Bien, nous l'avions laissé là, le sieur Manson, c'était après
Holy Wood.
Déjà collaborateur sur le Guns,
God and Governement Tour, Tim
Skold remplaçait Twiggy Ramirez à la basse.
Et voilà que, du fin fond des fanzines aux affiches publicitaires de la Fnac, nous est annoncé l'évènement :
The Golden Age of Grotesque, nouveau disque de l'Antéchrist, celui par qui le scandale arrive, dont les 1996, Great Big White World et autres
Lunchbox hantent nos platines depuis quelques années déjà.
Le sieur Manson aurait changé, rien d'étonnant à première vue;
Holy Wood, malgré toutes ses qualités, s'essoufflait un peu.
Sur la pochette, rien à redire, c'est joli, c'est nouveau, c'est travaillé, l'heure du grand retour a sonné, Manson s'est réinventé, n'en doutons pas, que va-t-il bien pouvoir nous sortir ?
Confiant, je place la galette dans mon lecteur cd, prêt à m'abandonner pendant un peu plus d'une heure à une explosion rare de violence verbale, pour la plus grande joie de mes oreilles.
Une première écoute passe... mauvaises conditions, je marche dans la rue, ce n'est sans doute pas l'album, c'est mon sacré lecteur qui m'empêche de profiter de cet opus.
Une seconde écoute passe... au fond de moi s'allume une petite étincelle qui me hurle : danger !
Une troisième, quatrième, cinquième, sixième écoute; l'étincelle se transforme en brasier : cet album est mauvais.
La chute d'Icare, le sieur Manson dégringole des sommets qu'il chatouillait du temps de Kinderfeld ("Then I got my wings and I never even knew it, when I was a worm thought I couldn't get through it")...
Ô non, ce n'est pas inécoutable, non. Le changement musical est cohérent et se tient du début jusqu'à la fin...
Non, ce n'est pas la voix, plus travaillée, moins brute, mais toujours présente, non.
Ce qui cloche ? Ouvrons le livret ensemble; page par page, éclate alors l'insoutenable vérité : si cet album est mauvais c'est parce qu'il ne dit rien, qu'il n'a rien à dire.
La voix est là ? Elle est portée par une musique efficace - que d'aucun n'hésiterait pas à dire calibrée pour les radios ?
On s'en fout tant ce que Manson veut nous faire avaler ressemble à un brouet d'eau claire tout juste saupoudré de la-rébellion-fait-peur-aux-parents-regarde-comment-je-suis-méchant...
Une noyade complète, totale, irrécupérable dans les eaux sombres du
Dope Show.
Un titre, un seul et unique vaut le voyage : l'éponyme Golden Age of
Grotesque nous transporte quelques instants, trop courts hélas, dans un spirale aspirante, comme une grande bouffée d'air avant une longue apnée.
Pour le reste, j'ai pris ma pelle et fossoyé les abominables
mOBSCENE, Better of
Two Evils et autres The Bright Young Things.
La fin d'
Holy Wood était donc prophétique... count to 6, and die...
Le début de The Golden Age n'est pas moins évocateur :
This Is the New Shit... do we get it ? Yes. Do we want it ? NO !
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