Voïvod et son univers techno-apocalyptique, malgré une réputation qui n'est plus à faire, n'est pas un groupe qui convertira à la première écoute n'importe quel metalli-curieux qui se risque à jeter une oreille sur un album au hasard. Le groupe est un pur produit du réseau de tape trading qui a été la colonne vertébrale de la scène thrash au début des années 80. Il emprunte le même chemin que
Metallica et
Slayer alors que son demo cassette mène à une pièce sur la compilation
Metal Massacre V en 1984 et un premier album sur
Metal Blade la même année. Leurs trois premiers,
War and Pain (
Metal Blade 1984),
Rrröööaaarrr!!! (Noise 1986) et
Killing Technology (Noise 1987) ne feront pas de quartier aux oreilles chastes et ne plairont qu'aux auditeurs avertis. Le groupe de Jonquière, une petite ville du Québec, a une touche unique et des racines progressive mais leurs 3 premières tueries font montre d'un plaisir presque malsain à garder la production et l'ambiance bien crade, dissonante et grinçante.
Dimension Hatröss est donc leur dernier de trois parus sur Noise avant que le groupe passe aux ligues majeurs pour trois autres albums, beaucoup plus axés vers le progressif, cette fois sur Mechanic/MCA. Celui-ci, paru la même année qu'un certain
And Justice for All ou South of
Heaven pourrait être qualifié de transition entre leur période power-thrash et leur période power-prog. Mais le terme album de transition ne doit pas être perçu ici comme diminutif ou synonyme de brouillon. De même que le terme power ne doit pas être perçu pour ce qu'il représente de nos jours!
« This album is what Voïvod is all about» puisque ça se dit si bien en anglais! Ce disque magnifique doit absolument être considéré par toute personne voulant en prendre plein la gueule avec ce groupe légendaire. Il a le pouvoir de réconcilier thrashers, rockers et proggueux, ce qu'on aurait tous pu croire impossible. Vous l'aurez compris, le groupe raffine ici sa formule et son son, en agrémentant ses compositions de breaks qui feront ressortir leurs racines progressives. Pourtant cet album est lui aussi bien grinçant et le jeu dissonant unique du guitariste extra-terrestre Piggy (Denis d'Amour) la voix injuste de
Snake (Denis Bélanger), les rythmes thrash de Away (Michel Langevin) ne font pas de compromis qui puent la corruption. Le membres du groupe comme un tout, raffinent leur jeu mais ne sacrifient rien de leur force de frappe. Cet album ne peut définitivement pas être qualifié de commercial.
C'est plutôt une œuvre d'art unique et indiscutablement metal. Un trésor méconnu, un album culte, un disque original, un effort génial. Cette galette a une âme, que dire de plus, écoutez-là, montez le volume et repassez-la encore!
Cucrapok
Ouais, t'as loupé des trucs Blackiss. Très décrié, moi j'adore Katorz dans les prod récentes.
J'ai découvert le groupe un soir devant la télé à une époque où M6 proposait encore des émissions consacrées au hard rock.
Le clip était celui de "Ravenous Medicine" sur l'album précédent. Un truc de malade avec un clip glauque sur les expérimentations animales. Je suis tout de suite tombé en amour (c'est bien comme ça que l'on dit par chez toi Cucrapok?)
Merci pour la chronique qui rend hommage à un groupe sans compromission.
Et une grosse pansée pour Piggy. Saloperie de crabe.
Quand on y pense, on a multiplié par 10 le nombre de chaînes de télé et on a divisé par 10 le nombre d'émissions ! Y'a pas comme un problème ? Sinon on se retrouve au concert en octobre ?
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