Stones Grow Her Name

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15/20
Nom du groupe Sonata Arctica
Nom de l'album Stones Grow Her Name
Type Album
Date de parution 18 Mai 2012
Labels Nuclear Blast
Enregistré à Sonic Pump Studios
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album193

Tracklist

1.
 Only the Broken Hearts (Make You Beautiful)
 03:23
2.
 Shitload of Money
 04:52
3.
 Losing My Insanity
 04:03
4.
 Somewhere Close to You
 04:13
5.
 I Have a Right
 04:48
6.
 Alone in Heaven
 04:31
7.
 The Day
 04:14
8.
 Cinderblox
 04:08
9.
 Don't Be Mean
 03:17
10.
 Wildfire, Part:II - One with the Mountain
 07:53
11.
 Wildfire, Part:III - Wildfire Town, Population: 0
 07:57

Bonus
12.
 Tonight I Dance Alone (Digibook - Box Nuclear Blast)
 
13.
 One-Two-Free-Fall (Japanese Edition)
 

Durée totale : 53:19

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Sonata Arctica


Chronique @ Eternalis

31 Mai 2012

"Stones Grow her Name" sera-t-il le "Tinnitus Sanctus" des finlandais ?

Il arriva le jour où il fallut redescendre…

L’enfance loin derrière, l’adolescence passée, la maturité de l’âge adulte avait ouvert un nombre incalculable de portes toutes plus resplendissantes et scintillantes les unes que les autres. Le temps des rêves, merveilleux, succéda à des jours plus sombres mais tout autant magistraux et enchanteurs, rejetant sans même se retourner les carcans caricaturaux exigeants à cette entité d’utiliser des formules stéréotypées.

Comment aller plus haut ? La réponse prendra peut-être une nouvelle forme…nommée "Stones Grow Her Name".
Attendu désormais de façon bien différente qu’à la sortie de "Reckoning Night", Sonata Arctica, qui a brillé dans l’expérimentation et le ralentissement effectif de son tempo, n’est désormais plus un groupe traditionnel de power metal. Ambitieux et en marge des autres groupes, les Finlandais sont sur le point d’écrire une page fondamentale de leur histoire.

La découverte de l’artwork et de la tracklist insinua un retour aux sources manifeste, entre une pochette évoquant "The Boy who Wanted to Be a Real Puppet" mais aussi les parties II et III de "Wildfire", autant de compositions apparaissant sur le "Reckoning Night" initiateur d’un certain changement. Le speed allait-il être de retour pour délaisser la facette progressive de la sonate arctique ?
Le début de l’album avec "Only the Broken Hearts (Make you Beautiful)" n’appuie pas cette thèse puisque le groupe s’y montre comme nous l’avions laissé, centré autour des mélodies vocales de Tony Kakko, chantant dans son registre plus grave et ponctuant les lignes vocales d’une multitudes de nappes, de chœurs ou d’intervention. Les claviers sont forcément mis en valeur, au détriment d’une guitare d’Elias Viljanen réduite à sa plus simple expression, hormis sur un court mais superbe solo dans son style, proche de ce que "Deathaura" nous avait montré. Courte, la composition se termine pourtant sur un festival vocal, à la richesse incroyable et à l’onirisme superbe, cela étant dû en grande partie aux envolées uniques de son leader.

Mais "Shitload of Money" fait germer les graines du doute. Très épuré, le riff se veut plus hard et dur, tandis que les claviers s’effacent quelque peu pour laisser encore plus de place au chant. Des couplets très mélodiques servent de tremplin à un refrain amené par les cris devenus une marque de fabrique du groupe. Néanmoins, un certain manque d’impact du refrain, difficilement mémorisable de prime abord, laisse l’auditeur perplexe. Difficile de savoir où le groupe va…notamment lorsqu’une trompette, dans un instant fugace de légère folie, intervient comme dans une fanfare. Elias s’y montre d’ailleurs très à l’aise puisqu’il délivre un solo remarquable de technique et de dextérité, laissant à Henrik la fin de l’exercice mais dans une tonalité peu adaptée à son style.

