Votre serviteur est devenu fan du groupe
Rush depuis l'année 1983 grâce au frère d'un pote, qui me fit découvrir l'incontournable pour ne pas dire culte, concept album Progressif
2112 (1976) qui changea à jamais ma vie d'ado, hardos (Metalleux des 80's). À partir de ce jour, je n'ai eu de cesse de me procurer les albums du trio canadien, et cela, quelle que soit la période.
Plus tard, je découvrais une autre grande pièce Progressive, l'album
A Farewell to Kings (1977) et ses 2 sublimes titres à tiroirs que sont Xanadu et Cygnus X, mais aussi les monumentaux chefs-d'œuvre progressifs que sont
Hemispheres (1978) et
Moving Pictures (
1980), véritables OMNI (objet musical non identifié) à eux seuls qui, selon mon avis, s'imposeront comme les deux pierres angulaires de la discographie du groupe, toutes époques confondues.
Passée cette petite remontée dans le temps, revenons au sujet qui nous intéresse, l'album
Signals. Le groupe qui l'année précédente intégrait timidement des claviers dans sa musique, ira encore plus loin et leur donnera encore plus d'importance. Ils apporteront de nouvelles ambiances et atmosphères à la musique du groupe, qui proposera des compositions plus courtes, certes moins progressives, mais qui colleront parfaitement au thème principal de l'album (la révolution technologique de l'information). Les titres "The
Analog Kid" (mon préféré) et "Chemistry", en seront les meilleurs des exemples, mais pas que!
En effet,
Rush nous proposera d'autres titres aux sonorités futuristes tels que le tube en puissance "
Subdivisions", avec ses superbes lignes de basse ronde et rythmes en polyrythmie du tandem Lee/Peart, ou encore "The Weapon" avec son atmosphère froide et synthétique. Ou alors "
Countdown" avec ses sons aux éléments space, évoquant le compte à rebours annonçant le lancement d'une navette spatiale. Le groupe aura même l'audace de nous proposer des titres plutôt inédits, comme l'atteste le groovy "Digital Man" qui, avec son rythme Reggae, me rappelle à bien des égards le groupe Rock britannique Police.
Quant à la production, elle sera une dernière fois l'œuvre de Terry Brown qui à l'époque était le producteur attitré de
Rush depuis l'année 1975 avec l'album
Fly by Night. L'opus bénéficiera d'un son plutôt clinique moderne et proche des productions
Cold et New Wave de l'époque. Ajouté à cela un mix toujours aussi bien équilibré entre la section rythmique et le reste de l'instrumentation, que ce soit sur les claviers analogiques de Geddy Lee, ou les guitares fluides et volubiles d'Alex Lifeson encore très présentes.
Au final,
Signals se posera comme l'album de la transition dans la carrière de
Rush, qui réussira l'exploit de passer du Rock Progressif des années 70 à la Pop Rock synthétique, voire aseptisée du début des 80's.
Le groupe démontrera ainsi cette capacité à s'adapter à cette nouvelle décennie et aux nouvelles technologies qui s'offrent à lui, mais aussi grâce à des compositions originales, aux textes intelligents sur une musique moderne riche et élaborée, avec ce souci du détail qui lui est propre.
Signals, l'album d'un groupe en constante évolution à écouter et réécouter sans modération.
@LeLoupArctique:tu ne peux pas imaginer le nombre...
C'est l'occasion de faire découvrir pour ceux qui ne connaitraient pas encore le groupe, le troisième album des Canadiens et pour le coup leur troisième succès (1ère période).
Ce qui est formidable avec ce groupe, c'est que tout en ayant un son clairement identifiable, il ne tombe jamais dans la facilité (on ne peut pas en dire autant de certains...). Les compositions sont riches et travaillées. Ils ont su intégrer les claviers au son rock. A ce titre, j'accorderai une mention spéciale au passage dans "The Weapon" qui arrive a bien entrecroiser guitare et clavier. C'est un des atouts de cet opus, ce jeu entre les instruments qui (dans un tout autre registre) me fait penser à Deep Purple. La référence à Police est bien vue, en revanche, on est très loin du reggae. Un petit commentaire sur "Analogy Kid", pour moi, c'est le morceau qui rappelle que Rush a été un groupe de hard avec ce son de guitare qui nous ramène à "Permanent Wave" et ce solo sur lequel Lifeson se lâche. C'est décidément un très bon album, mais excepté pour le titre cité précédemment, ce n'est plus vraiment du hard, ce qui pour Rush est loin d'être un défaut.
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