent Novy et
Havoc, tenant respectivement la basse et la seconde guitare. Le groupe mené par
Nergal change aussi d’écurie, quittant Avantgarde Music pour le plus gros label Regain Records (
Vader,
Marduk). Les musiciens mettent en boîte 10 chansons au studio Hentrix, le mixage
Revenant à Daniel Bergstrand à ses Dug
Out studios, débouchant sur la commercialisation de l’album en
Octobre 2004 avec le soutien de Regain, qui décide de mettre le paquet en terme de promotion.
Évoluant intelligemment depuis la voie prise sur le bon «
Satanica » et un « Zos Kia
Cultus » montrant un
Behemoth voulant marcher sur les plates-bandes de
Morbid Angel et
Nile, l’introduction de « Sculpting the Throne ov
Seth » montre que le groupe a bel et bien décidé d’emprunter la même voie que les géants américains, notamment à travers le goût prononcé pour la brutalité. En effet, les deux premiers titres assomment l'auditeur par leur puissance (le tout lié par des ambiances occultes très réussies), à coups de blasts millimétrés du grand
Inferno, de riffs à la fois complexes et acérés, composés d'une main de maître par
Nergal mais aussi par l'énorme production, rappelant indéniablement
Nile (notamment par quelques riffs orientaux placés ici et là).
Puis
Behemoth enchaîne « Conquer All », au refrain impitoyable malgré une construction assez conventionnelle. Mais le groupe se rattrape sur le culte «
Nephilim Rising », aux atmosphères particulièrement lourdes et occultes, sans oublier de mettre une accélération au moment opportun. L'album enchaîne les terribles « Towards
Babylon » et « Before
Aeons Came » (à la superbe intro), à la brutalité marquée, aux riffs à la fois véloces, techniques mais aussi écrasants, ne laissant décidément que peu de répit au pauvre auditeur.
Sans faiblir, « Mysterium Coniunctionis (Hermanubis) » montre toute la supériorité de
Behemoth, aux vocaux assez travaillés (alternance voix death/black), au double pédalage intense de son frappeur mais surtout à travers l'épaisseur de ses ambiances, à la fois occultes et épiques.
Xul confirme la tendance de ce death metal guerrier, notamment grâce à son solo en début de chanson. L'album perd un peu en intensité avec «
Slaves Shall Serve », à la structure assez simple et prévisible, pour finalement dominer l’auditeur sur « The Reign ov Shemsu-Hor », longue pièce de death de 8 minutes, à l'ambiance épique assez marquée.
Album de la révélation pour beaucoup,
Behemoth devient une entité terriblement dangereuse, certes aux influences
Morbid Angel et
Nile encore identifiables, mais possédant une véritable personnalité (notamment au niveau des lyrics très soignées). Surpassant nombre de groupe européens et devenant le leader en Pologne (
Vader étant en perte de vitesse depuis le mitigé «
Revelations » en 2002),
Behemoth se dresse en outsider de choix face à la domination américaine, aux côtés des allemands
Necrophagist, ayant sorti la même année l'incroyable «
Epitaph », dans un registre certes différent.
Tu l'as le décrit sur ta chronique, Demigod n'a aucune faille, tout est superbement bien travaillé et son successeur (The Apostasy) suis la même logique que Demigod, puissant, varié, original, fascinant, etc...
Très bonne chronique sur un album qui est culte selon moi.
Imposant par sa carrure et par le grunt surpuissant du maître Nergal, cet album reste la révélation suprême du groupe.
Excellente chronique cependant.
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