Le doute…
Une chose est certaine, les premières écoutes sont autant décevantes qu’incompréhensibles. Difficile de savoir exactement ce que Tony Kakko, compositeur intégral, a réellement voulu dire avec "Stones Grow Her Name". Difficile d’entrer complètement dans un disque clairement inférieur, du moins aux premières écoutes, à ses deux prédécesseurs. Certes, Sonata Arctica expérimente mais il se montre tatillon, parfois maladroit et manque bien souvent de la maîtrise et de la grâce qu’il l’avaient accompagné précédemment. La connexion se fait rapidement avec l’évolution actuelle d’Edguy, ayant lui aussi peu à peu baissé le tempo pour arriver dans une expression plus épurée, simple mais à la recherche constante de nouveaux sons, Tony et Tobias Sammet ayant finalement une personnalité très proche. "Stones Grow Her Name" sera-t-il le "Tinnitus Sanctus" des Finlandais, synonyme d’un certain désamour malgré une qualité intrinsèque toujours remarquable, mais moins impressionnante qu’avant ?

"Somewhere Close to You" démontre que Sonata reste en recherche d’innovations puisque ce riff simple mais puissant et cru, servant de support à une composition une nouvelle fois délaissée des claviers enchanteurs (même s’ils restent très audibles, mais en retrait). Le refrain est magnifiquement interprété, Tony y est rugueux et agressif, la rythmique imperturbable et rauque. Le pont surprend et impressionne grâce à des sons qu’Henrik sort de son clavier proprement impressionnants et massifs. Cela forme un contraste des plus intéressants et beaux avec le single "I have the Right", où on retrouve le Sonata d’"Unia", celui étant féérique et rêveur, léger et onirique. Le refrain ne quitte plus la tête de celui qui l’écoute et les claviers forment l’épine dorsale de la composition, à la manière d’un "Paid in Full". Fragile et impérial au micro, Tony prouve qu’il fait sans conteste partie des meilleurs chanteurs de sa génération, capable de délivrer et faire passer un flot d’émotions à fleur de peau. "The Day" reste dans une optique similaire, dans la continuité mais avec une surprise cette fois inexistante, malgré une ligne de claviers sublime et un pont uniquement vocal absolument incroyable de beauté sur lequel la guitare acoustique prend le relai pour un merveilleux moment d’émotions.

A l’instar de "Fly with the Black Swan", "Cinderblox" se place en péripétie perturbante expérimentant des instruments aussi exotiques que le banjo jouant une rythmique country totalement délurée. Tony interprète excellemment le cowboy barjo et semble prêt à monter un cheval en plein far west. Paradoxalement, c’est ici qu’on trouvera l’un des soli les plus heavy et techniques de l’album, Elias s’en donnant à cœur joie.
Les deux "Wildfire" ferment le bal avec chacun sept et huit minutes au compteur, et une ambition largement revue à la hausse. Bien plus agressifs et grandiloquents, les deux morceaux affichent des velléités toutes différentes. "Wildfire II : One with the Mountain", d’une introduction saltimbanque place un riff agressif suivi par la caisse claire de Tommy Portimo. Les influences sont multiples, Tony alterne son chant et module sa voix de façon impressionnante, bien qu’on reste déçu de l’utilisation maladroite de certaines nappes de claviers, complètement kitsch. Néanmoins, la composition se veut très progressive et changeante, d’atmosphères mélancoliques à des contrées plus belliqueuses et guerrières, bien que ces dernières soient plus clairsemées. Sa suite continue dans une ambiance plus speed mélodique comme nous ne l’avions pas entendu depuis un paquet de temps chez les Finlandais. D’un beat légèrement cybernétique déboule une rythmique foudroyante qui évolue sur huit minutes, alternant le calme avec la tempête. Tony subjugue encore et toujours grâce à son aisance peu commune dans tous les registres, portant et animant de toute sa personnalité la composition et l’album en général. Le plaisir de retrouver une rythmique réellement rapide et énergique, sur des plans vocaux formidables (parfois proche de Queen ou Blind Guardian) et des chœurs en tous genres font de cet ultime morceau le meilleur, le plus surprenant et inattendu, nous baladant tout au long de son déroulement, sans savoir de quoi sera faite la seconde suivante.

