Portrait of an American Family

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
15/20
Nom du groupe Marilyn Manson
Nom de l'album Portrait of an American Family
Type Album
Date de parution 19 Juillet 1994
Produit par
Enregistré à Record Plant Studios
Membres possèdant cet album560

Tracklist

1. Prelude (The Family Trip) 01:22
2. Cake and Sodomy 03:54
3. Lunchbox 04:32
4. Organ Grinder 04:33
5. Cyclops 03:32
6. Dope Hat 04:13
7. Get Your Gunn 03:18
8. Wrapped in Plastic 05:35
9. Dogma 03:22
10. Sweet Tooth 05:04
11. Snake Eyes and Sissies 04:15
12. My Monkey 04:32
13. Mysery Machine 06:00
Total playing time 54:12

Acheter cet album

 $43.84  0,58 €  33,00 €  £16.99  $62.45  19,73 €  25,90 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Marilyn Manson


Chronique @ NeoBaBa

22 Juin 2009
A l’heure ou The High End of Low, dernier bébé enfanté par le révérend fin mai (et traduisant une renaissance pour les uns, un chant de cygne pour les autres), sévit dans les bacs du monde entier, il est intéressant aujourd’hui de jeter un coup d’œil vers le passé, au commencement d’une ère, à la naissance d’une nouvelle star du rock’n’roll… Allez hop ! Remontons donc le temps pour nous retrouver en 1993, à l époque où le Metal était en pleine ébullition, où le grand Trent Reznor (on ne le présente plus) venait de découvrir et de propulser son nouveau poulain ; un groupe d’Indus plus intéressant que les autres et appelé à un grand avenir, et où le « God of Fuck » n’était encore que Brian Warner, un chanteur de metal (presque) comme les autres...

Tout d’abord, attardons nous sur la pochette. Une petite famille, composée d’une mère obèse, d’un père alcoolique, d’un bébé inanimé sur le côté ( victime de maltraitances ? ), et surtout d’un adolescent visiblement méchamment dérangé, symbole de cette ravissante petite famille américaine dégénérée qui semble nous regarder à travers un écran de télévision. Voici une entrée directe dans cette âpre et virulente chronique du modèle américain que nous proposent Manson et ses acolytes. Le prélude n’est pas en reste non plus. Une reprise schizophrène de la chanson des Hoompas Loompas (les serviteurs de Willy Wonka dans Charlie et la Chocolaterie), franchement dérangeante avec ses samples biscornus et sa montée progressive en puissance. Voici l’auditeur seul parmi les membres dérangés de la famille représentée sur la pochette, en témoin invisible et silencieux d’un univers, sain en apparence, mais en réalité gangrené par la folie et la connerie humaine... Ici, Manson multiplie les provocations, les critiques, les références et les lyrics assassins pour nous servir une satire virulente du modèle de l’Amérique moyenne. Le délire sexuel Cake and Sodomy, qui appelle de façon explicite à la pornographie ou à la prostitution (rien que ça !) et où Manson s’autoproclame le « God of Fuck », est un coup de couteau dans l’Amérique croyante. Lunchbox (« boite de fer », clins d’œil aux valises de métal dans lesquels les écoliers mettaient leurs goûters, mais qui furent interdites dans les 80’s car les enfants s’en servaient aussi pour se battre) est une ode à l’adolescence, mais aussi un exutoire, où Manson, rejeté par ses camarades lors de sa jeunesse, nous conte son désir de se venger de ceux qui ne l’ont pas accepté. On peut aussi remarquer l’habile jeu de mots sur le titre Get Your Gunn, en référence au Dr.Gunn, médecin qui pratiquait l’avortement, et qui fut assassiné par des militants pro-lifes. Bref, le révérend fait autant preuve d’imagination dans ses paroles et dans les noms de ses chansons, que dans la composition de sa musique...

Tiens, c’est vrai ça ! Et la musique dans tout ça ? Elle non plus n’est pas en reste. Le son est sale et poisseux, tout comme le sont les guitares et la basse. Les bruitages et les samples sont distordus et dérangeants au possible, facilitant notre immersion dans cet univers crasseux et immoral. Et certains morceaux sont franchement pesants, comme par exemple ce Dogma à l’atmosphère menaçante et malsaine. Cependant, l’album montre rapidement ses limites sur la longueur. Pas vraiment endurant, ce Portrait of American Family aura tôt fait de vous lasser au bout même de la première écoute. Car la musique de Manson en ce temps-là, même si elle ne manque pas d’idées, n’est pas vraiment, voire pas du tout structurée. Et les guitares, les samples, les bruitages... tout cela a tendance à partir dans tous les sens, et le résultat devient franchement indigeste par moment ( My Monkey... ). On peut aussi noter un manque de cohérence entre les morceaux purement Indus, qui sont souvent les plus violents ( Cyclops, Get Your Gunn... ), et ceux sonnant plus rock, bien moins fouillés et bien plus faciles ( Dope Hate... ) qui, sans être désagréables, n’apportent rien de particulier, et sonnent beaucoup trop légers pour être réellement intéressants, surtout dans ce contexte, où l’univers décrit par Manson et ses « Spooky Kids » n’est justement pas léger, mais empreints d’une acidité malsaine et pesante...

Vous l’aurez compris, ce disque comporte de nombreuses bonnes idées, mais peine à les mettre correctement en place, à les ordonner de façon la plus fluide possible. En vérité, l’approche est encore un peu trop potache, car ici, le révérend n’est pas encore l’adulte dérangeant et provoquant qu’il sera par la suite, mais un gosse mal élevé et malpoli, qui tire la langue aux préceptes américains établis, et qui se moque insolemment de l’Amérique moyenne. Qui s’attaque violemment aux problèmes de société, mais de manière trop irréfléchie pour pouvoir changer le cours des choses et les principes qu’il combat. Un bon album, mais trop juvénile dans l’approche, et qui manque encore de structures et de maîtrise. Le fruit n’est pas encore mûr, il ne tardera cependant pas à l’être avec l’excellent Antichrist Superstar, qui sortira 3 ans après. Suivront Mechanical Animals et Holy Wood, tout aussi réussis que leur prédécesseur, puis le temps se gâtera avec Golden Age of Grotesque, et ne cessera de se dégrader pour notre « God of Fuck »... mais ceci est une toute autre histoire...

7 Commentaires

14 J'aime

Partager

maresvil - 22 Juin 2009: Très bonne chronique, et très judicieux de la sortir maintenant effectivement, je trouve que cela manqué de toute façon.
Je ne suis pas d'accord avec toi sur "le temps se gâtera..." mais bon comme tu dis :ceci est une autre histoire
smiley - 22 Juin 2009: Enfin une chronique pour cet album essentiel pour mieux comprendre le mythe Manson.Merci NeoBaba de combler ce vide avec une chronique aussi reussie.Moi je suis d'accord pour dire que Manson n'est plus ce qu'il était dans les années 90/tout debut des années 2000:un vrai créateur.
Pentaclis - 17 Mars 2010: En fait il fait encore des trucs potables mais contrairement à plusieurs artistes, il innove. Mais après, toi aussi tu dois innover en tant que fan sans comparer tout ce que tu écoutes avec Antichrist Superstar. Si tu n'es pas capable, ben reste sur Antichrist et n'évolues pas.
Murky_Ratmass - 05 Novembre 2010: Il faut quand même dire que cet album reprend la plupart des titres que Manson avait sorti sous forme de cassette depuis 1989 (en les modifiants tout de même), d'où le manque de cohérence d'on tu parle dans ta chronique.
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire