Clear Cold Beyond

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15/20
Nom du groupe Sonata Arctica
Nom de l'album Clear Cold Beyond
Type Album
Date de parution 08 Mars 2024
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album19

Tracklist

1.
 First in Line
 05:22
2.
 California
 04:25
3.
 Shah Mat
 04:08
4.
 Dark Empath
 06:05
5.
 Cure for Everything
 04:41
6.
 A Monster only You Can't See
 05:56
7.
 Teardrops
 04:57
8.
 Angel Defiled
 04:44
9.
 The Best Things
 04:52
10.
 Clear Cold Beyond
 05:45

Bonus
11.
 A Ballad for the Broken
 
12.
 Toy Soldiers (Martika Cover)
 

Durée totale : 50:55

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Sonata Arctica


Chronique @ Eternalis

21 Avril 2024

Sonata n'est pas guéri [...] C'est un nom que nous écouterons avant un album. Et c’est bien dommage …

“De la difficulté d’être et avoir été”
Sébastien-Roch Nicolas De Chamfort

On ne va pas recommencer les mêmes sermons encore et encore concernant les finlandais qui, années après années, ne font malheureusement que confirmer que cette citation peut parfois avoir du sens et un brin de réalité.
Ils sont beaucoup, trop nombreux pour les citer, à avoir été précurseur et continuer à influencer la scène ou au moins affirmer son autorité. Et il y a les autres. Ceux qui vivent sur un glorieux passé, sur des albums marquants, sur un début de carrière canon mais qui, sans ça, manifestent de vrais difficultés à être soutenu par un label ou assurer de belles tournées. Ce sont des crèves cœurs, opus après opus, entre le souvenir de ces mélodies imparables, de ces titres fédérateurs, de ces soli dévastateurs … et l’angoisse d’un nouveau disque qui, inlassablement, continue toujours de plus nous décevoir.

Sonata Arctica n’y arrive plus depuis la fantastique doublette "Unia" / "The Days of Grays", qui avaient pourtant toutes les caractéristiques pour s’éloigner des débuts en embrassant un paysage grandiose, à la manière d’un Nightwish, autant dans le ton que les moyens. Mais comme si le départ Jani Liimatainen n’avait jamais été totalement digéré, plaçant les guitares de Elias Viljanen en second plan, et laissant une totale liberté d’action au poète Tony Kakko certes ayant toujours été le compositeur principal mais n’ayant désormais plus aucun contre-pouvoir (à part peut-être Henrik à un moment mais qui semble bien ranger aujourd’hui). Le vocaliste le dit ouvertement. Il fait tout, décide de tout, compose tout et avoue que la cohérence d’un disque passe par une seule plume. Les autres membres auront ensuite un droit de véto sur les arrangements ou certaines parties solistes.

Faisant le yo-yo après un "Pariah’s Child" amorphe, puis un "The Ninth Hour" plus pêchu et virevoltant, "Talviyö" avait refroidi tout le monde tant il était inutile, indigent et frôlant parfois l’amateurisme. Je ne dirais rien sur l’intermède acoustique à côté de ses pompes (et pourtant, l’exercice, surtout pour un groupe de power, peut être magnifique) qui dévoilait un Sonata toujours plus en perdition …
Quid de "Clear Cold Beyond" ? Enième “retour aux sources” annoncé par Nuclear Blast (pas totalement étranger à la noyade artistique de Tony à un moment donné), "First in Line" allume une première mèche pour rappeler effectivement aux bons souvenirs d’"Ecliptica" (et oui). Le groupe semble de nouveau jeune, et si Tony n’a plus la même vigueur vocale, les riffs, le caractère plus rapide, les clavecins omniprésents et l’énergie générale permettent d’y croire, de plonger de nouveau dans cet océan positif, lumineux et rempli d’allégresse. Malgré un refrain manquant d’impact, les soli évoquent un passé lointain (avec un solo de claviers proche du Stratovarius de l’époque … donc des débuts de Sonata !) et, sans éparpiller tous nos doutes, un rictus de plaisir prend néanmoins forme sur nos lèvres. Boom, "California" accélère encore le rythme et prend le train en marche de "Silence" et "Winterheart’s Guild". Bordel, vont-ils le faire ?
C’est speed, c’est vif, la production est cristalline (et beaucoup moins lourde que sur le précédent disque, ou “fatiguée” et molle que sur la plupart des derniers albums) et Tommy Portimo n’avait pas autant asséné de double pédale depuis un petit moment. On pourrait toujours reprocher le chant plus nasal, plus narratif de Tony qui conte ses chansons plus qu’il ne les chante désormais … mais l'enchaînement de lead mélodiques, de soli de claviers et cette déferlante de notes rappellent indubitablement un passé que tous semblaient avoir oublié (même Stratovarius qui a tout de même changé de son sur ses derniers albums).

De nouveau un bond dans le temps sur "Shat Mat" qui sort des songes d’un "Unia", dans son emphase, dans ses coeurs, dans sa narration enfantine et théâtrale qui pourrait se rapprocher d’un "My Dream’s But a Drop of Fuel for a Nightmare". Comme si nous avancions ensemble dans la carrière du groupe, comme si "Clear Cold Beyond", plus qu’un retour aux sources, allait simplement faire du neuf avec du vieux, en puisant dans sa meilleure inspiration pour dévoiler la musique que plus personne n’espérait attendre. Lorsque "Dark Empath" surgit, grandiose et solennel (The Days of Grays ?), s'enchaînant parfaitement avec le titre précédent, il semble gagner que Sonata est enfin de retour. Les chœurs, les riffs plus secs et tranchants de Elias (en comparaison des trois premiers titres très mélodiques), la prédominance du chant, cette idée d’un bal enchanteur aux multiples arrangements. La progression vocale du morceau nous rappelle pourquoi Tony a de nombreuses années été considéré comme l’un des chanteurs les plus doués de sa génération, faisant de ses textes de véritables histoires sans pour autant forcer constamment sur ses cordes vocales.

Mais alors, qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi "Clear Cold Beyond" ne coche pas toutes les cases ? Où se prend-il les pieds dans le tapis ?
De façon presque caricaturale, si tous les titres évoqués (volontairement dans l’ordre d’apparition) sont des évocations des débuts, la suite l’est également … avec les défauts que nous connaissons de la suite. Tony retombe dans ses travers d’écriture automatique et sans véritable dessein, avec moins de passion et surtout de créativité. "Cure for Everything" est un premier coup d’arrêt, toujours speed mais comme l’était "Pariah’s Child", c’est à dire sans énergie, sans moment marquant, traçant sa route sans permettre qu’on se retourne sur lui. Anecdotique.
On pourra évoquer "A Monster Only you Can’t see" comme une ballade s’emballant un peu, sans trop savoir où se placer, avec de belles lignes mélodiques mais un phrasé singeant parfois Queen (les claviers, les choeurs, le riff) avec un certain manque de subtilité. Si "Teardrops" ne va nulle part, "Angel Defined" est à l’image du speed que nous ne voulons plus entendre, éculé depuis des années et provoquant l’ennui que le début d’album avait gommé. Non, Sonata n’est pas totalement guéri.
Il n’est plus capable d’écrire un disque complet, de se poser efficacement et, après de multiples écoutes, se pose toujours la question de l’envie légitime, d’une passion semblant érodée par le temps. Terminer le disque sur un titre éponyme aussi creux est une véritable énigme quand on écoute les quatre premières compositions de l’album. On pense vaguement au fantôme de l’Opéra dans certaines variations mélodiques, mais la chanson ne décolle jamais, entre une ballade qui s’emballe et un mid tempo qui joue avec le frein à main. De feu d’artifices, il n’en sera rien … qu’une note amère de clôture (on se demande ce qu’Henrik a voulu faire sur le solo).

Non, Sonata n’est pas guéri. Il va mieux, il est convalescent mais regarde sa jeunesse avec plus de nostalgie que de passion, préférant raconter, par intermittence, ce fameux glorieux passé plutôt que vivre une nouvelle vie. "Clear Cold Beyond" ne laissera que peu de traces et se noiera assez vite dans le vivier incessant des sorties numériques … on y reviendra car son géniteur n’est pas n’importe qui. Mais c’est un nom que nous écouterons avant un album. Et c’est bien dommage …

3 Commentaires

7 J'aime

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metalpsychokiller - 21 Avril 2024:

Hello. En partie seulement d'accord avec ta chronique. Adepte du groupe et suiveur de celui-ci depuis plus de 20 ans, SA nous sort ici son meilleur opus depuis 12 ans. Même si les six premiers titres sont plus dans mes critères d'ppréciabilité et sont tous simplement excellents, le ralentissement de l'album sur sa fin évite un coté "monolithique" et insère ainsi une autre facette plus ralentie et aérienne. Deux capacités de composition de SA différentes certes, mais évitants redondances sur la longueur d'une galette d'une part.. et faisant que l'on peut écouter tout l ensemble sans saturer à mi chemin de l'autre. Sans être la meilleure ponte, cet album est pour moi bien réussi et agréable. On ne prend pas 20 ans d'age dans ses artères sans que sa musicalité s'en ressente... (-.

Quant à ta notation à 13 de cet album si je peux me permettre, je la trouve désespérément sous évaluée. quand par exemple tu as mis un 15 au dernier Firewind... Mais bon, les gouts et les couleurs comme on dit. Un problème SOM d'ailleurs cette notation. D'un coté n'importe quel groupe pondant un premier album, que des potes des musicos vont noter 19 sur le site, et de l'autre des groupes "établis" se retrouvant avec des 13... Quand dans le même temps les offrandes des premiers et des derniers cités sont à des années lumières d'excellence, de technique, de créativité, d'appréciabilité, etc les unes des autres..

Musicalement. (-;

 

La_Marmotta - 21 Avril 2024:

Merci pour cette nouvelle chronique, toujours juste et bien écrite ! 

Eternalis - 21 Avril 2024:

Le 13 est ma note, sinon la note de la page reste de 16 car il y a de nombreux contributeurs, dont de très bonnes notes. 
C'est aussi le jeu des sites participatifs :)

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