777 - Sect(s)

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16/20
Nom du groupe Blut Aus Nord
Nom de l'album 777 - Sect(s)
Type Album
Date de parution 18 Avril 2011
Style MusicalBlack Avantgardiste
Membres possèdant cet album119

Tracklist

1.
 Epitome I
 07:57
2.
 Epitome II
 06:51
3.
 Epitome III
 04:52
4.
 Epitome IV
 11:52
5.
 Epitome V
 06:23
6.
 Epitome VI
 07:31

Durée totale : 45:26

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Blut Aus Nord


Chronique @ scrattt

20 Avril 2011

Une alchimie réussie entre l'univers poisseux de MoRT et l'univers indus de Thematic

Quand les labels underground rencontrent Facebook... Malheureusement, le tristement célèbre réseau social n’aura même pas épargné le monde du Metal, devenu maintenant l’un des moyens de communication et de divulgation le plus répandu de la planète. Alors forcément….
Certes, ce fut la volonté de Debemur Morti Production (et plus principalement de Void, créateur du label) que d’amener le Black Metal underground un peu plus en avant en le sortant de la médiocrité dans lequel il semblait s’enfoncer depuis quelques années, se contentant de brasser sans cesse ce qui fut composé par des artistes ayant posé les bases du genre.
Jusqu’à utiliser des MP3 promotionnels, des téléchargements libres, voire un album entier en streaming, le petit label n’aura finalement pas échappé à la tentation de la musique facilement et rapidement consommable.

Sect(s) est le premier volet d’une trilogie qui se terminera en 2012 avec deux autres opus, The Desanctification et Cosmosophy. D'après Vindsval, le temps de gestation et de sortie des trois volets devraient prendre douze mois complets.
On se met à voir les choses en grand chez BAN. Mais c’est, après tout, quelque peu logique : à force de toucher l’intouchable, d’expérimenter dans tous les sens, de rester tapi dans les recoins les plus obscurs et ne donnant signe de vie que lors de la croissance d’œuvres toutes plus mystérieuses et absolues les unes que les autres, Le Sang Du Nord eût peut-être envie d’un peu plus de reconnaissance ? Etrange comme cette sortie semblait être programmée depuis bien longtemps… Cette trilogie laisse entrevoir toute la création et les concepts qui régissent la musique de Blut Aus Nord. Dans certaines philosophies, le chiffre 7 représente l’homme spirituel, élevé à un niveau supérieur de pensée et détaché de tout besoin matériel sur Terre. L’élévation de l’âme par la méditation. Ou le détachement du corps et de l’esprit par…la mort et la souffrance…

Ce qui frappe tout d’abord c’est ce son épais délivré par des guitares au grain rugueux et puissant. D’une violence (toute relative malgré tout, BAN ne s'étant jamais aventuré dans les territoires du Black Brutal) et d’une densité peu coutumières, le premier Epitome nous frappe en plein visage sous ses blasts acérés et cette voix écorchée, se rapprochant toujours plus d’un monologue obscur que d’un chant. Apportant plus d'épaisseur dans ses sonorités par une production plus massive et puissante, Blut Aus Nord perd la profondeur et la noirceur caractéristiques des œuvres passées, sans pour autant les renier. L’ombre de MoRT et de The Work Which Transforms God plane allégrement sur cet opus, étendant ses ailes noires chaotiques et tortueuses. C’était prévisible finalement. Comment renier quatre années à explorer les confins les plus noirs de la décadence humaine, quatre années faites d’expérimentations et d’obscurité sonore ? En continuant dans cette voie, Blut Aus Nord ne fait qu’explorer un univers encore peu parcouru, cheminant dans ce dédale de guitares grinçantes et de sonorités hypnotiques qu’il s’est crée de toute pièces.

Et c’est sous ce tourbillon de dissonances, de distorsions poisseuses et maladives secouées par ces spasmes de violence et de haine accrues que Vindsval mène le jeu, injectant cette dose mortelle de désespoir et de mort au travers de compositions basées parfois sur une seule idée, un seul riff.

Une seule petite idée…transformant cette répétition simple d’un rythme en une œuvre dantesque et bouillonnante, à l’image des deux pièces maîtresses que sont le deuxième et sixième Epitomes : emplis de lourdeur et de puissance, les lentes processions rythmiques serpentent sournoisement, dévoilant paradoxalement toute la complexité des morceaux et l’enchevêtrement de plusieurs strates instrumentales par un arrangement subtil d’harmonies grâce aux guitares et claviers désormais reconnaissables. Car c’est là toute la perfection de cette œuvre encore une fois magistrale : arriver à créer et insuffler ces atmosphères sous ce magma crasseux, à mi-chemin entre l’indus de Thematic Emanation of Archetypal Multiplicity et les atmosphères planantes des deux volets Memoria Vetusta ; faire cohabiter ensemble abîmes suffocantes et ambiances lumineuses, comme si BAN, après avoir sublimé ces deux états par des œuvres toutes quasi-parfaites, s’essayait à l’improbable alchimie de les rassembler.

Et l’alchimie semble avoir réussi. Car même si Sect(s) s'avère au final moins noir et jusqu'au-boutiste que les précédents albums, il accouche néanmoins et pour la dixième fois d’un album assez mémorable, amené à le rester. Après tant d’années faites de recherche musicale occulte et expérimentale, la mystérieuse entité semble avoir trouvé sa voie, la trilogie marquant le point de départ d’un univers entier à explorer.

8 Commentaires

14 J'aime

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scrattt - 21 Avril 2011: @ Schwy: oui c'est vrai, le côté Thematic est assez présent (fin de l'Epitome 1), on sent moins l'influence des atmosphères de Memoria Vetusta, elle est quand même présente par petites touches, mais le côté industriel et froid prédomine, c'est indéniable.



D'ailleurs les deux autres albums se rapprocheront d'avantage de Thematic à ce que j'ai pu comprendre, avec des sonorités trip-hop ambiant etc... s'éloignant pour le coup complètement de toute forme de Metal.
scrattt - 21 Avril 2011: Les Epitomes 2 et 6 sont fantastiques, tout en profondeur, ça prend vraiment aux tripes. Je trouve néanmoins qu'ils n'atteignent pas le niveau de Procession... et Our Blessed... mais c'était un autre album, un autre mode de composition.
NICOS - 16 Novembre 2011: Merci pour ta très bonne chronnique. Je suis cependant décu par ce disque. Très en deca de son prédécesseur ( meme si il est différent), le style est de moins en moins surprenant. La trilogie risque d'etre ennuyeuse. Il y a de bonnes choses, mais un peu " chiant " dans l'ensemble.
scrattt - 16 Novembre 2011: Perso je l'attend avec impatience la fin de cette trilogie, car si, effectivement, Sect(s) est plus accessible que MoRT ou The Work... (MV Dialogue With the Stars est trop différent pour être comparé), les deux autres opus risquent d'être beaucoup plus intéressants. J'attends le dernier avant d'écouter le tout en entier, mais les quelques chroniques de Desanctification que j'ai lues vont toutes dans la même direction.



(Tain il y avait pile 7 commentaires pour 777,tatoukassé :p )
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