72 Seasons

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15/20
Nom du groupe Metallica
Nom de l'album 72 Seasons
Type Album
Date de parution 14 Avril 2023
Style MusicalThrash Metal
Membres possèdant cet album167

Tracklist

1.
 72 Seasons
 07:39
2.
 Shadows Follow
 06:12
3.
 Screaming Suicide
 05:30
4.
 Sleepwalk My Life Away
 06:56
5.
 You Must Burn!
 07:03
6.
 Lux Æterna
 03:25
7.
 Crown of Barbed Wire
 05:49
8.
 Chasing Light
 06:45
9.
 If Darkness Had a Son
 06:36
10.
 Too Far Gone?
 04:34
11.
 Room of Mirrors
 05:34
12.
 Inamorata
 11:10

Durée totale : 01:17:13

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Metallica


Chronique @ odrodzenie

01 Mai 2023

Metallica n’a rien publié de mieux depuis son album éponyme

Après un peu moins de 7 ans après la publication du gargantuesque mais inégal « Hardwired…To Self Destruct », Metallica, et à la surprise générale, annonçait fin 2022, la sortie de sa onzième livraison intitulée, « 72 Seasons » et une tournée mondiale atypique. En effet, la pandémie aura été un accélérateur dans le processus d’élaboration de « 72 Seasons » (quel aurait été le temps d’attente sinon ?), ce qui donnera plus de temps au Mets, les privant de tournées.

Mais pendant ce laps de temps plutôt long, les américains n’ont pas vraiment chômé puisqu’ils ont publié « S&M 2 », le coffret de la réédition du « Black Album », multipliés les tournées à l’issue de la pandémie (avec notamment une prestation en demi-teinte lors du Hellfest 2022), fêtés leur quarantième anniversaire en grande pompe et enfin, une nouvelle cure de désintoxication et un divorce pour James. Mais convenons-en, dire que les « Four Horsemen » prennent leur temps entre chaque publication, est un doux euphémisme, un manque d’inspiration ? Réponse en fin de chronique.

Chaque sortie du quatuor est sujette à polémique et à un déchainement de passion et ce, depuis le « Black album », « 72 Seasons » ne dérogera pas à la règle établie. Il suffit de regarder les nombreux commentaires (pros ou antis) générés par les quatre morceaux livrés en pâture avant la date fatidique du 14 avril 2023, jour de la grande délivrance de ce onzième album, après 42 ans de carrière et de règne en terme de popularité au sein de la scène métal internationale.

Nous pourrons tirer certains enseignements des « amuse-gueules » servant de teasing à « 72 Seasons ». Déjà, la mise en son de Greg Fidelman est la meilleure depuis qu’il officie derrière les manettes, oublié la trop grande compression de « Death Magnetic », le manque d’équilibre de « Harwired…To Self Destruct », ici, tout frôle la perfection avec une puissance remarquable, une basse audible mais, une fois encore, une batterie un peu trop en avant (Ah sacré Lars !). Par contre, niveau graphisme, le niveau est relevé (difficile de faire pire que « Hardwired ») mais n’est pas folichon non plus. Cette fois-ci, la formation (ou plutôt les deux têtes pensantes Lars Ulrich et James Hietfield) a opté pour un jaune poussin très claquant, nul doute que cette pochette sera vu de loin dans les rayons.

Comme à son habitude depuis « Load », Metallica publie une galette gavée à raz bord, avec encore une fois, une durée avoisinant les 77 minutes pour 12 titres, on aura une nouvelle fois, frôlé le double album. En préambule, il est nécessaire de préciser le thème de l’album. Les 72 saisons représentent en fait, les 18 premières années de notre existence, celles qui feront ce que nous sommes ou deviendront en tant qu’adulte. Dans ses textes, James se livre comme jamais, et comme le bougre n’a pas eu une enfance heureuse, la tonalité de l’ensemble sera assez sombre. Il faut aussi préciser que « 72 Seasons » est le fruit d’une plus grande collaboration entre les quatre membres, Lars et James s’ouvrant également aux propositions de Kirk Hammett et de Robert Trujillo.

Pour appréhender correctement ce méfait, il faut avoir fait le deuil du Metallica des cinq premiers albums, car jamais le quatuor n’atteindra à nouveau ce niveau et aucun de ses albums suivants ne marquera autant notre style musicale. Metallica a mué depuis l'album noir, délaissant quelque peu son thrash d’antan, privilégiant du bon « heavy » parfois nerveux. Il est indéniable que « 72 Seasons » est dans la lignée de « Hardwired…To Self Destruct » et de « Death Magnetic », d’ailleurs le morceau-titre, qui ouvre cet enregistrement, n’est pas sans rappeler « Spit Out The Bone » ou « Hardwired », avec un commencement qui renvoie directement au « Ace Of Spade » de Motörhead, une grosse rythmique et les gros Riffs à Hietfield sont bien de sortis. Même si « 72 Seasons » (l’album) est bien rythmé, avec l’absence d’une ballade ou d’une « Power-ballad », les titres « thrahisants » ne sont pourtant pas légions, le groupe privilégiant des up-tempos ou des mids bien puissants. Ce onzième album comporte quelques moments de bravoure ou instants marquants comme « Shadows Follow » (surtout la deuxième partie) avec un riffing épique pouvant évoquer « The Struggle Within », « Too Far Gone » très entrainant, le nerveux et addictif « Room Of Mirror » doté d’un up-tempo à la limite du thrash et de guitares harmonisées ou encore « Chasing Light », « Lux Aeterna » et « Screaming Suicide » mais aussi le massif « You Must Burn ! », sorte de copulation entre « Harvester of Sorrow » et « Sad But True ».

