777 - The Desanctification

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16/20
Nom du groupe Blut Aus Nord
Nom de l'album 777 - The Desanctification
Type Album
Date de parution 11 Novembre 2011
Style MusicalBlack Avantgardiste
Membres possèdant cet album108

Tracklist

1.
 Epitome VII
 08:28
2.
 Epitome VIII
 06:27
3.
 Epitome IX
 02:07
4.
 Epitome X
 07:22
5.
 Epitome XI
 06:15
6.
 Epitome XII
 05:57
7.
 Epitome XIII
 07:08

Durée totale : 43:44

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Blut Aus Nord


Chronique @ utumno666

26 Mai 2012

Compliqué, poussif, et trop ennuyeux.

Bientôt vingt ans que Vindsval mène son bout de chemin. Depuis le très burzumesque 'Ultima Thulée', Blut Aus Nord s'est taillé une réputation solide, s'étendant bien au-delà des frontières de leur France natale. En effet, il n'est pas rare que leurs travaux se retrouvent cités dans des chroniques étrangères. En comparaison, leurs compatriotes de Peste Noire, fort différents musicalement, ont fidélisé leur public français, mais, hélas peut-être, sont-ils moins reconnus en Angleterre ou en Allemagne que dans leur patrie d'origine. Pour revenir à Blut Aus Nord, ce '777 - The Desanctification' est le neuvième opus du groupe, et continue une trilogie ouverte il y a six mois seulement par l'album '777 - Sect(s)'.

Bien loin des sentiers battus de leurs débuts, cette idée de trilogie veut pousser la formation au-delà des limites du black metal conventionnel, et le disque s'ouvre sans préambule sur un riff lourd et sombre, annonçant déjà le ton atmosphérique de l'album, soutenu par une batterie inhabituellement triggée pour ce genre de musique. Une pulsation lancinante s'installe, parfois enrichie de multiples voix grognées qui se chevauchent en retrait, et de passagers claviers hypnotiques. Sur le papier, ça a l'air alléchant, mais à l'écoute ça se révèle plus intellectuel qu'émotionnel, au contraire de certaines de leurs productions précédentes. Peut-être sera-t-il nécessaire de se familiariser avec le concept qui entoure l'album et la trilogie 777, décrit en long et en large sur la copie promo, sans quoi il sera difficile de ne pas se lasser des mélodies compliquées que nous assène Vindsval.

Oui, sans réflexion intensive, l'ennui s'installe assez vite. Et non seulement il faudra saisir le concept, mais également y adhérer. Parce que du chromatisme en veux-tu en voilà, et des notes qui semblent sonner faux pour sonner faux, ça ne risque pas de rallier les foules. De plus la production met l'accent sur les percussions électronisées qui, une fois la saveur de l'effet de surprise passée, s'avèrent pauvres et répétitives. Si elles se distinguent drastiquement des autres sons de percus du black metal actuel, elles ne les dépassent en efficacité, peut-être à cause d'une faible ambition dans les variations et dans l'inventivité du jeu du batteur. Certains parlent d' "influences électroniques", mais ici il n'y a rien de tout cela, seulement le son retouché d'une batterie simpliste. Cela traduit un souhait, louable il est vrai, d'étonner l'auditeur et d'explorer de nouveaux horizons, mais sans background derrière pour concrétiser cet objectif, le résultat manque de consistance.

En fait, on s'en trouve à se demander si toutes ces pérégrinations et ces expérimentations ne sont pas, dans une certaine mesure, le fruit d'une composition un peu aléatoire. Mis à part quelques passages poignants hélas peu mis en valeur (par exemple le titre 'Epitome XII' sort vaguement du lot), l'album ne sent pas le réchauffé, mais le forcé. Beaucoup louent la sincérité de Vindsval et sa fidélité à lui-même, mais ici le bonhomme semble parer son oeuvre de beaux idéaux, et la pauvre, dans la précipitation ou la négligence de son auteur, est née un peu trop bancale et rafistolée pour se hisser à la hauteur de ses espoirs.

Compliqué, bricolé, poussif et trop ennuyeux, '777 - The Desanctification' incite à ranger Blut Aus Nord parmi tous ces groupes surnotés (si on fait abstraction du reste de leur discographie). Cet album se détache de la masse, sans doute, et n'est pas vide d'intérêt, loin de là. D'ailleurs, ce ne serait guère étonnant qu'on trouve quelques élitistes à l'éloge facile prêts à le défendre farouchement. Mais six mois d'aboutissement, c'était peut-être trop court. Quelles qu'en soient les causes, au final les morceaux semblent avoir été trop laborieusement élaborés pour servir un quelconque objectif pseudo-philosophique ou une quelconque émotion. Trop de concept tue-t-il le concept?

5 Commentaires

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Ryfalgoth - 26 Mai 2012: La comparaison à Peste Noire m'a fait rire tout de même. C'est normal que KPN ne soit pas trop apprécié ailleurs, il faut être francophone pour réellement apprécié je pense (si on ne comprend pas les textes, le dernier album perd de son intérêt).

Mais bref, j'ai tout de même apprécié le côté hypnotique de cet album (sans m'y endormir hein). J'ai un peu l'impression que tu parles plus de MoRT en fait.

"mais à l'écoute ça se révèle plus intellectuel qu'émotionnel".
Je suis d'accord avec ça tout de même. Le côté pseudo-philosophique recherche de la vérité alakon, me gonfle un peu.
Je ne trouve pas cet album excellent, mais pas mauvais non plus.
utumno666 - 26 Mai 2012: Ah carrément une boîte à rythmes, mea culpa!
Constantine - 26 Mai 2012: Arf.... J'ai du mal avec cet album !
Autant MoRT m'avait bcp plus à l'epoque, autant celui-ci....
Apres j'ai du mal a avoir un avis arrété, le disque n'est passé que 4 ou 5 fois sur ma platine.
Mais, dans l'ensemble je suis assez d'accord avec ta chronique..
AstralWar - 15 Septembre 2012: "élitistes à l'éloge facile"

ROFL. T'as pas bien saisi le concept de l'élitisme, en fait.
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Commentaire @ MetalDan

23 Janvier 2012

De la même pâte que 777 - Sects - mais tout en douceur...

Ça y est! Le nouveau Blut Aus Nord est là! Malgré sa sortie en novembre 2011, le CD ne s’est jamais rendu jusqu’au Québec et j’ai été obligé de le commander sur le web... honte à toi Debemur Morti! Trêve de plaisanterie, nous avons du pain sur la planche...

Pour commencer, rappelons-nous que Vindsval, leader de Blut Aus Nord, nous avait annoncé une trilogie et que 777 – The Desanctification – est la deuxième partie de cette trilogie qui doit être complété en 2012. Première chose que l’on remarque à l’écoute de l’album, c’est la ressemblance côté son avec 777 – Sects –. Le mixage est identique, les vocal sont identiques... bref un album fait de la même pâte. Cependant, alors que son prédécesseur déboulonnait tout sur son passage avec des blasts tapageurs et des partitions de guitares dissonantes, voir étouffés et angoissantes, 777 – The Desanctification – se démarque par sa douceur, sa simplicité et son côté ambiant plus prononcé. Les titres sont généralement longs et mettent quelques minutes avant de vraiment révéler leur puissance, la batterie ne fait que garder le rythme. Cela ne rend pas l’album moins intéressant pour autant, au contraire, les passages plus black où la double pédale se manifeste ne sont que plus jouissifs lorsqu’ils se présentent.

L’ambiance distillée par Blut Aus Nord sur 777 – The Desanctification – est certes moins glauque que sur son prédécesseur mais tout redeviens beaucoup plus effrayant (dans le bon sens) lorsque les vocals fantomatiques de Vindsval se font entendre. De plus, Blut Aus Nord utilise davantage les chœurs sur cet album ce qui lui donne parfois des airs de Memoria Vetusta en plus relax. Une mélodie éthérée qui entraîne l’auditeur au pays des rêves (ou des cauchemars?) pendant un bon 45 minutes.

