Hysteria

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18/20
Nom du groupe Def Leppard
Nom de l'album Hysteria
Type Album
Date de parution 03 Août 1987
Enregistré à Wisseloord Studios
Style MusicalNWOBHM
Membres possèdant cet album578

Tracklist

1.
 Women
 05:41
2.
 Rocket
 06:34
3.
 Animal
 04:02
4.
 Love Bites
 05:46
5.
 Pour Some Sugar on Me
 04:25
6.
 Armageddon It
 05:21
7.
 Gods of War
 06:32
8.
 Don't Shoot Shotgun
 04:10
9.
 Run Riot
 04:38
10.
 Hysteria
 05:49
11.
 Excitable
 04:19
12.
 Love and Affection
 04:35

Durée totale : 01:01:52

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Def Leppard


Chronique @ Yawn

30 Décembre 2010

Hysteria est un aboutissement, il marque un nouveau pas dans la discographie du groupe.

Le léopard sourd a encore frappé en cette fin des 80's, et bien que l'on puisse essayer d'être aussi bouché que lui, difficile de bouder son plaisir en écoutant cet album incontournable du groupe de Sheffield. En effet, Def Leppard y joue toujours un hard rock aux riffs entêtants et rageurs, à la rythmique implacable, agrémenté de petits samplers éparpillés dans diverses chansons. Un rejeton de la NWOBHM qui a fait ses premières quenottes le long des années 80.
Hysteria est un aboutissement, il marque un nouveau pas dans la discographie du groupe. Mélange d'hymnes de stades et de compositions léchées que même les Guns N’ Roses (que j’apprécie) auraient à envier. Le secret du quatuor british ? Réussir des allés-retours entre son hard rock 80’s survolté et rythmé, riffs rock n’ shock et power ballads mémorables. En ce qui concerne ce dernier point, on peut noter le fait que deux des titres les plus notables de cet album sont « Animal » et… « Hysteria » himself.

Le premier est enjoué et tout en retenu au niveau des couplets. Phil Collens et Rick Savage se fondent en un duo guitare/basse musicalement rock sur laquelle martèle Rick Allen avec une régularité de métronome (le coco est quand même un manchot au sens propre). Joe Elliott nous convainc par sa voix au timbre légèrement éraillé (un peu façon J.-J Goldman vous ne trouvez pas ?) chargée d’émotion. Enfin, Steve Clark délivre un riff accrocheur tourbillonnant parmi les chœurs bramant ‘I gotta feel it in my blood whoa oh, I need your touch don’t need your love whoa oh… And I want and I need, and I lust Animal’. Au moins le ton est donné; des ballads oui, mais pas de mièvrerie !
Et pour ça, « Hysteria » tire plutôt bien son jeu : une musique simple avec pas mal de palm mute, rythmée et nostalgique, avec un petit côté violon pas désagréable du tout. Là encore le principe ‘chant soliste-chœurs’ fonctionne à merveille, et le thème du coup de foudre est traité avec romantisme mais sans sombrer dans une mauvaise caricature, good job.

« Love Bites » est dure à caser dans tout cela : intro samplers synthé voice, stepper étrange de basse, puis guitare overdrive sonnant aigüe sur batterie robotique. Etrange écoute pour une chanson faisant office de slow rock (on se demanderait même comment cette chanson a trouvé sa place dans cet album… simple, la justesse des paroles). Intéressante et entreprenante, mais étrangement en décalage dans l’ensemble.

Maintenant, centrons-nous sur les morceaux envoyant un peu plus la sauce : « Women », « Rocket », « Pour Some Sugar on Me » et « God of War » sont les clés de voûte de Hysteria. On y ressent toute la simplicité, toute l’originalité et toute l’étrangeté qu’elles font flotter. « Women » et son riff hanté de guitare pilonné au wah-wah, « Rocket » et sa bande-son FM où chants et batterie impulsent une rythmique à la Queen sont d’étranges hybrides de samplers électroniques et de jeu hard rock 80’s. On saluera les performances vocales d’Elliott, qui pour le coup retrouve un chant plus ascendant et proche de ce qu’il donnait sur Pyromania. Focus sur « Pour Some Sugar on Me », LE morceau avec le jeu de guitare qui envoie et la rythmique qui brise la mollesse des power ballads. Un hit, il suffit d’écouter pour s’en rendre compte (avec des paroles sulfureuses assez explicites pour justifier un tel titre), ça vous file une pêche incroyable et une envie de headbanger un bon coup. « God of War » est dans un autre genre pêchue ; intro de Savage à la basse, coup de caisse claire de Allen et mélodie à l’emporte-pièce de Clark pour corser le tout. Un morceau intéressant en soi pour évoquer l’absurdité de conflits modernes, même si on l’aurait voulu plus piquant pour rendre cette critique plus acerbe. Mais ne boudons pas notre plaisir.
Il reste donc un quintet où si je devais en tirer les plus appréciables, ce serait « Armageddon It », « Love and Affection » et « Excitable » : l’un pour le punch et le son blues électrique/glam rock qu’il distille, l’autre pour une assise rythmique béton et un petit côté « Lick It Up » de KISS dans la mélodie qui lui confèrent une aura particulière, le dernier n’étant pas négligeable pour son tempo relativement élevé, ses bruitages étranges (le sampler ‘are you excitable ?’ lancé en boucle) et la voix relevée de son chanteur. Les morceaux tels que « Don’t Shoot Shotgun » et « Run Riot » sont plutôt moyens, sonnant plus FM voire trop ‘Pop’ (je sais c’est vague… moins originaux à l’écoute si vous préférez), même si « Run Riot » ressemble presque à un mix de Blink 182, The Cure et Led Zeppelin pour le chant ! Rien que ça… La faute peut-être à un petit surplus d’effets dénaturant le son si spécial de ce groupe ayant redonné un coup de fouet au rock anglais…
Dernière précision, une version deluxe de cet album est sorti en 2006, avec adjonction de titres inédits (pas mal d'extensions, de reprises, DE BONNES reprises dont voici une petite liste : « Elected » de Alice Cooper, « Come Together » des Beatles, « Whole Lotta Love » de Led Zeppelin, « My Generation » des Who et enfin « Not Fade Away » de Rush. Sacré tribute, non ?).

J'aurais simplement une petite pensée pour le regretté Steve "the Riff master" Clark dont les alternances rythmiques/solistes étaient bluffantes et dont ce sera le dernier album. Hysteria sera l’ultime bastion avant le début d'une progressive dégringolade de la notoriété publique du quintet anglais, puis d'une perte de médiatisation conséquente.
Mais qu'importe, car on nous livre un bijou en or massif (7 singles quand même !), le genre de produit hard rock qui hiberne dans votre caboche jusqu'à ce que vous le réécoutiez en pensant "Tiens, je connais cette musique!". Def Leppard, un groupe à ne pas sous-estimer, surtout avec une perle comme celle-ci.

33 Commentaires

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ELECTRICMAN - 23 Juin 2013:

l'enchainement "gods", "don't shoot" et "run riot" est vraiment mortel. Après mis à part "women", "rocket" et "pour some sugar on me" j'accroche moins. Par contre en 87 la puissance et la clarté du son avaient fait leur effet.

OVERKILL77 - 25 Juin 2013: Petite info qui ne sert à rien.

L'intro de Rocket n'est autre que le "We're Fightin' for the Gods of War" reprit à l'envers...

mechant - 07 Avril 2021:

J ai souvent lu que fiin 80 axl rose enviait la qualité de.cet album et cherchait à le surpasser à travers les use your illusion I et II...

Cet album bien que tres bon n a pas l'energie debordante de High and dry...la maturité contre la fougue de la jeunesse...eternel debat!

 

Belle chronique

angus107 - 18 Août 2023:

A part le morceau "Animal", je n'ai jamais vraiment accroché à cet album.

Il faut dire que quand on sort d'un "Pyromania" à tout point de vue parfait, il est difficile de garder le meme niveau, désolé pour les puristes du groupe.

16/20

 

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Chronique @ dark_omens

25 Août 2014

Une renaissance au goût de consécration...


C’est face à l’adversité que l’on juge de la qualité d’un homme. C’est au devant des malheurs les plus dures que l’on mesure la grandeur d’un sentiment.

Lorsque Rick Allen en décembre 1984 perd un de ses bras dans un grave accident de voiture, il apparaît évident que sa carrière de musicien est brisée. Pourtant avec une détermination admirable l’homme va se remettre debout. Et le musicien s'asseoir à nouveau derrière son kit. Reprenant ses baguettes, et devenant ainsi le premier, et le seul, batteur amputé de toute l’histoire, Rick Allen acquiert une respectabilité, et une renommée, digne des plus grands. Bien entendu ces talents ne seront pas étrangers à cet état de fait. Et si l'instrumentiste est éminemment estimable, la décision de ses camarades de ne pas l'abandonner en dit longs sur les valeurs humaines des membres de Def Leppard.

Mais si l’homme a besoin de courage, le musicien, quant à lui, a besoin d’une révolution. Comment pourrait-il effectivement jouer encore de la batterie, instrument où l’indépendance de tous ces membres est non seulement essentielle mais cruciale ? Il lui faudra donc reconsidérer totalement sa manière de s’exprimer. Créant une voie nouvelle, il pense une batterie avec Jeff Rich, fondateur de Status Quo, avec qui il passera des heures à discuter pendant sa convalescence. Nos deux compères finiront par élaborer une batterie semi-accoustique, semi électronique capable de répondre aux contraintes de ce nouveau jeu ou les pieds devront palie l’absence d'un bras. Certains fûts seront donc commîndées par des pédales. Il faudra deux ans à Rick pour maitriser cette nouvelle technique.

Hysteria sort en 1987. Il est le premier disque enregistré sous cette nouvelle configuration.

Si les premières cicatrices d’un visage plus poli et moins sauvagement Hard Rock/Heavy, digne héritage de la NWOBHM, étaient apparues sur un Pyromania plus posé et plus mélodique, nul doute qu’avec cette tragédie, mais surtout cette décision admirable de ne pas abandonner l’un des siens, Def Leppard ne sera plus jamais celui qu’il fut naguère. La fracture est nette. Autrefois excellent groupe de la nouvelle vague Heavy britannique pour les uns, il est désormais un excellent groupe de Hard-FM mélodique pour les autres.

Le changement musical est donc un bouleversement et d’emblée les titres aux arrangements mélodiques parfaits, aux rythmes plus lents et lancinants, et dont la technologie obligatoire usée par Rick Allen fait assurément perdre de la vie au profit d’une certaine froideur plus "synthétique", tels que, par exemple, Women, Pour Some Sugar on Me ou encore Armagedon It témoignent de ce repositionnement musical. Pourtant, aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces titres, plus mélodiques, plus nonchalants, plus accessibles, n’en demeurent pas moins excellents. Ainsi au côté de ceux déjà cités, ajoutons Rocket, le superbe Animal, Don’t Shoot Shotgun ou encore un très bon, et très nerveux, Run Riot.

A l’image d’un Bon Jovi qui vient de sortir, durant l’année 1986, un excellent Slippery When Wet, véritable référence du Hard-FM, la ballade romantique est un exercice devenu obligatoire. Dans cette variation sur le même thème, au mieux émouvant, au pire mièvre, Def Leppard nous propose Love Bites, Hysteria et Love and Affection. Si la dernière paraît, quelque peu dispensable et convenue, les deux autres sont très intéressantes.

Si avec ce disque, véritable rupture dans la carrière des anglais, Def Leppard abandonne définitivement son visage d’antan pour un autre plus adouci, il demeure un groupe captivant. Véritable consécration méritée, dans son nouveau genre, ce Hysteria reste, quoi qu’on en dise, un album fascinant pour les amateurs de Hard-FM.

2 Commentaires

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Deloth - 25 Août 2014: Très bonne chronique Dark_Omens ! J'apprécie tout particulièrement ton introduction sur l'accident de Rick Allen qui est indispensable je pense. Pareil pour la scission entre leur première et seconde période. Et merci d'avoir cité "Run Riot", un morceau que j'aime particulièrement dans cet album avec ce solo qui tue vraiment et ce putain de refrain !!!
Arthron - 25 Août 2014: Excellente chronique d'un disque particulièrement difficile à cerner. Non pas que la musique soit complexe, mais l'orientation prise par le groupe est débousselante.
Le son de cet album est monstrueux. Mutt Lange voulait frapper fort, et c'est admirablement réussi. Les morceaux ont été enregistrés note par note pour arriver à une telle perfection.
D'un point de vue composition, on peut regretter le heavy des débuts, encore présent sur Pyromania (Rock Rock Till you Drop, Billy's got a gun...)mais la plupart des titres d'Hysteria sont excellents. Les refrains sont d'une efficacité rarement égalée (Animal, Armaggedon it, Gods of War, la tubesque Pour Some Sugar on Me etc etc...). En ce qui concerne les ballades, Love Bites est effectivement "intéressante", en grande partie au niveau du son particulièrement aérien des guitares. Quant à "Hysteria", il s'agit ni plus ni moins d'un morceau incroyable. Son arpège, ses lignes de chant, son refrain, son clip... Enorme.
Quel dommage que le dernier titre soit aussi mielleux par contre... M'enfin, le disque reste très bon, le groupe est à son apogée commerciale, et le géniale "In the Round In Your Face" immortalise cette période où rien ne semble arrêter le léopard.
Deloth -> j'allais le dire pour run riot, merci beaucoup d'avoir cité ce titre génial.
Bref, merci pour cette super chronique , comme d'hab.
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