Avec "
Vapor Trails", en 2022, le trio canadien nous avait offert un album relativement moyen. Comparé à "
Counterparts" et à "
Test for Echo", ses illustres prédécesseurs parus entre 1993 et 1996, et malgré des qualités évidentes, ce dernier souffrait cependant de quelques impairs, dû notamment à des titres moins alambiqués et percutants, mais aussi à une production gâchée par un mix final mal équilibré et trop compressé.
Probablement conscient de ces petits défauts, et si l'on fait l'impasse sur un
Feedback (EP) uniquement composé de reprises, le trio canadien décide de ne pas perdre de temps pour s'atteler à la conception de "
Snakes & Arrows".
Un album original marqué par le retour de morceaux plus sophistiqués et surtout un son mieux équilibré et homogène rendant ainsi justice au jeu de guitare varié et inspiré d'Alex Lifeson.
Produit par
Rush et Nick Raskulinecz (
Velvet Revolver, Foo Fighters,
Stone Sour), "
Snakes & Arrows" sera enregistré et composé en un temps record (cinq semaines). Il bénéficiera d'un son plus aérien au mix final équilibré et s'inscrira directement dans la même veine que "
Counterparts" et "
Test for Echo", le lourd et inquiétant "Spindrift" en sera le meilleur exemple.
Dès la première écoute de l'opus, on constate que le trio aura pris le soin de composer une majorité de morceaux moins longs et élaborés que par le passé, mais plus progressifs que ceux présents sur "
Vapor Trails". Ce sera principalement le cas sur "
Far Cry" et "We Hold On", construit autour d'une rythmique complexe au jeu de basse groovy et leads de guitares inspirées, "Workin'
Them Angels" qui s'illustrera par une mandoline aux notes folk. Quant au mélodieux "
The Larger Bowl", il se distinguera par un air et un refrain entêtants.
En dehors de ces morceaux d'excellente facture, on s'attardera sur le long "The Way the
Wind Blows" bâti sur un jeu de batterie tout en polyrythmie, et un gimmick de guitare flamboyante, ainsi que le Heavy "Armor and
Sword" aux riffs rugueux renforcés par un son de basse vrombissante.
Mention spéciale à l'instrumental "The Main Monkey Business", un titre à la fois complexe et mélodique, orné de nappes de claviers originaux, qui, selon votre serviteur, sera à ranger aux côtés de monuments tels que : "La Villa Strangiato" de l'album "
Hemispheres" (1978), et "YYZ" de "
Moving Pictures" (1981). Nos trois compères se trouvant particulièrement très en verve et impériaux sur cet excellent morceau.
Parmi les autres réussites, je citerais aussi les mélodieux "
The Larger Bowl" et son refrain entêtant, "Faithless" aux guitares gorgées de feeling, ainsi que le court instrumental "Malignant Narcissism", orné d'un riff aiguisé et de nombreux leads de guitares électro-acoustiques soutenus par une ligne de basse groovy à souhait.
C'est donc un véritable retour en grâce que représente "
Snakes & Arrows", à la fois inspiré, varié et authentique. Neil Peart et ses compagnons de jeu semblent avoir de nouveau retrouvé l'inspiration qui manquait à son prédécesseur. Cet équilibre entre technique, puissance et subtilité porté par une interprétation sans failles replace
Rush sur le devant de la scène
Hard rock Progressive dont il n'aurait jamais dû s'écarter. En effet, le trio canadien nous le confirmera une dernière fois en
2012 avec l'excellent "
Clockwork Angels".
Et comme l'évoque le collègue Mozabi649 sur les conclusions de sa chronique : un magnifique point d'orgue pour un des trios les plus emblématiques de l'histoire du Rock.
Merci Frozenheart pour cette belle chronique. Du coup je me suis réécouté cet album que j'ai, et l'avoue, avoir peu écouté. Et je confirme qu'il est excellent! Quelle belle "redécouverte! " MERCI! ;)
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