Episode VIII : Passage à vide.
Il est parfois difficile de donner un successeur à un album culte (l’après Black Album des Four Horsemen par exemple) et les fans de Judas
Priest le constateront avec
Point of Entry (1981). Après l’immense succès de
British Steel les anglais veulent de battre le fer tant qu’il est chaud et décident un an après de mettre en boîte leur septième album studio.
Pour se faire Rob
Halford et sa bande s’envolent pour le Sound Studios à Ibiza, bien connu pour être un lieu de travail et de concentration. Nous passerons ici sous silence les pérégrinations alcooliques ou autres durant le séjour du quintette sur place pour se concentrer sur le principal (ce qu’ils auraient dû faire plus sérieusement aussi): le contenu musical de
Point of Entry.
Déjà au niveau de la pochette le moins que l’on puisse dire c’est que comparé au superbe rasoir de
British Steel ils ne se sont pas foulés : un coucher de soleil quelconque avec effet et le tour est joué. Malheureusement les compositions sont bien à l’image de cette pochette.
Heading
Out To The
Highway pourtant, est un titre rythmé où les riffs font mouche avec des chœurs bien placés sur un refrain dans la tradition, hélas ce titre n’est qu’un miroir aux alouettes et la suite est moins reluisante. Don’t Go montre clairement un manque d’inspiration avec des accords bateaux et ennuyeux et où même Rob
Halford ne parvient pas à tirer le groupe vers le haut de son chant presque rébarbatif ici. Hot Rocking est à peine plus inspiré et tente avec difficultés de réveiller l’auditeur avec tout de même un solo central intéressant, mais avec Turning
Circles c’est la rechute immédiate d’accords gnangnan avec 2 notes répétées milles fois qui ne parviennent jamais à susciter la moindre envie de headbanger.
Il y a bien ces deux morceaux centraux pour relever le niveau :
Desert Plains où l’on retrouve le
Priest que l’ont connaît sur une chanson simple, inspirée et efficace et
Solar Angels assez atmosphérique qui rappelle l’excellent morceau The
Rage (
British Steel), mais comme le
Priest joue au yoyo sur cette galette la suite est carrément à pleurer : You Say Yes est aussi pauvre musicalement qu’au niveau des lyrics : le refrain : « You Say Yes, I Say No » ferait passer les paroles de Breaking the Law pour un traité de philosophie, de plus la fin du morceau est absolument passionnante ………………zzzzzz……………zzzzzz……… ……zzzzzz………………… Houps ! Pardon je m’étais endormi… En tout cas les quatre morceaux restants ne parviennent malheureusement pas à relever le niveau de l’ensemble et si je vous les décrivais je risquerais de me montrer impoli. Le metalleux désappointé boira le calice jusqu’à la lie et attendra jusqu’à la fin sans qu’il ne vienne un morceau rapide et intense comme
Rapid Fire.
Nous avons donc bien à faire ici au premier raté artistique de la carrière de Judas
Priest même si commercialement parlant le groupe n’en a pas pâti. Quatre bons morceaux c’est beaucoup trop peu pour faire un album, de plus en ralentissant le tempo Judas
Priest a perdu ici en intensité. Il va falloir réagir que diable !
Nos anglais vont-ils céder à la facilité et devenir un groupe à balades ? Vont-ils s’éloigner du Heavy-
Metal encore plus que sur
Point of Entry ? Réponses dans l’épisode IX.
To be continued…
BG
Cette chronique me semble vraiment très sévère. Si cet album est davantage formaté pour être commercial, il en a pas moins de bons moments de groove et on sent parfois une pincée de AC/DC voire un peu de Def Leppard. A découvrir et à écouter sans ornières
« Point of Entry » laisse une impression mitigée, plutôt en demi teinte avec quelques titres de « heavy metal » des années 80 à fort impact, des tentatives de rock plus calme et commercial plutôt réussies mais aussi un certain nombre de morceaux très faibles, limite bâclés ou sentant les fonds de tiroir.
Il semblerait donc qu’après le colossal succès artistique et commercial de « British Steel » , Judas Priest ait eu envie de souffler ou ait eu une légère baisse d’inspiration comme en connaissent souvent les groupes un peu pris de court par leur réussite soudaine.
Pour toutes ces raisons, « Point of Entry » ne figure pas parmi les classiques du groupe selon moi et s’écoute en picorant de ci delà quelques titres rock sympathiques et originaux.
Critique complète sur mon blog : https://lediscoursdharnois.blogspot.com/2021/01/point-of-entry-judas-priest.html
Peut-être à prendre plus comme une suite des opus plus rock des seventies, en tout cas, bien plaisant à écouter en ce jour de juillet ensoleillé
Tout comme mes comparses Samolice, Melpo et Astre5669 je trouve le disque très agréable à écouter, particuilièrement en cette période estivale en voiture il est vrai : la touche IBIZA sans doute. Il apporte de la variété dans la discographie de nos anglais. Je le recommande plus que TURBO car vieillisant mieux à mon goût : Je le trouve COOL
Cest sûr que l'on ne va pas s'arracher la tête en l'écoutant. Patience ! La suite de la discographie va s'avérér plus énergique.
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