Une sensation mitigée que ces deux "Wildfire" ne pourra cependant pas complètement ôter. La poésie et l’alchimie sensationnelle de "The Days of Grays" n’ont pas été réitérées ("Alone in Heaven" sentait énormément le remplissage tout de même). On ne remettra en aucun cas la qualité de composition, d’interprétation et sonore de cet album, mais simplement un ton général parfois plus banal, abandonné du génie des deux dernières œuvres finlandaises. Ce dernier n’y apparait que sporadiquement, à des endroits précis, sans être constant. Parfois maladroit, mais toujours convaincant, frisant le génie mais ne s’en abreuvant pas, "Stones Grow Her Name" reste en-deçà de ce que l’on pouvait attendre.
Peut-être la prochaine fois…

8 Commentaires

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OxymoreFromStars - 31 Mai 2012: Perso j'ai adoré The Days Of Grays et après plusieurs écoutes je trouve ce nouvel album toujours plus intéressant, même s'il n'est pas du niveau de l'opus précédent. Si pour moi The Days Of Grays mérite au moins un 19 tant il est riche et inspiré, Stones Grow Her Name mérite "seulement" un 17.

Après je suis un die-hard du groupe et mon avis est loin de l'objectivité mais je pense que The Days Of Grays est meilleur qu'Unia, et au moins aussi barré, les orchestrations apportant beaucoup de finesse à l'ensemble et sont très loin du kitsh et d'un retour au sources.

P.S: Eternalis, ta chronique est excellente.
horus62 - 31 Mai 2012: Reckoning Night était bien énonciateur d'un nouveau changement, "Unia". En ressortant quelques suites comme Wildfire II et III, les seuls fraîcheur de l'album, on pouvait s'attendre, à un souffle nouveau ... teu, teu, teu.

Personnellement, "Unia" reste quelques peu supérieur à "Days Of Grace", et je comprends qu'on préfère ce dernier. Par contre je pense pas que "Stones Grow Her Name" va changer les opinions.
Daweed - 01 Juin 2012: Dans l' ombre de " The days of grays" ...mais pas mauvais non plus.
Anouk - 21 Juin 2013: je ne connais pas bien sonata arctica, mais, peut être que ce n'est pas leur meilleur album mais il faut avouer que cet album n'est pas mauvais du tout, il est certes plus heavy à certains moments, peut être moins travaillé... mais je trouve qu'il reste bon, meintenant comme je l'ai dit je ne connais pas bien sonata arctica, je vais aller écouter les autres albums pour me faire une idée plus objective...
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Chronique @ Northernshadow

31 Mai 2012

Lorsqu'on annonça un petit frère pour la famille Sonata Arctica, ma curiosité fut soulevée. A vrai dire, elle l'avait été déjà avant. Quelle voie choisiraient ces pionniers de la nouvelle vague de metal mélodique finlandais? Après le très progressif, très libre, très sincère et très beau Unia qui avait été suivi du majestueux et sombre The Days of Grays, je m'attendais à une continuité dans la complexité, le mid-tempo et la noirceur. Vint donc un jour l'annonce de ce Stones Grow Her Name que je m'en vais tenter de décrire le plus justement et précisément possible.

Commençons donc par l'Artwork qui en aura probablement surpris plus d'un. En effet, Sonata Arctica nous avait habitués aux tons froids (Ecliptica, Silence, Winterheart's Guild) voire sombres (The Days of Grays, Unia) ou, à l'inverse, plus chauds (Reckoning Night et re-Unia). Cette fois-ci, quelque chose de beaucoup plus neutre nous est servi bien que les couleurs chaudes restent dominantes. Une sorte de marionnette en mauvais état est assise sur un globe (globe terrestre? Je ne saurais le dire avec certitude...) dont la base (non finie) consiste en touches de piano. La tête de la marionnette est une pomme croquée (non, il ne s'agit pas du symbole d'Apple...) et le fond est semblable à des feuilles mortes sur un ultime fond beige blanc-cassé. Quelle est la signification de tout cela si ce n'est l'annonce d'un grand changement? On pourrait avancer de nombreuses hypothèses et blablater là-dessus pendant des heures mais finalement, je pense que la plupart s'en foutent un peu (voire carrément) donc nous allons passer à la musique.

Le changement donc. Cet album avait été présenté comme quelque chose de foncièrement différent de tout ce que la bande à Kakko avait fait jusque là. Quelque chose de mid-tempo, de catchy, de simple, etc.
Nous avions donc notre première réponse: Stones Grow Her Name ne continue pas dans la veine progressive des deux précédents (à l'exception des deux derniers titres). Certains en seront ravis, d'autres risquent de se sentir un peu trahis.

