I Loved You at Your Darkest

Liste des groupes Death Black Behemoth (PL) I Loved You at Your Darkest
Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Behemoth (PL)
Nom de l'album I Loved You at Your Darkest
Type Album
Date de parution 05 Octobre 2018
Labels Nuclear Blast
Style MusicalDeath Black
Membres possèdant cet album185

Tracklist

1.
 Solve
 02:04
2.
 Wolves Ov Siberia
 02:54
3.
 God = Dog
 03:58
4.
 Ecclesia Diabolica Catholica
 04:49
5.
 Bartzabel
 05:01
6.
 If Crucifixion Was Not Enough…
 03:16
7.
 Angelvs XIII
 03:41
8.
 Sabbath Mater
 04:56
9.
 Havohej Pantocrator
 06:04
10.
 Rom 5:8
 04:22
11.
 We Are The Next 1000 Years
 03:23
12.
 Coagvla
 02:04

Durée totale : 46:32

Acheter cet album

 $11.02  10,37 €  8,00 €  £7.62  $25.11  10,75 €  11,54 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Behemoth (PL)


Chronique @ Icare

29 Octobre 2018

Un très bon album frisant une fois de plus l’excellence.

On ne présente plus Behemoth, monstre incontournable et polymorphe qui trône depuis maintenant près de trois décennies sur la scène metal extrême. S’illustrant d’abord dans un black metal froid et païen, le combo s’impose ensuite à partir de Satanica avec un death metal dévastateur et ultra rapide qui, à l’époque, n’a pas beaucoup de concurrents. Asseyant sa suprématie album après album, les Polonais deviennent une véritable référence en la matière, jusqu’à ce qu’en 2014, The Satanist prenne tout le monde par surprise, présentant une musique bien moins rapide et violente, plus tournée vers les ambiances, une sacrée volte-face pour un groupe qui était considéré par beaucoup comme l’un des plus efficaces et destructeurs de la planète. I Loved You at Your Darkest, douzième album du combo, était donc très attendu : ces douze titres allaient-ils revenir au death qui a consacré Behemoth comme un groupe majeur ou au contraire confirmer la nouvelle direction prise sur l’album précédent ?

Solve nous donne un élément de réponse, nous plongeant directement dans les limbes sonores de Behemoth, avec cette comptine enfantine angoissante qui clame son refus et sa rancoeur contre les religions : le contraste entre l’innocence de ces voix d’enfant et la noirceur des orchestrations est subtil de malaise et de colère larvée, et cette courte intro, aux relents symphoniques, semble annoncer la tempête à venir, avec ces guitares lourdes et menaçantes et ces quelques blasts sporadiques. Il semblerait dès lors que l’on entrevoit le nouveau visage de Behemoth : plus sombre et insidieux, privilégiant ces ambiances noires et rampantes au déferlement de violence ininterrompu d’un Evangelion par exemple, le quatuor ne semble pas pour autant avoir totalement remisé son death explosif au placard. Une habile synthèse de sa carrière musicale en quelque sorte.
Et cette impression se confirmera par la suite : Wolves of Siberia déboule, titre pesant et écrasant porté par un blast régulier et des riffs répétitifs et roulants. La voix de Nergal est toujours aussi puissante, sorte de grondement abyssal et terrifiant, et la noirceur qui se dégage de ce titre compense son manque relatif de brutalité, qui ne nous prend à la gorge que lors des trente dernières secondes : en effet, en fin de morceau un break se charge de riffs lents et de cuivres menaçants, avant qu’Inferno ne se déchaîne sur ses futs sur la reprise finale, doublant la vitesse de départ du morceau. On retrouve également cette violence typique du combo sur le titre suivant, God = Dog, qui possède toujours ce mur de guitares oppressant appuyé par un blast supersonique, mais, c’est un fait, l’époque purement death du combo semble bien révolue : ouverture en arpège, lente montée en puissance portée par la basse puis explosion sporadique de violence déchaînée, grognements, hurlements, voix claire et chœurs graves, alternance de mid tempo saccadés et de blasts furieux, long passage presque atmosphérique à la mélodie lumineuse suivi d’un excellent solo gorgé de feeling, ce morceau de 3,59 minutes est un excellent condensé du nouveau visage de Behemoth, un groupe moderne à l’identité affirmée qui se joue des étiquettes et alterne lourdeur et puissance quasi symphonique, parties ultra rapides et destructrices, et plages plus calmes et introspectives.

