Behemoth, aujourd'hui, est un des groupes de Death
Metal les plus exposés médiatiquement, signé chez
Nuclear Blast, enchaînant les tournées et depuis le terrible
Thelema 6 cumulent les très bonnes, voire excellentes sorties. Avec cette chronique, je vous ramène bien avant tout ça. Nous sommes alors en
1994, 3ème année d'existence pour le groupe de
Nergal (chant, guitare),
Baal Ravenlock (batterie) et
Desecrator (guitare, basse). Les jeunes blackeux se sont forgés un nom dans l'Underground polonais par le biais de ses précédentes démos
The Return of the Northern Moon et
...From the Pagan Vastlands assez prometteuses. Ils commencent déjà à effectuer quelques dates, et apparaissent de partout dans les fanzines de l'époque. Le groupe était poussé par la passion, et, émerveillés par la nouvelle scène Black
Metal norvégienne et à l'instar de ses compères de
Graveland, les 3 amis ont l'idée de jouer de ce genre. Et pourtant, à la façon du groupe Death mais en Black
Metal, ils ont commencé par jouer quelque chose de très proche de
Celtic Frost et
Venom. Enfin je m'égare. La formation, signée chez le minuscule label
Entropy Records après avoir été propulsée par le label de leur ami et mentor Krzysztof Azarewicz, qui écrit par ailleurs des lyrics pour le groupe, décide alors de sortir ce mini. Qu'en est-il ? Le MCD commence par Transylvanian
Forest et son intro forestière, avec ces croassements et ce vent de bois. Le tout s'éteint pour laisser le groupe exprimer sa haine. Et soudain la rage du groupe nous saute à la gueule : les riffs de guitares sont tranchants, ne s'attardant sur aucune subtilité, ayant pour seul but de tout détruire.
Baal martèle derrière ses fûts avec une conviction certaine, et avec une frappe qui bien qu'elle n'est pas très rapide se démarque par sa précision.
Nergal, alors âgé d'à peine 17 ans, hurle dans son micro avec une force indéniable. La production est sale, très crue, sans fioritures et enregistrée avec les (minables) moyens du bord. Mais je vais vous dire franchement : on s'en fout, un peu comme on se fout que la production de
Darkthrone soit digne d'un garage. Les polonais ont la passion et la hargne, et ici c'est ce qui compte.
Soyons clairs, je ne vais pas vous mentir : ne vous attendez pas à du génie ou je ne sais trop quoi. Le groupe suit la trace de ses aînés, puisant dans
Mayhem et
Hellhammer, avec un côté épique tirant plutôt vers du
Bathory sur les 3 premiers albums. En plus, autant le dire tout de suite : il n'y a pas vraiment d'originalité là-dedans. Bien que le groupe ait une certaine personnalité, il n'y a absolument rien de novateur dans ces riffs enragés et rapides, juste une hargne ancrée dans la musique qui les pousse en avant. Le côté épique et païen que le groupe développera encore plus par la suite est un atout pour le trio, leur permettant de se démarquer de la masse. Le tout n'est pas forcément très égal, pas très abouti ou recherché, mais la recette fonctionne à merveille. Le tout n'est tourné que vers qu'un seul point : l'efficacité. L'efficacité de ce
True Black
Metal tirant parfois vers le
Pagan, par le biais de riffs dévastateurs et d'une batterie organique au possible. Bien que les influences du groupe soient clairement audibles, notamment
Darkthrone, on sent qu'il y a un clair potentiel qui dévoilera une âme, et un début de personnalité ancrée. Que ce soit à travers le mid-tempo
Moonspell Rites, le rageur Sventevith Storming
Near the Baltic ou ,ce qui est pour moi la première tuerie du groupe et qui revient encore aujourd'hui dans certaines prestations,
Pure Evil &
Hate, on sent que la formation de Gdansk a son propre sens du riff.
Pure Evil &
Hate est à la fois enragé et accrocheur, et la simplicité du morceau le rend encore plus agressif. Le tout est crade, minimaliste, mais enragé et entêtant même. Malgré cela, le tout n'est pas très diversifié et parfois légèrement répétitif, et souffrant de vocaux pas très bien mis en valeur. Au final, cette 4ème sortie du jeune groupe annonce leur premier album
Sventevith (Storming Near the Baltic) au biais d'un Black
Metal peu original mais efficace. La bande de
Nergal pond ainsi un assez bon MCD, et les 3 compères feront évoluer leur musique dans le bon sens sur Sventevith.
Kairos
MrPropre : t'as le droit d'avoir un avis, mais peu de personnes sont d'accord avec toi ici, que ce soit moi, mayhempleindechiffres ou BG (qu'a mis 15 à ce MCD).
@Mr_Propre: Begaymoth c'est déjà un groupe de merde, y'a bien mieux en Pologne.
Pour ce qui est du groupe Behemoth, je dirais qu'ils produisent un musique que j'apprécie dans laquelle je retrouve une certaine personnalité. Après je ne suis pas fan de ce MCD dans mais bon, chacun a ses goûts !
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