Même si l’élaboration de « 72 Seasons » a été bien plus collaborative, il est clair que c’est James Hietfield qui a mis son empreinte sur tous les morceaux, car chaque titre est doté de son riff typique (celui que j’affectionne particulièrement) et, il émane de ce « Yellow album » une puissance perdue sur « Hardwired…To Self Destruct » (même si certains titres font illusion), mais que nous pouvions quand même retrouver sur « Death Magnetic ». Sauf qu’ici, cet état de fait est présent sur toute la durée du skeud, les accords de « Too Far Gone », la seconde partie de « Shadows Follow », « Room Of Mirror », « Lux Aeterna » (qui renvoie directement à l’époque « Kill’Em All) ou encore les refrains de « You Must Burn ! » et celui de « If Darkness Has A Son », pour ne citer que ces exemples, en sont de parfaites preuves.

Aussi, il est à souligner que chaque solo est soutenu d’une grosse rythmique guitaristique, qui donne encore plus de puissance à l’ensemble. Il est à noter également que « Inamorata », détonne de l’ensemble. Déjà, c’est le plus long titre de toute la discographie des Four Horsemen, et le riff principal lorgne directement sur le « stoner ». Ce titre développe également une certaine mélancolie (surtout sur le break presque suspendu), avant de monter en puissance sur la fin, Metallica a clairement pris un risque avec ce morceau. Enfin, et contrairement aux derniers précédents disques, il n’y a pas tel ou tel titre qui ressemble, dans sa structure, à un morceau du passé comme « One » par exemple, dont « The Day That Never Comes » et « Halo In Fire », faisaient clairement référence. Il y a bien sûr quelques ressemblances ici ou là, mais c’est beaucoup moins flagrant, « Too Far Gone ? » ou « Room Of Mirror », par exemple, ne rappelle aucunement le passé.


Ce qui saute aussi aux cages à miel à l’écoute de « 72 Seasons », c’est la grande qualité du son, la meilleure qui a été pourvue depuis le « black-album ». Même si la batterie est toujours trop en avant, les guitares et la basse sont parfaitement équilibrées, mettant en exergue le riffing puissant de James et, une place plus importante est laissé à Robert Trujillo, qui peut un peu plus s’exprimer. Le chant de James Hietfield est également au diapason, alternant passages plus doux et moments plus rageux, le bougre possédant encore une certaine hargne malgré son âge et ses 42 ans de carrière. Kirk Hammett est à l’avenant, délivrant quelques bons solos (pourra-t-il les reproduire à l’identique en Live ?), mais abusant une nouvelle fois sur la wah-wah.

Même si, dans son ensemble, la qualité auditive de « 72 Seasons » est au rendez-vous, il demeure néanmoins quelques points négatifs récurrents. En effet, cette galette est émaillée, comme ses prédécesseurs (au moins depuis « St Anger ») de nombreuses longueurs, surtout sur les introductions qui se trainent comme celle de « Shadows Follow », celle de « Sleepwalk My Life Away », celle « If Darkness Had a Son » ou encore celle de « Crown Of Barbed Wire ». C’est également le cas sur certaines conclusions comme sur « Chasing Light » ou encore « Too Far Gone ? » pour ne citer que ceux-ci. L’album souffre aussi de cassures un peu bancales comme sur « Screaming Suicide », sur « Chasing Light » et « You Must Burn ! » et de titres plus faibles comme « Sleepwalk My Life Away » et surtout « Crown Of Barbed Wire », qui ne décollera jamais et est d’un ennui sans fin. Pour aller à l’encontre de tous ces griefs, il faudrait assurément un véritable producteur au groupe, qui pourrait s’opposer aux deux têtes pensantes. Aux faiblesses, et comme d’habitude, Lars Ulrich en fait de trop et en met trop, partout, le break aérien de « Inamorata » en est la preuve irréfutable, car entaché de « roulements de cymbales », plus que dispensables. Plus de sobriété de ce côté serait de bon aloi et rendrait l’ensemble plus digeste auditivement.

