Nous sommes en 1986, et
Voivod a déjà sorti
War and Pain. Fort de ce premier opus, ils remettent le couvert avec un concept album nommé Roooooar.
Rien qu'avec le titre on aura compris qu'ils ne feront pas dans la dentelle. Le thème, c’est le post-apocalyptique. C’est l’album guerrier ultime. Tout y est dédié, consacré. La pochette où figure ce char d’assaut, les titres évocateurs Korgull the
Exterminator, Build Your
Weapons,
To the Death etc. Les textes (même la calligraphie est orientée dans le trip guerrier) et surtout, surtout, la musique. Volontairement bordélique, empressée, sauvage, tapageuse. Tout a été fait ici pour faire transpirer cet esprit guerrier.
On entame avec Korgull The
Exterminator, la guitare arrive de loin et la basse entame un air aux relents de troupes prêtes à en découdre. Ce qui frappe, c’est le son général de l’album. La guitare semble en retrait par un effet de reverb' assez particulier qui lui donne ce côté faussement bordélique car tout est joué avec précision. La batterie a une son de caisse claire qui frappe en s’écrasant. Le chant de
Snake, dissonant, complètera l’ensemble. Je regrette pour ma part la basse, plus discrète à mon gout.
Fuck Off and
Die aux relents militaires martèle son refrain jusqu'à cette accélération soudaine où le solo prend son envol. Quelques notes et un break encore plus tapageur déboulent avant de revenir sur le début du titre.
Ça flingue comme sur un chant de bataille.
Slaughter in a Grave entame sur un super riff bien vicieux et entraînant.
Snake nous conte une histoire bien sordide. Ripping Headaches jaillit encore plus empressée que les autres. Il n’y a vraiment pas de place pour la réflexion, la batterie semble bouffer des temps et saccade le tout comme si la musique voulait aller plus vite que le tempo qui lui est imposé. Horror attaque bizarrement mais le break est dévastateur, porté par un solo de Piggy qui vous laissera par terre. Trashing
Rage arrive comme un bulldozer et l’on plonge dans un vrai cauchemar.
Les paysages dépeints par
Voivod sur cet album n’invitent vraiment pas au tourisme. Il faut clairement s’acclimater a la barrière sonore.
The Helldriver semble le plus accessible dans tout ce fracas metallique avec son solo entraînant et sa suite à l’unisson avec la basse.
On pourrait penser que ça allait se calmer…… ben nan. Build your
Weapons en remet une couche.
Snake s’en donne à cœur joie et souvent, on se dit qu’il va bien se péter les cordes vocales à hurler de la sorte. La progression du morceau est énorme jusqu'à son final théâtral.
To the Death clôture de la plus belle manière avec une intro triste et guerrière avant que le duo basse-batterie ne propulse l’ensemble sur un riff endiablé qui vous mène sur un
Snake plus fort que jamais.
L’empressement d’en découdre est toujours aussi présent. On s’imagine vraiment sur un chant de bataille désert et complètement ravagé, plein de fumée et de cadavres encore chauds.
Le break rugit sournoisement alors que la batterie tabasse, imposant une fièvre générale.
Cet album rugissant, bruyant, saccadé est plus difficile d’accès que
War and Pain ou le Killing Technologie qui suivra. Mais
Voivod a voulu un concept album guerrier, et dans ce sens, je connais peu de groupes qui ont réussi à obtenir un tel résultat.
The outer limits est varié et vraiment inspiré, avec un son impeccable qui colle parfaitement au concept...
Rien que pour la reprise de pink floyd absolument géniale, il vaut largement le coup d'être possédé...
Pour angel rat, je peux comprendre même si je l'aime bien moi, là on quitte même le son que le groupe a proposé pour faire totalement autre chose, plus mielleux et peut être un peu trop niais mais qui a du charme dans un style vintage/kitsch/psyché.
Concernant Rrrooaarrr, j'aime bien mais je l'écoute assez rarement, c'est un peu fatiguant sur la longueur...
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