Depuis 91, la carrière de
Metallica fut jonchée de déboires en tout genres: une direction artistique critiquée et critiquable (Un relent mélodieux sur
Load-Re
Load et une chute commerciale sur le Black Album); une expérimentation bancale (Le
Live S&M) et un retour après 8 ans de silence de manière épuisante (St
Anger), le tout combiné à un DVD retraçant la confection de l'album suite au retour d'une cure contre l'alcoolisme du leader J. Hetfield (
Some Kind of Monster).Et puis le groupe organise une tournée pour les 20 ans de
Master of Puppets, considéré (à tort ou à raison) comme le meilleur album de leur carrière. Joué en entier pour la première fois, le groupe laisse entrevoir un retour plus que prometteur aux 80's. Début 2008, la sentence tombe:
Metallica prépare son retour aux essences Thrash qui ont fait sa gloire. Une campagne publicitaire monstrueuse, une édition collector prévue, un système de réservation numérique (Mission
Metallica). La machine de San Fransisco revient. La pochette se veut sobre, à l'instar d'un Black Album. Ce Black Album si adulé par les fans (pas par moi en tout cas.) sera la principale inspiration de l'album: durant les phases d'enregistrement, Hetfield et Ulrich diront à maintes reprises que les morceau pourraient être des chutes du Black Album. Autant dire l'appréhension qui planait autour du plus grand groupe de
Sepultura au monde (5eme puissance musicale, 23eme mondiale.).
L'intro de
That Was Just Your
Life pourrait faire penser à celle de Refuse/Resist de
Sepultura (Chaos A.D) avec un coeur battant. James lance la rythmique et là, force est de constater que le résultat de cette attente est encourageant: un riff rapide, précis et efficace. Ce qui faisait la force du
Metallica des 80's. Le vocaliste entre en scène et le constat est édifiant: finie la transition 90's-2000's de St
Anger, on retrouve une voix puissante, déterminée et extrêmement bien mixée. Le mixage justement sera le point noir de l'album: des guitares crunchy sans aucune puissance (la mode suivie sur World Painted
Blood de
Slayer), une batterie omniprésente au détriment de la basse et un chant magnifique. Le morceau se déchaine aisément, rapide et incisif au naturel avec un refrain agréable sans transcender. Sur
The End of the Line, la Basse veut se faire entendre avec une intro expérimentale à souhait rappelant de tortueuses inspirations funk. L'instrumental se veut plus basé sur une succession de cassages de rythme, à l'opposé de la vitesse de
That Was Just Your
Life. Les solos nous rappellent que
Kirk Hammett, aussi technique soit-il, nous fait suer avec sa Wah-Wah abusive et saoulante, cachant sincèrement une misère en ce qui concerne l'inspiration. Ulrich quant à lui, se veut fatigué et simpliste, malgré une participation intensive aux parties de guitares. Une accalmie bien installée, et gracieusement portée par Hetfield, viendra entrecouper le morceau de fort belle manière, en installant le Slave Become the
Master final pour une montée progressive.
Vient alors le 3eme morceau, au départ bancal, mais très vite rehaussé par plusieurs bons points: Ulrich se réveille, et nous sort un jeu digne de son grade; Hetfield et Hammett installent de superbes parties de Thrash pour les couplets, repris en coeurs, ainsi que pour le refrain, scandable à souhait en concerts. Hetfield nous gratifie d'un chant exceptionnel, avec des montées et des prises de risques conséquentes mais qui apportent un plus mélodique et musical au morceau. Puis intervient une accélération menée par Hetfield, rappelant légèrement le fantastique
Blackened; mais encore une fois, bien que meilleur qu'auparavant,
Kirk vient plomber le tout d'un solo lourd et dénué de sens dans un déluge de Wah. Un morceau taillé pour le
Live, involontairement, mais surtout très rassurant sur la santé des Met's et de leur possibilité de retour. Broken, Beat & Scared sera le 2nd single du groupe, après
The Day That Never Comes; ballade pompée sur One à l'intro toutefois bien plus légère, et le côté tragique bien moins présent sur le final. Le chant se trouve ici poussé dans un lyrisme que les amateurs de
Load et Re
Load (dont je fais partie, je dénigre le Black uniquement.) apprécieront. Le refrain, monté à la One, se veut bien plus accessible et moins puissant que son illustre prédécesseur (La production joue son rôle de "casse-puissance"). Une intro aux relents psychédéliques viendra annoncer le début d'
All Nightmare Long, au clip dérangeant. Le morceau se veut rapide, rentre dedans et direct.
