Hallucinogen

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16/20
Nom du groupe Blut Aus Nord
Nom de l'album Hallucinogen
Type Album
Date de parution 19 Septembre 2019
Style MusicalBlack Avantgardiste
Membres possèdant cet album75

Tracklist

1.
 Nomos Nebuleam
 08:28
2.
 Nebeleste
 06:19
3.
 Sybelius
 06:27
4.
 Anthosmos
 07:20
5.
 Mahagma
 06:21
6.
 Haallucinählia
 06:51
7.
 Cosma Procyiris
 07:10

Durée totale : 48:56

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Blut Aus Nord


Chronique @ Icare

02 Octobre 2019

Un album surprenant, léger, impalpable, onirique et halluciné, qui nous offre un trip auditif coloré et enfumé de 48 min

Blut aus Nord est insaisissable, je crois l’avoir déjà écrit sur ma précédente chronique du groupe. En effet, chaque album de la formation est différent, et il n’est pas rare que d’une réalisation à l’autre, Vindsval s’amuse à désarçonner l’auditeur en prenant le parfait contre-pied de l’œuvre précédente : si en 2017, Deus Salutis Meæ explorait les abysses du malaise et de la folie avec un black extrêmement distordu, le treizième album que voici, Hallucinogen, est suivant cette (non) logique imparable l’un des albums les plus aériens et mélodiques de Blut aus Nord.

La première chose que l’on remarque, c’est que cet album est presque exclusivement instrumental. Les compos sont riches et travaillées, toujours complexes, mais à l’évidence, Hallucinogen est l’un des albums les plus faciles d’accès de Blut aus Nord, très mélodique, fluide et onirique, et le fait que le chant grinçant et insane de Vindsval soit quasiment absent n’y est probablement pas pour rien. A ce titre, le premier morceau de l’album, Nomos Nebulaem, est une piste vraiment aérienne et planante, ponctuée de chœurs légers qui l’élèvent vers des hauteurs impalpables à la pureté immaculée. On ressent dans la deuxième moitié des influences progressives et psychédéliques, les guitares fuyant allègrement de leur carcan black metal pour aller épouser des sonorités inhabituelles pour le groupe, très 70’s, tandis que l’arpège et les petites notes de clavier ouatées qui closent le titre semblent droit sorties d’un album de post black.
Nebeleste s’ouvre sur un riff plus puissant et un son plus typique du groupe, avec ces guitares corrosives qui cherchent à nous perdre dans leurs méandres inquiétants, et les grognements écorchés de Vindsval. Ceci dit, la voix black est lointaine, et on retrouve des saccades grasses de guitares ainsi qu’un rythme régulier et solide – éléments relativement inhabituels chez le groupe – qui nous donnent des repères tangibles à quoi nous raccrocher. Assez rapidement, on a l’impression que les riffs des six cordes sont comme noyés dans une brume acide, tout comme ces chants lointains étouffés qui nous parviennent de derrière ce lourd rideau de fumée opaque, là, en bas, tout en bas : on monte, accompagnés par cette longue partie instrumentale hallucinée en deuxième partie de morceau qui nous ballote doucement dans un monde de vapeurs gélastiques et colorées, comme la pochette et le titre de l’album semblent vouloir le suggérer. Cette construction se retrouve d'ailleurs assez largement sur le reste de l'album : un début de morceau plus sombre et menaçant, correspondant aux entraves de notre existence terrestre, et l'envolée dans des sphères psychédéliques où tout est possible en deuxième partie de morceau.

