En 1982, l'album
Signals et ses omniprésents claviers (certains diraient envahissants), annonçaient et marquaient une nouvelle ère voire une certaine évolution dans la musique de
Rush. L'année 1984 avec
Grace Under Pressure, le dixième opus, verra le trio canadien aller encore plus loin dans l'expérimentation des sons électroniques et analogiques, ce qui aura aussi comme effet de modifier le son des guitares, à savoir plus lisse, voire légèrement pop et clinique. Un son global, dont une production hyper léchée et supervisée par le groupe en étroite collaboration avec le producteur ingénieur du son Peter Henderson plus connu à l'époque pour son travail auprès de groupes Pop, Rock aussi populaires que: Supertramp, Frank Zappa,
King Crimson, Jeff Beck et
Sammy Hagar entre autres.
À souligner, que
Grace Under Pressure, fut aussi le premier album du trio à ne pas bénéficier des travaux de Terry Brown et qu'à l'époque le groupe (assez mécontent du résultat final de
Signals), avait approché Steve Lillywhite le producteur des groupes News Wave et Pop du début des années 80, qui déclinera l'offre de
Rush, pour finalement opter pour la facilité en signant pour l'une des valeurs sûres du moment, le groupe Rock britannique Simple Minds, avec le succès qu'on lui connaît.
Les autres changements notoires résideront au niveau de la durée des pistes de l'opus, plus courtes qu'à l'accoutumée et pour ainsi dire moins prog et alambiquées que celles des albums,
Permanent Waves (
1980),
Moving Pictures (1981) et dans une moindre mesure
Signals l'album précédent paru en 1982 avec les titres "Digital Man" et "
Weapons" entre autres !
Quant à l'artwork, il sera une nouvelle fois l'œuvre de l'artiste designer attitré du groupe, le génial Hugh Symes. Cette magnifique pochette aux motifs Sci-fi et nuances de couleurs bleu pâle et froides, se trouvera être en totale corrélation, avec le propos musical de l'opus. Une pochette qui dans son format vinyle satisfera sans aucun doute, les fans les plus acharnés du trio canadien.
Parlons de l’album et son contenu. Il s’ouvre sur un mid-tempo "
Distant Early Warning" soutenu par une section rythmique des plus techniques, dont un son de basse épais et agrémenté de chorus et éclatants arpèges de guitare des plus originaux. Parmi les morceaux forts de l'album, nous retiendrons surtout le splendide et entraînant "
Afterimage", qui se distinguera grâce à un break central de claviers, pour finir en apothéose sur un étonnant duel de guitare/batterie totalement bluffant! N'omettons pas non plus le tube qu'est "
Red Sector A" au texte grave qui fera référence à la Shoah et plus particulièrement à la libération de la mère de Geddy Lee, rescapée du camp de Bergen-Belsen et dont s'imprégnera Neil Peart le parolier et batteur du trio. Mais aussi et dans une moindre mesure "
The Body Electric"et son refrain de (One zéro, zéro, one zero, zero, S.O.S) entêtant soutenu par une rythmique au son de basse vrombissante et d'éclatante interventions de guitare, ainsi qu'un flamboyant solo central très inspiré.
Concernant le reste de l'opus, le trio canadien ne sera pas avare de titres tout aussi intéressants et recherchés que ceux cités plus haut tels que l'étrange "
Red Lense" et ses hallucinante percussions, ou alors "The Enemy Within" soutenu par un rythme reggae rock que n'aurait pas renié le groupe britannique Police. Quant à "Kid Gloves" et "Between the Wheels", ils seront sans doute les titres qui mettront le plus à l'honneur les guitares, écoutez donc le début de "Kid Globes" et son sémillant solo à 2:22, pour vous en convaincre.
Avec
Grace Under Pressure,
Rush en 1984, garde donc un excellent niveau de composition tout en réussissant le pari de se réinventer autant au niveau instrumentation, que de la maîtrise de nouvelles sonorités et autres expérimentations synthétiques, dont des claviers analogiques. La cohérence de l'ensemble et l'aspect légèrement Pop (certains diront froid) de ses morceaux mis en évidence par une production au son résolument moderne et plutôt homogène (une prouesse pour l'époque), font de cette galette une belle réussite à attribuer au trio canadien, qui plusieurs années, voire décennies plus tard, s'inscrira parmi ses plus grandes œuvres parues dans les années 80.
Grace Under Pressure, un autre album de
Hard Rock moderne et classieux à réhabiliter de toute urgence.
super groupe et batteur simplement monstrueux.
voilà une chronique qui donne envie d'acheter l'album !! bien joué Frozenheart !
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire