Les britanniques de
Def Leppard nous avaient laissés avec ces amères désillusions nées de l’écoute d’un X bien trop dévoué à une musique Rock/Pop et, surtout, stérile pour ceux qui, comme votre humble serviteur, aiment goûter à un art possédant un minimum de vigueur et d’intensité. Un minima que ce X n’offrait en rien, plongeant ainsi son auditoire dans une affreuse déconvenue. Cette déroute artistique instaurait irrémédiablement à l’égard de Joe Eliott et de ses comparses, une irrépressible fébrilité inquiète quant à leur positionnement musical à venir. Un sentiment qui étreignait ceux qui avaient suivis la déliquescence artistique de cette musique certes mélodiques mais toujours suffisamment ‘‘âpre’’ pour ne pas, jusqu’alors, sombrer d’un
Hard-FM à autre chose de nettement plus mielleux, nettement plus harmonieux et nettement moins attachant. Un adoucissement musical, une dilution créative, qui conjuguées à ces interminables années de silence s’écoulant inexorablement, devenait alors une source de préoccupation intense.
En cette année 2008,
Def Leppard décide, enfin, de revenir avec ce nouvel effort,
Songs from the Sparkle Lounge. Exception faites de diverses compilations et d’un album de reprises, nul n’aura entendu de nouveaux titres composés par ces natifs de Sheffields depuis la sortie de leur dernier véritable album studio six ans auparavant. Nul doute que cet interminable temps passé ne saurait être de nature rassurante quant au visage créatif de ce
Def Leppard des années 2000 bien trop épisodiquement exposé. Si la seule certitude certaine concerne l’harmonieuse musicalité qui sera indéniablement prépondérante, personne ne peut affirmer de manière convaincu de la teneur précise de cet œuvre avant sa sortie.
Il apparait, d’emblée, que le dessein de
Def Leppard aura été celui d’intégrer ses différents caractères, parfois contradictoires, au sein de sa musique. Ainsi peut-on sentir exhaler de cet album les parfums d’un passé proche. Dans le prolongement du propos d’
Euphoria, et donc d’
Adrenalized et d’
Hysteria, mais également dans une moindre mesure de celui de
Slang, dont, soit dit en passant, le titre Go, orphelin esseulé sur cet œuvre, pourrait être issu; les Anglais composent donc un mélange certes plus convaincant et efficace que précédemment, mais dont le résultat demeure parfois déconcertant.
Outre un très bon
Nine Lives, où Tim McGraw, un acteur et un chanteur américain, viendra enrichir un titre dont le riff principal a des relents blues country, pour un résultat délicieux, le reste demeure moins immédiatement séduisant.
Bien évidemment
Def Leppard aura su retrouver quelque peu de sa superbe et de sa, relative, pugnacité mais en des titres bien trop convenues et bien trop peu inspirés pour réellement nous satisfaire pleinement. Ainsi un C’mon C’mon, titre pourtant sympathique mais au refrain complètement raté, ou encore Only the Good
Die Young, mais aussi, par exemple, Tomorrow ne sont que des variations sur un thème déjà proposé par le groupe. Bad Actress, sorte de Rock/Boogie endiablé parvient, tout de même, à nous sauver d’une dangereuse léthargie. Le titre, à défaut d’être inédit, demeure efficace.
Seul Gotta
Let It Go, dont les couplets ont des allures de douces romances et dont les refrains sont d’une rare efficacité, suscite l’éveil d’un infime intérêt.
Ce
Songs from the Sparkle Lounge, loin d’une remarquable rédemption exemplaire, constitue un premier pas vers une éventuelle rémission. Les Britanniques convalescents de
Def Leppard renoue, fort de ce disque, avec une certaine conception plus attachante de la musique qui fut, autrefois, la leur avant un désastreux X. Si le résultat demeure moyennement réussi et moyennement captivant, il reste formidablement encourageant pour peu que le groupe ne bascule pas, à nouveau, dans ces travers d’antan.
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