Me voilà, avec le dernier album de
Rotting Christ bientôt dans les oreilles... Avant que les premières notes sonnent, je réfléchis... Que vais-je écouter ? AELO m'ayant déçu à cause de son inconstance et de son inconsistance, j'abordais ce nouvel album avec un peu d'appréhension.
Pour commencer nous sommes face à un artwork très simple, ces deux simples gargouilles d'allure persane se faisant face, le tout sur un fond noir, m’intrigue un peu. Tout ce noir, serait-il un retour aux plus noires et anciennes racines de
Rotting Christ ? Un retour de la Bête au plus profond de sa sombre tanière ?
Quelle ne fut pas ma surprise quand je fut happé dès les premières secondes par cette atmosphère mystique qui caractérise « In Yumen/
Xibalba »! Ce morceau qui débute l'album et que je considère comme le meilleur, est du grand
Rotting Christ, dès la première écoute on y retrouve tous les éléments qui ont fait leur gloire, ambiances occultes et mysticisme, guitare légèrement psyché et une certaine beauté cachée. Aucune piste n'est à négliger et chacune mérite une attention particulière car
Rotting Christ a réussi à insuffler une âme dans son golem. En effet, chaque morceau est puissant, possède son âme propre, les chœurs qu'on peut retrouver sur certaines pièces telles que « Grandis
Spiritus Diavolos », la beauté mystique de « Kataton
Demona Eatfou » et son appel oriental, ou encore les chants des sirènes à moins que ça ne soit le rituel d'une sorcière sur « Cine Iubeste Si Lasa » ( Qui après quelques recherches, est une malédiction d'amour roumaine ) ou le très martial « Gilgames ». Sakis assure aussi un chant parfait tout au long de l'album, avec beaucoup de conviction et d'émotion, à l'inverse ( à mon avis ) de ce qu'il faisait dans AELO.
Cet album respire le tribal, le mystique, l'occulte, les anciennes croyances mais aussi la philosophie, la poésie et la spiritualité. Dans chaque note, on sent une recherche de soi, un abandon du monde réel, le regret d'un temps ancien et meilleur. Personnellement je mets en parallèle l'universalité de leur musique et de leur message avec les multiples croyances, communautés, horizons et cultures que cet album met en jeu. On y retrouve des croyances orientales, grecques anciennes mais aussi slaves et indo-européennes.
Cet album est sans conteste l'un des meilleurs de
Rotting Christ, un retour aux sources indéniable, je ne lui trouve aucun défaut particulier. Sakis affirme lui même dans son interview de Metallian : « Je crois que cette œuvre est la plus noire que nous ayant écrite depuis the «
Thy Mighty Contract ». Tout cela est le fruit d'une longue et profonde méditation, d'une recherche sur les chemins les plus complexes de mon âme. » Je suis entièrement d'accord, cet album est noir, mais aussi intelligent et mûrement réfléchi, il ne s’arrête pas qu'à la musique, si l'on prend le temps de s'intéresser aux ambiances et aux paroles ( ce que je vous conseille vivement ) on peut distinguer quelque chose de plus profond, de plus personnel derrière mais je ne vous en dis pas plus, à vous de le découvrir.
J'espère que cette chronique vous permettra de mieux pénétrer dans cet univers, cette ambiance baignant dans la magie occulte et de manière générale, d'apprécier cet album.
Jamais trop tard pour le dire mais bon, pour info "Kata Ton Daimona Eaytoy" c'est du grec ancien qui veut dire : Les démons de ton propre esprit
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