I Loved You at Your Darkest est en effet un album très diversifié à la grande musicalité dont la richesse des influences peut surprendre voire dérouter le deathster endurci amateur de matraquage bas du front.
Ainsi, on retrouve un feeling rock inhabituel sur de nombreuses parties de l’album (l’excellent break de God = Dog, le début d’Ecclesia Diabolica Catholica, qui me rappelle invariablement Little Music Box de Septic Flesh, If Crucifixtion Was not Enough, avec ce pattern de batterie presque punk qui contraste avec la noirceur lancinante des guitares), et cette grande variété fait de ces douze titres un ensemble aéré indubitablement accrocheur, d’autant plus que le quatuor parvient à garder une grande cohérence dans ses ambiances tout le long de l’album. Car en effet, c’est surtout ce côté dark très prononcé qui ressort et prédomine, enveloppant ces 46 minutes d’une aura solennelle presque religieuse : un titre comme Bartzabel sonnerait presque comme du Therion, alors que l’ombre d’un Moonspell plane sur les parties les plus sombres et atmosphériques de l'album. Comme d’habitude avec le groupe, l’ensemble est très travaillé, avec un artwork superbe et une mise en son impeccable, et les compos fourmillent d’orchestrations et d’arrangements, ce qui fait de ce I Loved You at Your Darkest un album à la durée de vie appréciable, bien plus profond qu’il n’y parait au premier abord. Ajoutons à cela que beaucoup de passages saisissants ressortent et achèvent de nous transporter (la fin d’Ecclesia Diabolica Catholica, aussi dévastatrice que touchante, le break de fin d’Angelvs XIII, titre par ailleurs d’une férocité remarquable, la fin d’Havohej Pantocrator, d’une poignante intensité dramatique, la mélodie à la fois lancinante et galvanisante qui achève We are the Next 1000 Years), et vous comprendrez qu’on tient – encore - un grand cru, même s’il est évident que Behemoth décevra peut-être certains inconditionnels de la période Demigod tant ce nouvel enregistrement s’éloigne de la période purement death du groupe.

Pour conclure, Behemoth sort avec ce douzième full length un très bon album frisant une fois de plus l’excellence. Peut-être un peu moins noir et torturé que The Satanist, également plus diversifié, direct et accrocheur que la sortie précédente, I Loved You at Your Darkest n’en reste pas moins un album très abouti et réfléchi aux atmosphères particulièrement soignées, aussi diversifié que cohérent, et à la puissance de feu toujours aussi impressionnante, même si les passages destructeurs sont ici dosés avec bien plus de parcimonie qu’autrefois.
Comme la créature biblique, il semblerait que Behemoth soit quasiment indestructible et condamné à vivre indéfiniment jusqu'à ce qu'il terrasse Dieu ou disparaisse avec lui.

I have watched the birth ov planets
I have witnessed the death ov worlds
I've conducted the choir ov stars
I have ridden the tail ov the comet
As I've transformed
From God to ash
From dust to Man

19 Commentaires

28 J'aime

Partager

HeadCrush - 04 Novembre 2018:

Respect pour ta chronique. J'aime cet album et plus encore le chemin que Nergal et ses Boyz se tracent depuis ces dernières années car quoi qu'ils décident en terme de contenu, ils restent uniques et surtout leur démarche et leur discours ne varie pas, leur identité en tant qu'artistes reste intacte, cela devient plutôt rare. Un tout petit bémol pour cet album, je l'aurais aimé un peu plus emphatique un autre titre du calibre de Blow your trumpets Gabriel manque selon moi, à l'appel même si en effet, Vole peut s'en rapprocher mais, ce n'est là qu'un détail tant cet album est une réussite.

Fonghuet - 05 Novembre 2018:

Bien d'accord avec HeadCrush sur la direction musciale du boyzsband

Baal666 - 15 Décembre 2018:

Très déçu , l’ambiance démoniaque et malsaine de Evangelion ou The Satanist a totalement disparu!! La violence de Demigod ou Zos Kia Kultus , Satanica aussi...c’est insipide... l’album Death de l’année 2018 ? Je ne crois pas non ...

nemesisirae - 09 Janvier 2019:

Tout à fait d’accord avec ta chronique, mais pour beaucoup, le fait d’avoir écouté l’un ou l’autre titre sur youtube, il y a une déception compréhensible car c’est un des rares albims qui tient la route en s’écoutant de la première seconde à la dernière, d’une traite car il faut rentrer et accepter de découvrir le concept du New BEHEMOTH, qui n’est pas si différent de l’ancien, (je suis fan de la première heure et même si THE SATANIST m’a un peu déçu par son côté trop personnel (pour NERGAL)) je retrouve la brutalité (qui ne doit pas toujours rimer avec rapidité), la noirceur et le côté malsain du black metal. Pour moi c’est un de mes albums TOP 5 de 2018, et je lui met 8,9/10.

 

 

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire