"
Solid Ball of Rock", c’est l’histoire d’une arrivée et de deux retours, dont l’un découlant directement de la première. Et comme il semble indispensable de rendre plus clairs nos propos, nous préciserons que l’arrivée est celle de Nibbs Carter, jeune bassiste passé brièvement au sein de
Fastway et embauché dès 1988 par
Saxon pour la tournée qui suivit "
Destiny", suite au départ de Paul Johnson. Le premier retour, c’est celui de Nigel Glockler derrière la batterie du quintet britannique, après son escapade au sein de
GTR en compagnie de Steve Howe (Yes) et Steve Hackett (Genesis). Enfin, le second retour, c’est celui du
Saxon qui avait progressivement disparu depuis plusieurs albums, perdant son âme en chemin à trop vouloir conquérir l’Amérique. Et c’est bien l’arrivée de Nibbs Carter qui semble être à l’origine de la résurrection de la légende de la NWOBHM.
Crédité sur 8 titres dont 5 écrits seuls (6 si l’on prend en compte le court instrumental "Bavarian
Beaver"), le jeune bassiste apporte une fraicheur et une énergie que l’on croyait perdues pour le combo de Barnsley. C’est à lui que nous devons par exemple les cinglants "
Altar Of The
God" ou "
Baptism Of
Fire", sublimes décharges d’adrénaline à la frontière du speed comme
Saxon ne nous en avait plus pondu depuis "
Power and the Glory". Mais, non content d’imposer sa griffe dès sa première apparition studio avec ses glorieux aînés, Carter est également capable de se fondre au sein de la légende menée par Byford et Quinn et de dégainer un "I’m On
Fire" au riff 'AC/DCien' ou un "Cash
Dive" plongeant directement ses racines dans la NWOBHM originelle.
Revigoré par sa nouvelle recrue,
Saxon revient donc à ce qui faisait sa force, à savoir ce savant mélange de titres percutants menés par le jeu hyper dynamique de Glockler ("Lights In The Sky"), d’hymnes directs et efficaces aux riffs simples et aux refrains irrésistibles ("
Solid Ball of Rock", "I Just Can’t Get Enough"), et même de quelques éléments conservés de sa période FM, la mélodie l’emportant sur la mièvrerie ("
Requiem (
We Will Remember)", talentueux hommage à la mémoire des disparus du rock). La paire Quinn /
Oliver s’en donne à cœur joie, enchainant les riffs et soli avec un enthousiasme communicatif, alors que Biff est en pleine forme, imposant son chant si caractéristique et son charisme, en particulier à l’occasion d’un "Ain’t Gonna Take It" plus sombre et doté d’un superbe break acoustique, ou bien sur le mid-tempo d’un "Overture In B Minor -
Refugee" à la tristesse palpable, sans oublier son inimitable gouaille dont le meilleur exemple est le 'Ein Zwei Drei' balancé en ouverture de "I’m On
Fire" en hommage à ses hôtes, "
Solid Ball of Rock" ayant été enregistré à Hambourg.
Sans atteindre le niveau des incontournables albums de son début de carrière,
Saxon renaît cependant de ses cendres, redresse la barre et bombe à nouveau le torse, faisant de ce "
Solid Ball of Rock" un opus charnière, synonyme de grands espoirs, et porteur d’un enthousiasme et d’une énergie rafraichissants. Voici donc un retour gagnant qui rassure et redonne le sourire aux amateurs du groupe, et à ceux du
Hard/Métal mélodique en général.
Vraiment sympa ce saxon
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