- De la difficulté d'être et d'avoir été.
Cette situation, quasiment tous les groupes majeurs de la scène
Power Metal la connaissent. Après une popularité rapide et croissante jusqu'au début des années 2000, ces groupes ont depuis oscillé entre le bon et le très mauvais, tandis que les salles de concerts peinent parfois à se remplir. Que dire d'un
Stratovarius inégal entre chaque album, d'un
Helloween qui jusque-là tenait bon mais qui s'enfonce avec My
God-Given Right, ou encore des deux versions de
Rhapsody qui ne brillent plus du lustre d'antan ? Quant Ã
Sonata Arctica, on attend avec de moins un moins d'espoir un sursaut, après la soudaine chute de qualité faisant suite au chef d’œuvre
The Days of Grays. Même avec quelques années de recul, certains choix artistiques qui parsèment
Stones Grow Her Name et
Pariah's Child restent incompris, avec pour conséquence de nombreux fans qui ne s'y retrouvent plus. Il va falloir redresser la barre, et vite, sous peine de n'être plus que l'ombre de soi-même et de vivre sur son passé.
Quand les cinq de Kemi (petite ville lapone) ont annoncé il y a quelques mois la sortie de
The Ninth Hour, deux ans tout juste après
Pariah's Child, il était permis d'être circonspect. Toutefois, c'est une petite et agréable surprise que nous offre
Sonata Arctica pour son neuvième album. Sans s'aventurer plus loin que sur les deux opus précédents, mais sans non plus affirmer un retour aux sources (ce que
Pariah's Child n'était absolument pas, en dépit de la promotion effectuée par
Nuclear Blast), Tony Kakko et ses comparses ont cette fois composé un album plus inspiré, entraînant et qui contient quelques beaux morceaux de bravoure. On n'y croyait (presque) plus. Ajoutons à cela une pochette soignée, liée à une thématique centrale typique du compositeur (le futur de l'humanité, avec le choix entre l'industrie humaine à outrance ou la nature sans l'espèce humaine) pour rendre l'ensemble attirant.
Curieusement, la recette ne change pas beaucoup par rapport aux dernières œuvres, à ceci près que cette fois-ci les compositions atteignent leur but. Typiquement, ''Fly, Navigate, Communicate'' fait partie de ces morceaux qui étonnent au début mais qui finissent par emporter l'adhésion, ici grâce à des screams judicieux et à un solo dantesque d'
Elias Viljanen. C'est un titre qui peut faire penser Ã
Unia ; une impression apparue dès le premier morceau dévoilé ''
Closer to an Animal'', et qui ré-apparaît fugacement au long de l'écoute de l'album. C'est Ã
The Days of Grays que l'on pensera, sur le très bon ''Till Death's Done Us Apart'', morceau à tiroir d'inspiration progressive, sublimé par un Tony Kakko magistral à la voix tantôt suave, tantôt lugubre. Au rayon des bonnes surprises on retrouve un Rise a
Night qui nous ramène directement en 1999, quand la jeunesse fougueuse de
Sonata Arctica stupéfiait tout le monde avec son Speed
Metal archi-mélodique. Surprise aussi, sur l'attendue deuxième partie de ''White Pearl, Black Oceans'' : une fois les premières minutes zappées, Sonata offre une jolie suite à son monument issu de
Reckoning Night. Une suite en tout cas bien plus réussie que les deux
Wildfire sur
Stones Grow Her Name.
On retrouve aussi quelques titres bien plus conventionnels, comme ça était très souvent le cas chez nos chers Finlandais. Les ''
Closer to an Animal'', ''
Life'', ''Fairytale'' s'enchaînent plaisamment, mais disparaîtront rapidement de votre mémoire, hormis un très bon break un peu plus torturé sur ce dernier. Et enfin, Sonata retombe à plusieurs reprises dans ses vieux travers, en particulier celui de la ballade mollassonne et totalement inutile. On voudra bien reconnaître un soupçon de magie sur un ''We Are What We Are'' bien trop long, mais il n'y a en revanche absolument rien à sauver sur l'insipide ''Candle Lawns''. Même constat sur ''On the Faultline (
Closure to an Animal)'' qui rate complètement l'outro ; on sait que Tony a développé un penchant pour le piano ces dernières années, mais force est de constater qu'ici, ça ne prend pas. Ces trois morceaux en moins, et on aurait un disque de 46 minutes moins aléatoire et plus homogène.
