L'album parfait n'existe pas, c'est une évidence.
Metallica n'en est cependant pas passé loin en cette année 1991, en donnant naissance à ce qui est aujourd'hui encore l'un des disques les plus fédérateurs de l'histoire du metal. Notez que je ne parle pas de fédérateur à la manière d'un "De
Mysteriis dom
Sathanas", qui rassemble tous les amateurs de black mais reste imperméable à ceux que ce style rebute; non plus la manière d'un "Reign in
Blood", acclamé par les métalleux en tous genres mais qui fait fuir les non-initiés à la violence thrash. Non, il s'agit ici de fédérateur au sens massif du terme; le "Black Album" attire à lui, depuis quinze ans, les métalleux de tous poils, les rockers, les ados en manque de ballade langoureuse, et fait même l'unanimité chez les publics les moins réceptifs aux grosses guitares (même les journalistes qui tiennent la rubrique musique de Télérama reconnaissent le génie de ce disque, c'est dire!).
Metallica a accouché de l'album qui jette un pont entre la scène metal et le grand public, et a vu bon nombre de ses fans lui tourner le dos pour cela. Personnellement, je ne crois pas à l'équation "underground = qualité", et j'estime que si l'on se consacre à la musique, c'est pour que celle-ce soit entendue par le plus grand nombre possible; et dans ce domaine, aucun disque de metal n'a frappé aussi fort que celui-ci.
Les qualités du "Black Album" sont innombrables. Aucun morceau n'est à jeter, ce qui n'est jamais arrivé au groupe dès lors que ses albums dépassaient les huit compositions. Sur ces douze tueries, on trouvera forcément quelque chose à se mettre sous la dent quels que soient ses goûts musicaux; gros metal qui tache ("
Sad But True", "Don't
Tread on Me", "The
God That Failed"), thrash rapide et enervé ("The Struggle Within", "
Holier Than Thou", "
Through the Never"), hymnes heavy en puissance ("
Enter Sandman", "
Wherever I May Roam", le monstrueux "Of
Wolf and Man"), moments de calme ("
The Unforgiven", "
Nothing Else Matters") et même un morceau brillant, ambiancé et prenant ("My Friend of
Enter Sandman").
L'interprétation est sans faille, les guitares lourdes à souhait, les soli lumineux, comme on est en droit d'attendre de la part de ce duo de génie que forment messieurs Hammet et Hetfield. Évidemment, la basse est en retrait, mais ce sera toujours le cas tant que
Jason Newsted jouera avec ses trois compères, lesquels ne l'ont jamais vraiment mis en valeur. Lars Ulrich, s'il n'est pas un batteur surdoué, donne une assise rythmique de qualité à défaut d'être étincelante. Derrière la console, Bob Rock, qui collaborait pour la première fois avec le groupe, a doté les musiciens d'un son à la fois lourd et chaud, qui tranche avec la production rêche qui massacrait "
...And Justice for All" et se révèle tout à fait adapté à ces douze perles noires.
Ajoutons que la pochette, d'une sobriété presque excessive (les musiciens de
Spinal Tap ne l'avaient-ils pas refusée?), s'est révélée un coup de maître sur le plan marketing, et l'on comprendra aisément que ce disque à tout de la référence absolue.
Album emblématique par excellence, qui signa à la fois l'explosion commerciale et médiatique de
Metallica et le début de la longue traversée du désert dont le groupe cherche encore à sortir, ce "Black Album" est un incontournable, une oeuvre qui a marqué au fer rouge -noir plutôt- les années 90 et permis de porter le metal à la multitude. Chapeau bas, messieurs!
Toute leur discographie est un chef d'oeuvre de travail et de dépassement.
Quand j'ai commencé à écouter du métal, c'est ce groupe qui m'a lancé dans la vague avec Master. Puis il y a eu And Justice for all...
Un monument, une délectation, mon album préféré, pas un morceau que je ne connaisse pas par coeur.
Le Black prend un virage plus heavy,mais ce qui rend cet album magique c'est que l'on sent l'envergure qu'a pris James Hetfield. Alors, certes c'est un album plus ouvert à divers publics mais ça reste un album d'une grande créativité.
Que peut on reprocher aux Mets?
De vivre de leurs talents?
Ils auraient très bien pu continuer à pondre des albums remâchant les succès des 4 premiers albums et finir comme Slayer ou Anthrax, nous faire album sur album en nous balançant toujours la même bouillie, pour finalement nous gonfler.
Ce qui fait la richesse et le succès énorme de ce groupe, c'est d'être ouvert à différents horizons, de toujours s'essayer à nous surprendre et de savoir se remettre en question.
Après, tout est question de goût, on adhère ou pas!
Cela ne les excuse pas pour St Anger ou LULU, ils savent se planter aussi.
Metallica repousse les étiquetages qui alimentent les discordes entre métalleux, tel groupe fait tel ou tel style, discours gonflants pour ma part.
N'oublions pas que le Rockn'roll est la base artistique du Métal et qu'à mon humble avis Metallica pue le ROCK!!!
Pour juste faire une petite remarque sur la chro , tu dis (la production rêche qui massacrait And Justice For All)sur ce point je ne suis pas d'accord avec toi , le son froid et clinique comme tu dis et justement ce qui rend le disque si puissant et péchu , il est vrai que l'absence de basse peu piqué mais sinon cet album et magistral , et en se qui concerne le black album je suis à 100%ok avec Zaz , personne à crier au scandal quand Mustaine et Megadeth on sortie Countdown et Youthanasia pourtant c'est plus du thrash mais du heavy burné , bref moi j'aime cet album plus que les derniers .
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