Après 2 premiers albums bruts de forge où
Voivod va avec les moyens du bord canaliser des influences
Venom/Motörhead grossièrement digérées au service d’un thrash barbare et chaotique, le groupe fête en 87 son 5ème anniversaire et le moment de la première de ses incessantes mutations. Ce que
War and Pain avait de bruyant et furieux, et Rrroooaaarrr!!! de barré et foldingue,
Voivod va le discipliner pour donner un album plus classiquement thrash, enfin classique à la sauce
Voivod, c’est à dire en dehors de tous les cadres.
Bénéficiant d’un son plus propre et audible que ses prédécesseurs, ainsi que de structures plus distinctes,
Killing Technology s’en démarque également par son efficacité redoublée, construite notamment sur des refrains facilement mémorisables. Ceux de «
Forgotten in Space» ou de «
Tornado» n’ont pas perdu un milligramme de leur tranchant et ce, malgré près d’un quart de siècle d’écoutes assidues. Une efficacité terrible qui leur permet de rivaliser sans complexe avec les ténors de l’époque, comme
Destruction ou
Slayer. Le plus chez
Voivod, c’est ce son reconnaissable entre mille, cette guitare acérée de Piggy qui fait une bonne partie de la personnalité immense des canadiens. Les solos de guitare de Piggy sont brefs et toujours au service de l’ambiance, et font merveille comme sur «
Ravenous Medicine». De ce titre fut d’ailleurs tiré un clip créé par le groupe lui-même avec les moyens de l’informatique de l’époque, et qui permet de comprendre la furie furieuse et en même temps l’humour de petits gars de la cambrousse qui ne se prennent pas au sérieux. Côté chant également,
Snake a entamé sa transformation, une partie des vocaux étant assurée avec une voix claire, ce qui ne l’empêche pas de pousser des hurlements de possédé comme sur «
Forgotten in Space» et son refrain noyé de réverb. Les paroles comme d’habitude pour le groupe tournent autour de thèmes de science-fiction, et celles par exemple de «
Forgotten in Space», «This Is Not an Exercise» ou encore «
Cockroaches» valent la lecture. A noter que ce dernier titre ainsi que «Too Scared to
Scream» ne figurent pas sur le vinyle d’origine, ayant fait l’objet d’un simple peu avant la sortie de l’album. Si le chant s’est – relativement – assagi, il n’en est rien pour la rythmique,
Killing Technology étant probablement l’album le plus rapide de
Voivod, la paire Blacky/Away ne faiblissant en rien au niveau fourniture de tempos barbares. La basse est comme précédemment bien mise en avant, et le mix clair de Harris Johns, qui co-produit ce skeud entre deux albums de Sodom et de
Kreator, donne sa chance à toutes les subtilités des compos et du riffing impeccable de Piggy. Il faut dire que deux semaines d’enregistrement, soit autant que pour les deux précédents albums réunis, c’est du luxe pour
Voivod, et parvenir à saisir une agression sonore de cette qualité et de cette complexité dans de pareils délais tient de l’exploit. Et en même temps sans doute, la brièveté des sessions permettra sans doute au groupe de retenir le côté barbare que l’on ne retrouvera guère sur les albums suivants.
En résumé, un album assez unique pour le groupe, car si dans la première partie de son existence on peut retenir les paires
War and Pain/Rrroooaaarrr!!! ou
Dimension Hatross/
Nothingface, ce
Killing Technology lui n'est à rapprocher d'aucun autre skeud de
Voivod.
Assurément le plus accrocheur de leur carrière thrash, mais pas le moins violent pour autant.
C'est un album de transition pour le Voivod - apres les 2 premiers qui ont bati le Mythe du groupe.. et avant une période plus... comment dire...aérienne...
Killing Technology est un album très abouti - pour moi c'est l'apogée musicale du groupe dans son style de départ ! - Un très gros souvenir de concert également.
J'ai découvert le groupe à cette époque avec le clip de "Ravenous medicine". Un choc! Jamais décroché depuis. RIP Piggy.
Rentré à 5 euros a leclerc. C'est 1 coffret à 3 cds/dvd...
Maitrisant aucunement ce groupe, les lectures des chroniques et commentaires m avaient incité à y jeter 1 oreille...mais ca n avait pas ete concluant.
Cet achat d opportunité me fait dire que mon 1er jugement avait été attif... je mesure apres seulement 2 ecoutes completes l influence que fut Voivod sur un groupe comme Vektor mais pas que ! Il faudra encore qlq ecoutes pour entrer pleinement dans l'album...
La voix serait la seule ombre au tableau meme s il est parait mieux maitrisée que sur les2 precedents albums....
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