D’une manière générale, ce nouvel opus est très planant, et les guitares ont ici une liberté de ton et une diversité incroyables, myriade de notes colorées légères, imprévisibles et psychédéliques, comme des milliers de funambules éméchés partant à l’assaut du ciel et balançant avec grâce sur leur fil sans jamais tomber. Même lorsque les grattes se font plus lourdes et saccadées, les morceaux gardent une cohérence et une fluidité peu familières à Blut au Nord, qui se plaît habituellement à soigner ces heurts et ces cassures de rythme malaisantes. On remarquera également l'omniprésence des chœurs, qui peuvent faire penser à Batushka dans leur rendu solennel et liturgique.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on a à boire et à manger sur cet album : un titre comme Sybelius a une aura païenne forte, avec ce riffing sylvestre et ces chœurs graves, presque monastiques, qui nous enveloppent dans ce sentiment de paix et d’élévation spirituelles, alors que la fin sonne stoner et semble sortie d’un album de Glorior Belli. Sur Mahagma souffle une bourrasque épique et héroïque qui sied parfaitement bien au groupe : blasts ultra rapides, chœurs solennels et riffs conquérants qui nous emportent au-delà du champ de bataille, dans un Walhalla chimique retrouver les guerriers tombés au combat. Oui, c’est un fait, sur cet album du moins, le trio semble s’être apaisé, jouant une musique moins torturée, moins marquée par ces passages complexes et labyrinthiques ainsi que cette distorsion typique du groupe, même si on retrouve tout de même de ci-de là quelques stigmates de l’ancien Blut aus Nord (Nebeleste, Anthosmos ou Cosma Procyiris envoient des mélodies tordues et dissonantes même si encore une fois, l’ensemble ne sonne jamais vraiment sombre ni agressif, surtout au regard de ce que le combo a pu composer par le passé).

Voilà donc un nouvel album surprenant, léger, impalpable, onirique et halluciné, qui nous offre un trip auditif coloré et enfumé de sept titres pour 48 minutes. Imaginez un mélange savoureux et cohérent du Contentum d’Atrox, de groupes prog’ des 70’s comme Television, d’une pincée de stoner, d’une petite touche de post rock, de chœurs à la Batushka et des Memoria Vetusta et vous aurez une idée de ce à quoi peut ressembler ce Hallucinogen, pour le moins inhabituel quand on connaît le groupe, mais parfaitement réussi, tout en subtilités et en mélodies aériennes. Que dire de plus ? Foncez ! Pour une fois que les substances psychotropes sont légales et sans danger, ces 48 minutes sont à consommer sans modération. Bon voyage !

5 Commentaires

15 J'aime

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Volesprit - 02 Octobre 2019:

Je n'ai pas pu attendre mon colis, j'écoute cet album tous les jours depuis sa dispo sur Bandcamp.

Perso, je trouve que ça suit Memoria III. Avec le "côté sombre" de Deus Salutis. Et oui, Effectivement on ne plonge pas dans les ténèbres depuis Cosmosophy, mais c'est terriblement mélancolique. 
Pour le reste, la chomparaison avec les choeurs de Batushkaka, bof, il manque une demi-douzaine de personnel, et puis le côté stoner, je ne suis pas sûr que ce soit vraiment le cas. 

On va être d'accord sur ta dernière phrase, plus que jamais!

Fonghuet - 03 Octobre 2019:

belle découverte, belle chronique! Je pense que cet album va m'aider à apprivoiser le groupe!

vinscap33 - 07 Novembre 2019:

BLUT AUS NORD est insaisissable. Je découvre petit à petit ce groupe, et pénètre ses méandres... Dieu sait qu'il y a de quoi faire (remarque je ne sais pas si Dieu s'y intéresse d'ailleurs).

Après la trilogie 777, Memoria vetusta iii, me voici face à un album plutôt "easy listening", car les mélodies lancinantes des guitares nous imprègnent immédiatement. Cependant, un album loin d'être dénué de finesse ou quantité d'autres détails (c'est BLUT AUS NORD quand même!!!).

Enfin, je ne pensais pas un jour trouver quelqu'un qui cite ATROX!!!!! Merci pour la kro wink !!!!!

=XGV= - 16 Décembre 2019:

Un album extrêmement bien foutu, avec une atmosphère assez cosmique. Effectivement, c'est un album assez accessible de la part du groupe, par rapport à d'autres albums volontairement plus torturés musicalement. D'accord avec la chronique, même s'il y a quelques micro-points sur lesquels je suis en désaccord (j'ai du mal à trouver le moindre passage sylvestre sur cet album). Merci pour la chronique !

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