L’album étant plutôt ambiant, il est difficile de décrire chaque morceau en profondeur mais allons y quand même d’un bref résumé de chacune des pistes.
L’epitome 7 commence l’album tout en douceur alors qu’après quelques secondes les vocaux à l’envers, comme sur 777 – Sects – viennent déjà hanter l’auditeur, le tout accompagné de quelques voix distantes cachées derrière les instruments, traditionnelles à Blut Aus Nord, qui font leur apparition à quelques reprises. Viennent ensuite une succession de breaks aux alentours de la cinquième minute qui sont suivis de courts solos tout en longueur. La piste se termine tout en dissonance alors que la batterie prend de plus en plus de place.

L’epitome 8 lui est plus rapide et est soutenu en bonne partie par la double pédale qui marque le rythme sans trop en faire. Plusieurs vocaux se mélangent sur la piste pour installer cette ambiance angoissante si chère à Blut Aus Nord depuis la parution de MoRT en 2006. Une piste vraiment planante qui atteint son apogée dans les toutes dernières secondes avant de se terminer brusquement et de laisser place au vide...

L’epitome 9 est une courte piste instrumentale où des guitares se mélangent toute en rebondissements et en rondeurs pour donner à la piste à la fois un petit côté oriental mais aussi très envoûtant.

L’epitome 10 lui commence brusquement comme s’il débutait par le milieu de la piste plutôt que par le début. Le morceau est fidèle au reste de l’album mais offre plusieurs petits lead/solos similaires accompagnés de chœurs qui donnent une touche angélique au morceau... on touche presque le ciel avant que les vocaux angoissants ne reviennent nous tirer par le bas à partir de la 3e minute suivie de breaks plutôt rageurs qui vont en s’amplifiant.

L’epitome 11 s’inscrit bien dans la ligné de l’album précédent avec la cymbale qui marque le temps et la caisse claire avec ce son électronique typique à BAN. La piste est presque entièrement instrumentale à part encore quelques voix distantes cachées derrières les instruments. La piste se termine en devenant de plus en plus douce avec les secondes qui passent contrairement au reste de l’album.

L’epitome 12 met en scène un instrument nouveau chez BAN, le triangle, qui marque le temps tout au long de la piste. Peut-être la piste la moins variée de l’album quoique quand même efficace. Elle présente des allures de trame sonore de vieux film d’horreur des années 80.

L’album se termine sur l’epitome 13, probablement mon morceau préféré de l’album et aussi celui qui fait le mieux la liaison avec 777 – Sects –. Un morceau (presque) instrumental assez long qui est parfois accompagné de râlements et d’autres fois de paroles inaudibles. La piste change brusquement de direction à la 4e minute pour devenir très angoissante et se termine sur un « fade-out » tout simplement génial qui laisse l’auditeur stupéfait et qui ouvre la porte à son successeur 777 – Cosmosophy -.

Bref, courrez acheter cet album... il s’écoute beaucoup mieux qu’il ne se décrit. Si vous avez aimez 777 – Sects –, vous ne risquez pas d’être déçu.

17/20

15 Commentaires

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Ma2x - 25 Janvier 2012: Et il y a aussi un projet de Dubstep/Hip hop/Black qui devrait être nommé 777, justement.

Imprévisible, on est pas à l'abri d'avoir un album ambiant, un truc totalement black ou un album axé sur des trucs plus propre au groupe (perso je considère que le style BAN est principalement représenté par Mystical Beast, The Work et MoRT). Impossible, mais en tout cas, je peux dire qu'ils ne m'ont jamais déçu !
scrattt - 25 Janvier 2012: "
Et il y a aussi un projet de Dubstep/Hip hop/Black qui devrait être nommé 777, justement. "

777 qui serait le nom du projet et qui ne sortirait pas sous le nom de BAN, c'est bien ce qu'il m'avait semblé lire à droite à gauche effectivement. Tu as écouté également What Once Was... Liber I, sorti uniquement sur Vinyl? Je n'ai pas eu l'occasion malheureusement, n'ayant pas de support adéquat.
Ma2x - 25 Janvier 2012: Ouais, il est plutôt dans la lignée de Mystical Beast. Un morceau unique, long de 20/30 minutes, poisseux et malsain, mais très black et agressif.
scrattt - 25 Janvier 2012: En écoute actuellement sur le net, bien violent et dissonant à la BAN, je suis en train de manquer quelque chose à mon avis.
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