Pas de fioritures, juste un Thrash aisément teinté de
Kill'em All en mille fois plus moderne et recherché malgré tout. Hetfield tente de porter le morceau par un chant hargneux mais sa voix ne le lui permettra que légèrement. Le refrain se veut plus aéré que le reste, mémorisable. Le morceau accélère brutalement pour lancer le solo poussif gorgé de Wah. Le riff final se veut très bien taillé et agréablement surprenant.
Arrivé à mi-chemin, le constat se veut rassurant. L'inspiration semble avoir été fructueuse et maîtrisée mais certains points viennent entâcher le tout. L'un d'entre eux étant cette horrible Wah-Wah servant notamment d'intro pour
Cyanide, le sixième morceau. La basse brouillonne donne le tempo, avant l'entrée d'un riff rappelant le refrain de
All Nightmare Long. Le refrain, très fédérateur, se trouve mis en valeur par une instrumentale de choix.
The Unforgiven, passable pour le 1; idem pour un 2 toutefois plus mélodieux avec un hard rock justement utilisé. Le 3 pourrait prêter à faire peur. L'intro au piano et trompettes vient balayer nos soupçons d'un clOne des deux autres, une intro magnifique, couplée à des guitares mélodieuses, avant une poussé
Hard, et un chant d'une qualité rare. Le morceau est donc une ravissante surprise, mélodieuse, vocalement parfaite, et bien plus variée que le reste de l'album, le tout surplombé avec un solo, lancé par un
Forgive Me surpuissant, bien plus écoutable que ceux proposés en début d'album: mieux intégrés, mieux joués, bien plus travaillés. Un Unforgiven de plus, mais le meilleur de la série.
The Judas Kiss sort notre organisme du lyrisme, pour aller vers une intro lourde, suivie d'un riff bancal. Le couplet se veut légèrement plus lent que sur les autres morceaux et surtout moins travaillé, plus classique dans son approche. Cependant, Hetfield, à l'aide d'un Bow
Down, nous lance dans un tourbillon, un ouragan, une dévastation alimentée par le plus beau riff Thrash de l'album, avant de crier le titre du morceau.
Death Magnetic, c'est également le retour de l'instrumentale de 9 minutes, vestige des premiers albums avec en glorieux prédécesseur l'inaltérable To
Live Is To
Die, dernier morceau du défunt Cliff Burton. Tout nous rappelle ce morceau, une intro progressive, la partie centrale mélodieuse, puis le même thème avec la distorsion, et l'outro reprenant le thème principal. Même si la tenue même de ce morceau est correcte, on ne peut égaler la quasi-perfection atteinte avec les anciennes. Cependant les solos se veulent cette fois-ci de très bonne facture malgré la Wah, la seconde version du morceau, avec les solos d'Hetfield, est elle aussi très bien agencée avec de bons solos sans une touche de Wah. Le morceau final, dans la tradition des 80's, se veut direct et basique, cependant
My Apocalypse est également le moins bon morceau de D.M.: sans âme, au couplet tortueux, le chant se veut mal foutu et le refrain totalement plat. Le solo enfonce le constat, plombant le tout.
Universal nous promettait un retour au Thrash,
Death Magnetic propose un Thrash moderne, légèrement poussif mais encourageant. Le Réveil du Souverain, mais il faudra attendre le prochain (Avec Lou Reed, de nouvelles expérimentations sont à prévoir.) pour se donner un point de vue global de la situation. Wait & See.
Merci pour cette belle rédaction !
De toute façon les soli de Kirk ne sont et ne seront jamais géniaux.
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