Quelle surprise que de voir le mystérieux
Blut Aus Nord si vite de retour, un an à peine après la publication du labyrinthique "MoRT". Le combo français ne nous avait pas habitués à un tel rythme de production, et la sortie de ce "Odinist" a donc de quoi intriguer.
Et ce que je redoutais, que je craignais tant à l'annonce de cette sortie, est finalement arrivé. Car loin d'assouvir une quelconque boulimie créative,
Blut Aus Nord a cette fois-ci péché par excès de précipitation.
En effet, ce groupe s'est toujours apparenté à une entité en perpétuelle mouvance, chaque œuvre étant l'aboutissement d'une nouvelle métamorphose à la fois surprenante et originale.
Mais par rapport à ses prédécesseurs directs que sont le très expérimental "MoRT", qui constituait une passionnante exploration de l'univers de la dissonance, et le très surprenant "
Thematic Emanation of Archetypal Multiplicity", qui développait la facette dark ambiant du combo, le nouveau-né "Odinist" est à mille lieues d'une quelconque progression et constitue même un évident retour en arrière, car se situant dans la lignée du mythique "
The Work Which Transforms God", dont on retrouve tous les éléments qui en ont fait un chef-d'œuvre incontournable : riffs oscillants comme la corde d'un pendu et à la senteur de cadavre décomposé, batterie qui accompagne davantage les morceaux qu'elle ne les rythme, ambiance pesante, … mais avec l'inspiration et la magie en moins !
Comble du comble, l'aspect dark ambiant de
Blut Aus Nord, qui conférait aux compositions un relief certain, a désormais quasiment disparu, mis à part sur l'intro ainsi que sur l'outro, qui est en fait une simple reprise de l'intro. Ce fait, loin d'être négligeable, montre que, pour la première fois de son histoire,
Blut Aus Nord est tombé dans la facilité. Ca fait mal d'écrire ça, mais la vérité est parfois douloureuse, d'autant que les compos ont une fâcheuse tendance à finir par tourner en rond au fur et à mesure qu'on avance dans le disque, dont la durée assez courte (à peine 37 minutes) aurait pourtant du permettre d'éviter ce genre d'écueil.
Attention cependant, "Odinist" n'est pas un mauvais disque, il est même plutôt correct, la personnalité et le sens du riff du combo demeurant intacts. Le problème, c'est que quand on s'appelle
Blut Aus Nord et que chaque nouvelle sortie a toujours été synonyme d'excellence, pondre un album "seulement" correct ne suffit pas. Personnellement, j'en attends plus, beaucoup plus ! Et je ne comprends pas ce qui a pu pousser ces excellents musiciens et créateurs hors-pair à sortir un album au sale goût d'inachevé.
Alors, panne d'inspiration et début de la déchéance, ou volonté (inconsciente ?) de reculer pour mieux bondir ensuite ? A l'heure actuelle, nul n'est en mesure de répondre à cette question. Pour ma part, j'espère sincèrement qu'il s'agit de la seconde alternative. J'espère …
MoRT portait bien son nom malgré le mini assez prometteur pour une nouvelle direction, mais là... va savoir ce qu'ils ont derrière la tête.
"Il se laisse quand même bien écouter" c'est exactement ça.
Je pense être un des rares à qui cet album a redonné l'envie d'écouter à nouveau du Vindsval.
Depuis Memoria Vetusta I, je n'avais plus tellement apprécié ce que faisait BAN (du moins, légèrement avec The Work Which... mais sans plus).
Maintenant, je peux sans tarder m'offrir Mort (j'ai évolué) et MV II (que je l'attendais cet album là... 13 ans, pfiou).
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