The Ninth Hour est le cas étrange d'un groupe qui ne s'est pas remis en question sur ses échecs récents, mais qui en continuant dans la même direction atteint cette fois-ci beaucoup plus souvent sa cible.
Pas grand chose n'a changé non plus du côté de la production, celle-ci étant effectuée directement par le groupe : le son est toujours très clair et relativement lisse.
Difficile donc de trouver des explications à ce petit sursaut qualitatif : les interviews récentes sont rares, et on oubliera le dossier presse qui, par sa nature, n'est pas objectif du tout. Nous n'avons pas plus d'infos non plus sur la nature de la relation entre le groupe et son label,
Nuclear Blast ; relation qui était tendue lors de la conception de
Pariah's Child. Alors, on n'a qu'à se contenter de penser que Tony a miraculeusement retrouvé une partie de l'inspiration qui lui avait fait défaut au lendemain de
The Days of Grays. Tout n'est donc pas foutu pour
Sonata Arctica, grâce à un
The Ninth Hour qui redonne de l'espoir pour les Finlandais.
La magie revient, et je ne m'y attendais pas!
J'avais eu très peur avec les titres promotionnels. "Closer To An Animal" et "Life" avaient eu de la peine à me convaincre. Beaucoup plus que "The Wolves Die Young" ou "Cloud Factory" ou j'avais pris tout de suite. Pas de morceaux Hard Rock non plus, que j'avais bien aimé dans "Pariah's Child" (notamment "Half Of A Marathon Man", qui ne révolutionnait rien, mais que j'adore ^^)
Assez d'accord sur "In The Faultline (Closure to An Animal) que je n'aime pas trop. "Closer To An Animal" se suffisait à elle-même. Je crois qu'ils ont essayé de refaire un coup à "Days Of Grays" (avec les deux versions d'"Everything Fades To Gray"), sauf que là ... ça marchait... ^^'
J'ai aussi un peu de mal à retenir quoi que ce soit de "Black Pearl, White Oceans Pt II : By The Grace Of The Ocean". Je l'écoute, j'apprécie. Mais elle disparaît de mon cerveau dès que le morceau se termine. Rien ne subsiste. Sinon, les quelques notes au piano faisant référence au premier volet. Ca me faisait la même chose avec les Wildfire II et III, d'ailleurs... Donc voilà , bon album, inspiré. Mais qui a un peu les défauts de "Stone Grows Her Name", pour moi, à savoir peiner à marquer l'auditeur sur la fin, ce qui est toujours dommage. Mais on retient presque tout les morceaux, ce qui est déjà une réussite. C'était les principales faiblesses des deux précédents. Ils n'étaient pas "mauvais". Certains titres étaient très bons et efficaces. Et d'autres très oubliables ^^'
Quant aux paroles cul-cul, bah... C'est Sonata Arctica. Pielafo l'a déjà dit, mais je crois que ce serait injuste de le reprocher à cet album-ci particulièrement. (Ou à "Life" particulièrement). Vu que ça a toujours été dégoulinant, un peu guimauve, parlant des femmes, et des histoires d'Amour qui finissent mal... "En génééééraaaaaal" x)
Je viens de me mettre à jour dans la disco de Sonata avec ce dernier album, ben je suis content de l'avoir écouté avant d'acheter comme tu l'avais si bien conseillé! Car pour moi, il n'y a malheureusement rien à sauver de cet album mièvre et chiant à mourir... si peut-être la reprise de Bryan Adams en bonus^^ Même les titres speed sont poussifs et lassants, et White Pearl, Black Ocean 2 a tout à envier à son illustre précédesseur tellement il peine à décoler, pour se crasher immédiatement après. Je n'attendais plus grand chose du groupe depuis Reckoning Night, c'est pas cet album qui va me donner de quoi espérer...
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