Allons donc, cela n'est pas si terrible après tout, si c'est quelque chose de différent, je veux bien rester curieux. Et c'est là qu'apparait le premier problème. Ce n'est pas SI différent que cela. Certainement une moins grosse claque que le cinquième opus des Finlandais. Il ne suffit pas de trois notes de banjo dans une ou deux chansons (Cinderblox) pour parler de changement dans le style musical du groupe. Une chanson typée plus rock and roll (Shitload of Money) n'est pas suffisante non plus, d'autant que The Gun occupait déjà cette position et était, selon moi, bien meilleure, mais passons.

Au lieu de continuer à vous expliquer ce que cette oeuvre n'est pas, je m'en vais vous raconter un peu ce qu'elle est. On pourra donc donner comme premier point positif qu'il s'agit là d'un album varié. Entre le côté hardrock de la deuxième piste, le banjo qui ajoute malgré tout un peu de fraîcheur, la ballade (sympathique mais bien loin d'un Draw Me), Losing my Insanity qui est plus power metal ou Wildfire, Part III-Wildfire Town, Population 0, qui fait appel à des orchestrations rappelant clairement l'opus précédant, on a droit à un petit festival de diversité (un petit, Imaginaerum est bien plus varié tout en restant plus homogène mais passons).

Comme annoncé, les refrains sont très kitsch et restent collés dans votre tête pendant plusieurs jours (en particulier "I Have a Right" qui ne compte pas moins de dix refrains!!!!). Autres choses importantes, les morceaux sont parfois plus complexes qu'ils n'en ont l'air puisqu'il arrive que le chant d'un couplet reste le même alors que l'instru diffère, ce qui donne l'effet d'un simple deuxième couplet alors que les musiciens sont tout contents (ou pas) de jouer des trucs plus variés. De manière générale, et comme c'est l'habitude pour les Sonates de l'Arctique, les claviers ont beaucoup de place, la batterie est assez simple et on entend peu la basse. Les up-tempos semblent avoir complètement disparu et, chose plus rare pour le quintet, les solos et duos guitare-clavier ont presque tendance à passer inaperçus.
On regrettera aussi la voix de Van Eckmann pour les passages narratifs. On ne comprend pas trop le choix de Tony concernant cela. Ce n'est pas catastrophique mais une voix profonde pour clore le duo des Wildfire n'aurait, je pense, pas été de trop.
Dernière chose, la bonus track qui n'est qu'une petite ballade de trois minutes environ qui, tout comme Don't be Mean, n'a rien de transcendant. Cela vaut-il quand même la peine d'acheter l'édition limitée? Je dirais simplement que cela dépend de votre porte-monnaie. Si vous pensez pouvoir vous permettre de dépenser plus et bien oui, sinon bah...non.

Très important à noter aussi, je pense que certains penseront, comme moi, que la voix de Tony est d'une importance capitale concernant cette oeuvre. Son interprétation, sa maîtrise et sa sensibilité sauvent plus d'une chanson. Il est ici au top niveau. Ses hurlements dans I Have a Right sont poignants ('Cause I'm not you!!!!), sa douceur (The Day) ou son agressivité (Shitload of Money, Somwhere close to You) peuvent rendre l'écoute assez intense. Il m'a suffi d'imaginer ces titres chantés par Ari Koivunen (premier interprète de Losing my Insanity) pour me faire penser, une fois de plus, que la voix de Monsieur Kakko est vraiment exceptionnelle.

Cette nouvelle cuvée est donc tout à fait appréciable mais définitivement pas à la hauteur de trois ans d'attente. Trop vite assimilé et comprenant des morceaux bien faibles (comme Losing my Insanity qui est probablement un des plus mauvais morceaux de power mélodique qu'il m'ait été donné d'entendre à l'exception de l'intro au piano qui est sublime), Stones Grow Her Name nous fait passer un bon moment avec un peu de fraîcheur (mais de la à parler de changement, il y a encore un pas à faire). Il est à la fois varié, joyeux et entraînant. Ce n'est pas un chef-d'oeuvre mais il devrait malgré tout avoir une place dans votre collection de CD. Voilà.

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