Après un album peu vendeur,
Rush va s’offrir le luxe de jouer sa carrière sur un quitte ou double. En effet , pour
2112, le groupe part en studio avec une énorme pression de la maison de disque qui souhaite que nos amis rentrent dans le droit chemin et écrivent un disque de
Hard Rock comme ils savaient si bien le faire 2 ans auparavent… C’est sans compter sur la perspicacité et l’acharnement du trio qui lui, a évolué et écoute désormais beaucoup de Rock Progressif comme Yes ou ELP.
Sur «
Caress of Steel », la longue suite « Fountain Of Lamneth » n’a pas fait l’unanimité mais pour «
2112 »,
Rush va mettre les bouchées doubles. La première face conceptuelle raconte l’histoire d’un homme qui trouve une guitare (relique d’une époque révolue) dans un monde ou toute forme d’art est bannie. Cette société totalitaire dirigée par des prêtres survivra-t-elle à cette découverte ?
Neil Peart le parolier est à l’époque fortement influencé par la philosophe Ayn Rand. Le titre «
2112 » est donc le premier d’une longue série de fables politico philosophique qui prône la lutte pour la liberté de l’individu. De cet album sera tiré le fameux logo du groupe (Un homme de dos semble repousser une étoile). Sur ce symbole, l’étoile représente le poids écrasant de la société qui castre l’individu et l’empêche de s’élever intellectuellement et artistiquement.
Voilà pour le concept car «
2112 » est un album à part à bien des égards. Le travail sur le son est incroyable. Neil Peart trouve enfin ses marques grâce à un jeu de batterie fantastique et surtout un son clair et sec. Les guitares d’Alex Lifeson sont tantôt incisives, tantôt aériennes, passant d’une rythmique folk (« Overture ») à un riff ultra violent («
The Temple Of Syrinx »).
Musicalement, le titre «
2112 » marque par sa mise en scène. Le texte colle à la musique. C’est un réel travail de composition avec une production exemplaire, due à Terry Brown qui suivra le groupe durant de longues années. La suite « Overture /
The Temple Of Syrinx » est un régal de
Hard progressif, genre encore inconnu à l’époque. J’apprécie également beaucoup la fin avec un chorus de guitare superbe sur « Soliloquy » et le délire final de « Grand Final ».
«
A Passage to Bangkok », un voyage à travers l’Asie, est un des classiques de
Rush. Un bon morceau de Rock/
Hard ou la qualité des musiciens est plus discrète mais ou la mélodie prime.
« The
Twilight Zone » et « Lessons » sont deux ballades assez sympathiques, quand à « Tears » c’est le passage calme de l’album. Ce titre sera d’ailleurs repris plus tard par
Dream Theater.
L’album se termine sur « Something For
Nothing », une très bonne chanson de Rock/
Hard.
«
2112 » est le disque avec lequel
Rush prend son envole. C’est une énorme réussite commerciale grâce à laquelle le groupe trouve son indépendance artistique. Enfin, c’est le premier album d’une série de 5 disques qui font de ce trio un de mes groupes préféré.
A écouter en priorité : « Overture/
The Temple Of Syrinx ».
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