A l'arrivée du bassiste/chanteur Eric Forrest,
Voivod a fait évoluer sa musique vers un power-metal thrashisant efficace et suffisamment personnel pour ne pas perdre sa patte magique. Évolution naturelle de
Negatron,
Phobos débarque tout droit de la planète
Voivod et pousse encore plus loin le principe du concept-album.
Même s'il est dur ici de coller une étiquette, on pourrait qualifier
Phobos de "Tribal-prog-thrash-metal" ! Ce qui au final reste très terre-à-terre pour une formation aussi "spatiale" que
Voivod. Sans entrer dans les détails de chaque compo, on retrouve des accélérations bienvenues ("
Phobos", "Bacteria"), des structures progressives ("Quantum", "Neutrino", "
Forlorn"), des plages instrumentales immersives ("
Catalepsy I et II" et le magnifique "Temps
Mort") et des rythmiques dévastatrices de lourdeur ("Rise", "Mercury", "
Forlorn"). Le tout, suintant le metal par tous les pores, est baigné dans une production chaude, touffue et volontairement sale, et un artwork d'Away toujours aussi personnel et énigmatique. Le seul bémol que l'on pourrait apporter est la présence des deux "bonus-tracks" ("M-Body" et "21st
Century Schizoid Man"), qui, malgré leur qualité, ne s'intègrent pas totalement dans le concept de
Phobos (ok, je chipote !).
Tribal, étouffant, puissant, dérangeant, envahissant, dissonant, organique, extra-terrestre, j'en passe et des meilleures, tout est fait dans
Phobos pour vous immerger complètement dans ses méandres musicaux bruitistes et ambiancés. C'est l'un des rares disques où l'on oublie un moment que c'est un groupe qui joue derrière tout ça, que ce n'est "que" de la musique !
Phobos est une entité propre, unique, un monstre inter galactique, vicieux et pénétrant.
Pour la beauté du metal, laissez-vous abuser...
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