C’est qu’on les attendait depuis le double live «
Decade of Aggression »! Il a fallu attendre plus de deux ans pour écouter à nouveau nos californiens préférés ! Et ils ont mûri les bougres : les effets de guitares alternent entre réverbération et Flanger, voilà une des nouveautés. Découvrons le reste…
Le premier titre donne le ton de l’album : il commence par un roulement de batterie et deux riffs de grattes comme sortis d’un flingue laser futuriste. « Killing fields » commence brutalement après ces tirs de sommation pour continuer sur un riff de guitare très proche de la cavalcade d’un cheval au galop pour se terminer aussi brutalement qu’il a commencé avec son lot de soli de guitares et un Tom Araya, aussi écorché que sur le live.
Le deuxième titre est né d’un simple T-Shirt que possédait un des membres et où il y avait écrit «
Sex, Murder, Art » (voir sur les sessions photos de l’époque dans vos livres de chevet). Le chanteur s’époumone et se met à l’écho pour donner un style malsain au titre. Très court mais très violent. On pense de suite à une ambiance de violeur/tueur en série comme on en voit dans les films de Carpenter ou d’autres. Du sang sur un drap blanc.
Fictional reality quant à lui est plus long et passe par des phases plus calmes où les changements sont toujours dues à la batterie qui semble tirer les rênes de ce titre et peut-être de l’album mais n’en est pas moins rageur avec une rythmique oppressante de batterie qui est omniprésente même lors du dernier solo de guitare. Cette chanson semble vouloir nous déstabiliser, voire nous angoisser. Pari gagné!
Dittohead quatrième titre de l’album, démarre sur les chapeaux de roue par un Tom Araya très accrocheur. Il gueule plus vite que le mur du son, au point de nous faire nous souvenir du phrasé de Tom Araya sur
Hell Awaits. Ce titre est tout le temps rapide, très rapide pour ne ralentir qu’une fois et reprendre encore sur ce même rythme de folie furieuse avec guitares aigues à l’extrême en fin de solo et batterie jouée à la cadence de tir de 100 coups par seconde.
Divine Intervention commence très calmement avec de la batterie, un riff de guitare plein de réverb et ce n’est que lorsque le chant commence que les soli de guitare s’enchaînent et deviennent tour à tour plus rapide comme s’ils se donnaient le change entre deux phases psychédéliques (dues à l’écho des guitares).
Seul Tom Araya donne le timing sur ce titre. Tout tourne autours de la voix pour se terminer sur cette phase psychédélique bizarres.
Le sixième titre commence lui aussi par des vocalises et les guitares utilisent un autre effet le flanger, qui donne l’impression de passer dans un rouleau en surf… Mais on ne parle pas là des Beach boys mais bien du grand SLAYER qui dévaste tout avec un bon riff de gratte, une vocalise posée mais très puissante. Quant à la batterie elle fait la part belle à la double pédale et prévient du refrain par un break assez dur à décomposer tant il est rapide. Puis tout semble s’envoler comme dans un tourbillon, tout s’accélère, atteignant un rythme très élevé au niveau de la rapidité pour se fracasser définitivement sur un dernier rebond des guitares.
SS-3 est un titre plus lent en apparence mais elles sont souvent trompeuses et c’est le cas ici. Car à peine à t’on fini de retenir le refrain que les guitares sonnent le glas et la batterie déchaîne ses foudres. Tom recommence à s’égosiller sur un rythme haché. Tout va très vite et stoppe aussi net. Comme une voiture à vive allure dans un mur !
La guitare entame «
Serenity in Murder » et après une introduction où tous les instruments jouent, Tom Araya répète un texte avec une voix claire qu’il alterne avec son grain de voix habituel. Tout cela dans le but de jouer les malsains encore une fois. Les paroles collent à la chanson si bien qu’on peut encore s’en faire une idée.
Quand j’ai entendu « 213 » pour la première fois j’ai cru que la guitare jouait le même accord que dans «
Seasons in the Abyss », même arpège… mais même s’il s’en rapproche au départ, un break de batterie balaya mes doutes et Araya continue à hurler comme un fou furieux tout en alternant à nouveau avec cette façon de gueuler avec une voix claire, proche de celle qu’on pourrai avoir en privé lors d’une très grosse engueulade .Bref il hausse un peu le ton (ou plutôt baisse par rapport à son régime habituel). C’est la particularité de cet album. Puis la chanson s’arrête tout net à la fin d’un de ses chorus.
Mind control est dans la veine du reste de l’album puisqu’il commence par de la guitare et batterie pour emmener un chant toujours aussi fort. La vitesse de frappe du batteur va de paire avec la voix. La constante de cette chanson est cette batterie ultra rapide qui met tout le monde d’accord. Et quand ce n’est pas en duo avec les guitares qui elles-mêmes alternent les soli, c’est avec le chant que se livre ce challenge. La fin est aussi abrupte que pour la plupart des autres titres.
Cet album est vraiment une merveille même s’il est trop court (35 minutes je crois). On dirait que les titres s’enchaînent comme si on allait voir un film au cinéma essayant de décrire 10 façons différentes de tuer. D’ailleurs il laisse la part belle à l’imagination. C’est une des première fois que SLAYER arrive à faire marcher notre boîte à idées aussi intensément. Côté musique, le tempo de la batterie règle le jeu de tout le monde. Chacun s’aligne dessus. Les effets de guitares (nouveau chez SLAYER) sont là pour autoriser Tom à changer de voix et de rythme pour que la chanson prenne une autre tournure souvent malsaine, très obscure.
Je donne à cet album la note de 18/20 car il est vraiment indispensable contrairement aux deux productions qui suivirent (Indisputed Attitude et
Diabolus in Musica).
Question de goût encore une fois!
On retrouve de très bon titres, comme les rapides "Dittohead" et "Sex Murder Art". Mais aussi du groove, avec "Fictional Reality" et "Circle Of Beliefs".
La production est aussi très bonne, surtout la batterie de P.Bostaph !
Que dire de l'ambiance malsaine sur les deux chefs-d'oeuvre que sont "Divine Intervention" et "213". Le seul petit point négatif vient du titre "Serenity In Murder", un peu trop fade je trouve...
Note: 16/20
« Divine intervention » peut être considéré comme étrange au regard de la discographie antérieure du groupe.
Bien entendu le style pratiqué diffère grandement des premiers albums et le groupe perd en inspiration, en tranchant et en intensité par rapport à ses plus belles années.
Une fois digéré ce changement d’orientation musicale, « Divine intervention » n’est pas dans l’absolu un mauvais disque et recèle son lot de guitares offensives, de rythmiques puissantes, et une belle variété d’atmosphères qui lui confère une certaine richesse musicale.
Outre la légère faiblesse nostalgique dont je suis coupable à son égard, « Divine intervention » est un album sombre, violent, homogène et varié, toujours plaisant l’écoute même si l’absence de Lombardo fait assurément descendre le groupe de son piédestal doré.
Plus d'info here MF : https://lediscoursdharnois.blogspot.com/2021/07/divine-intervention-slayer.html
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