Tout est bon dans le
Saxon!
La légende de la NWOBHM entame sa troisième décennie (et oui déjà!), avec un tout nouvel album placé sous le signe du changement. Attention,
Saxon ne fait aucune concession aux modes, mais ils laissent définitivement de côté leur pochettes avec le gros logo rouge et leurs textes bikers des 80's pour un univers plus médiéval, très proches des
Saxons (sans rire), la pochette en est témoin. Cette pochette est comme son contenu, soit ça plait, soit ça plait pas. Personnellement les deux me plaisent.
Cet album est différent de son prédécesseur
Metalhead, l'ambiance sombre et lourde n'est plus là et l'on distingue nettement un retour aux sources. Le son se rapproche du fameux
Red Noise de leur jeunesse, mais la touche teutonne de SPV a bien solidifié et modernisé le son, et ce savant mélange sonne très très bien! Les morceaux sont variés et touchent à tout les styles déjà abordés par l'Aigle avec en plus l'apport de leur nouvel univers.
Une fois de plus, une intro ouvre la galette et donne tout de suite le ton, cet album sera puissant, basé sur le thème de la guerre, on s'imagine facilement sur le champ de bataille, en rang, voyant à quelques pas devants vous ceux qui vont vous éventré vivants, l'adrénaline monte et les hostilités commencent avec
Killing Ground!
Les armées chargent et les musiciens aussi, les guitares de Paul Quinn et Doug Scaratt riffs à merveille, riffs accrocheurs et rageurs, tandis que la batterie bat son plein au rythme du combat. Biff nous envoute d'un chant posé et puissant (à la
Halford sur Electric
Eyes) et nous fait vivre pleinement ce morceau qui renferme un sublime solo de basse de l'excellent Nibbs Carter. On enchaine avec une reprise de
King Crimson, The Court Of The Crimson
King, qui colle à 100% avec la pochette et le nouvel univers de
Saxon. Biff y est une fois de plus remarquable, et ce morceau vous transporte littéralement à la cour du Roi, un vrai bijou, magnifique ré-orchestration!
Saxon prolonge notre séjour dans son univers avec les pistes 8 et 10;
Deeds Of
Glory et Shadows On The Wall , deux compos très sympa, envoutantes et entraînantes à la fois qui démontrent bien que
Saxon ne tourne pas en rond et s'approprie sur cet album un style nouveau qu'il maîtrise à la perfection.
Mais
Saxon n'a pas oublier ses racines, et nous fait un petit retour aux sources avec Coming
Home et Till
Hell Freezes Over. Ces morceaux pourraient choquer le public heavy du XXIè siècle car ils sont anachroniques, mais fait par
Saxon ça passe bien! Ce sont des classiques
Saxon, archi old school, et peuvent très bien s'écouter entre un Dallas 1pm et un
Wheels of Steel. You Don't Know What You've Got et Running For The Border sont du même calibre, parfait pour les nostalgiques du
Red Noise et de la période 80-84.
Les amateurs de gros son ne sont pas oubliés pour autant, et seront ravis de découvrir
Dragon's Lair et Rock Is Our
Life! Des morceaux puissants et ravageurs, taillés pour la scène, (chose faite sur
The Eagle Has Landed partIII) on a envi de taper du pied, un très bon (et trop court)moment heavy à souhait.
Dragon's Lair et ses riffs moulinets sont sans concession, le rythme effréné et rentre-dedans vous colle au plafond! Pour Rock Is Our
Life, tout est dit dans le titre, un classique NWOBHM, gros son bien heavy, rythme binaire très carré, riffs lourds et puissants, simple mais efficace, les hardophiles vont adorer!
Pour conclure, cet album est à la fois un retour aux sources de la NWOBHM et un nouveau visage que nous offre
Saxon dans ce cap du XXIè siècle compliqué pour les dinosaures du heavy, mais franchi avec brio par l'Aigle! Un album neuf qui mêle passé et présent avec une fraîcheur et une vigueur déconcertante.
Saxon qui a été mis sur la touche dans les 80's par les colosses du heavy que sont Iron Maiden ou
Judas Priest, est devenu le fer de lance du heavy d'aujourd'hui. Dans une époque où le heavy qui a marqué de son emprunte les 80's est délaissé ou parodié, ne trouvant son salut que dans les remasterisations,
Saxon nous enchante avec ce disque capable de conquérir plusieurs générations de hardophiles, une galette fidèle à la NWOBHM, un chef d'oeuvre varié et cohérent.
A posséder absolument! 16/20
Néanmoins j'aurais préfèré que la reprise de King Crimson arrive un peu plus tard sur l'album car cela casse le rythme d'entrée de jeu. J'y trouve d'ailleurs des passages à la Stratovarius plutôt bien intégrés.
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