Au final, « 72 Seasons », et ce depuis « …And Justice For All », génèrera des frustrations ou l’inverse. Après des écoutes approfondies et après avoir laisser ce onzième album murir, votre serviteur (et c’est mon avis) peut affirmer que Metallica n’a rien publié de mieux depuis son album éponyme, tant au niveau des compositions que de la mise en son. James Hietfield éclabousse ce « Yellow Album » de ses Riffs typiques, massifs et puissants, le bougre semble tenir la formation à bout de bras, pourtant soutenu pour des compères inspirés avec notamment des solos de Kirk Hammett qui ont un petit gout de « jadis » (si on fait abstraction de la wah-wah). « 72 Seasons » comportent son lot de moments marquants ou mémorables au premier rang desquels « Room Of Mirror », « Too Far Gone ? », « Lux Aeterna » et « Shadows Follow », il est bien plus équilibré que « Hardwired…To Self Destruct », qui comportait bien plus de passages quelconques. Alors oui, « 72 Seasons » n’est pas un album parfait et il faut avoir fait le deuil des cinq premiers chef d’oeuvres des américains pour pouvoir l’apprécier comme il se doit. Après un prédécesseur poussif et un « Death Magnetic » un peu bancal et souffrant d’une mise en son trop compressé, ce disque est une belle surprise pour votre serviteur, qui avait moyennement apprécié les titres teaser. Un grand bravo et chapeau bas messieurs, surtout après 42 ans de carrière.

18 Commentaires

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PhilipBilou - 21 Mai 2023:

Metallica a tendance à trop répeter le même riff à l'exès sur ses derniers albums, et celui ci ne déroge pas à cela.

Cela n'amène aucune grosse différence sur la majorité des compositions et ça devient presque lassant à l'écoute surtout que ce disque est encore beaucoup trop long .

Ce ci dit, c'est un bon album, et le groupe a toujours la pêche !

 

 

odrodzenie - 26 Mai 2023:

@Sandra: oui, effectivement, il y avait une coquille, merci de l'avoir souligné. Je persiste et je signe pour la qualité sonore de cet album :)

mechant - 16 Décembre 2023:

Je viens de m apercevoir du certaine similitude avec l album de bob seger back in 72.....jaune et noir aussi.....1 titre d'album proche.....le groupe avait repris turn the page de B. Seger....faut-il y voir qlq chose?

 

LoL999 - 24 Fevrier 2024:

72 seasons, c'est l'âge qu'ils avaient à peu près à la sortie de Kill'em all, c'est cet album ainsi que les 3 autres du début de Metallica que j'ai réécoutés à la suite de ce dernier opus. Et comment dire ?

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Commentaire @ TDH75

12 Juillet 2023

Les héros sont fatigués

En 2023, un nouvel événement secoue le petit monde du Metal, avec la sortie de « 72 Seasons » qui fait suite sept longues années après au bancal « Hardwired...to Self-Destruct » déjà produit par Greg Fidelman. 40 ans après leurs débuts, les Californiens continuent d'exercer, n'en déplaise à leurs éternels détracteurs, une influence majeure sur le monde de la musique et à attirer vers eux de jeunes générations à la faveur d'une musique toujours puissante et de concerts spectaculaires.

Pour les plus anciens comme votre serviteur, « 72 Seasons » et sa pochette jaune infantile de mauvais goût sont donc accueillis avec circonspection en se demandant ce que le groupe de sexagénaires a encore dans le ventre aujourd'hui.

Dès l'ouverture pourtant, « 72 Seasons » fait bonne impression : la rythmique thrash bastonne, les lyrics inspirés d'Hetflied tombent comme des masses avec juste ce qu'il faut de variations pour tenir la distance sur plus de six minutes.

Oui mais voilà, passé un « Screaming Suicide » puissant et accrocheur, même si ressemblant à des dizaines de titres déjà écrits par le groupe, les choses commencent à se gâter avec l'impression de retomber dans les mêmes travers de « Hardwired...to Self-Destruct ». Les titres interminables, engoncés dans une lourdeur pachydermiques refont surface, fugacement éclairés de quelques revival thrash ( « Lux Aeterna », « Chasing light»).. Tout un symbole, « Inamorata » Power ballade ratée, finit d'achever l'auditeur avec ses 11 assommantes minutes d'ennui mortel.

En conclusion, difficile de sauter au plafond sur ce « 72 Seasons ». Si on souhaite rester positif on se dira qu'après 40 ans de carrière réussir à sortir un album de metal aussi lourd reste une belle performance, d'autant plus que Metallica se montre encore capable de produire quelques morceaux puissants et efficaces. Mais si on prend un peu de recul, on peine à distinguer de réels titres marquants à ce « 72 Seasons », les morceaux tous très longs s'enchainant de manière linéaire et quasi inter-changeable. Indigeste sur sa durée et peu innovant, « 72 Seasons » ressemble donc à un album d'estime pour des rois repus et souffre des mêmes défauts que son prédécesseur.

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ELECTRICMAN - 15 Juillet 2023:

contrairement à toi j'aime beaucoup la pochette qui illustre à merveille les cendres des 18 premières années de notre vie. Côté musique je partage ta critique sur la longueur inutile de quasiment tous les titres, pourtant en les reconstruisant j'ai apprécié les riffs même s'il est vrai qu'ils sont assez voisins. Le bon point c'est la production qui est puissante, lourde et claire, ce n'est pas si fréquent chez eux. C'est l'album post "MASTER" que j'écoute le plus et une fois écartés "MANUNKIND" et "MURDER ONE", HARDWIRED me plait beaucoup (avec les mêmes défauts que le dernier). 

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