«
Wunschkind »…
Nous sommes en 1996,
Oomph! nous pond son album disons-le, qui a subi le moins de retombées commerciales (faute à une promotion quasi-inexistante ?)… Coincé entre le hargneux «
Defekt » et le noir «
Unrein », «
Wunschkind » est tout simplement l’un des meilleurs albums du groupe. Explications :
«
Defekt » avais remis les pendules à l’heure avec un album aussi ambitieux que hargneux, plus noir que «
Sperm » tout en gardant le groove très caractéristique du groupe (à savoir une association de samples et de riffs bulldozer). L’évolution amorcée par « Wunsckind » se traduit surtout par la mise en avant du côté sombre du groupe et l’apparition de claviers qui étaient assez discrets sur «
Defekt ».
Bam ! «
Born-praised-kissed » annonce le début des hostilités avec une sorte de sample imitant le bruit de carillon pour endormir les petits enfants (vous savez le truc là). Puis c’est un gros riff « oomphien » qui déboule d’un coup. Le début de l’album ressemble en tout point à «
Defekt » et «
Sperm » notamment avec cette longue première chanson (7 :30 tout de même). Et là surprise ! Le côté mélodique ressort beaucoup plus avec ces échantillonnages électroniques à 2 :45mn de la fin soutenus par des claviers donnant une ambiance très prenante et douce à contrario du reste de la chanson.
Viens ensuite le morceau éponyme, le moins bon de l’album pour ma part, un peu fourre-tout et des claviers disons-le, chiants et rébarbatifs. Le reste de l’album est beaucoup plus cohérent, on oscille entre morceaux sombres, troublants et très réussis dans leur composition, je pense notamment à « You’ve go it » avec son côté industriel et son riff simple mais sacrément efficace ou bien encore «
Down in this hole » dans la même veine avec une boîte à rythme imitant bien une double pédale de grosse caisse, donnant plus de dynamisme au refrain (surtout sur la fin).
Oomph! met à profit l’expérimentation sur cet album, on sent les influences pré-
Unrein, plus noir que «
Defekt », usant de mélodies vicieuses et riffs bétons ; les trois acolytes ont l’air complètement dérangés, abusés par le thème récurrent de l’album : la maltraitance des enfants. Mention surtout à Dero (putain quelle voix) qui module son chant ici plus que sur n’importe quels autre albums du groupe ; des vocaux hargneux, déchirés sur « krüppel » à un chant beaucoup plus posé et planant sur « My soubrette » en passant par un flow limite hip-hop (si, si je vous jure !) sur « Song for whoever ».
Comme je vous l’avais dit sur mes précédentes chroniques du groupe, deux morceaux exclusivement musicaux sont présents sur cet album. Pour faire simple ; ce sont les meilleurs du groupe. « Wälsungenblut », entièrement synthétique, présente une montée en puissance avec des chœurs… Un morceau bruitiste non dénué de mélodie qui vous emporte dans de lointaines contrées électroniques et déstructurées…
« Filthy playground » est complètement différente ! Commençant par des notes de claviers très douces, ce morceau redonne un sentiment d’espoir, de lueur, comme si vous vous releviez après un dur combat, le contraste entre les sonorités mécaniques (samples, boîte à rythmes) et organiques (claviers) est très bien exploité. Un petit mot sur l’artwork : il est assez dérangeant avec toute ces têtes de gosses battus et maltraités, à l’image de la musique.
Vous l’aurez compris, ici pas de fioritures,
Oomph! nous livre un album qui sort des tripes mais qui reste paradoxalement très mélodique. Ici pas de «
Monster ! » ou de «
GlaubeLiebeTod » plus pop que indus. Vous cherchez le gros riff, la noirceur et les sonorités industrielles ? Cet album est pour vous. Faites abstraction du
Oomph! post-2004 et replongez vous dans les meilleurs productions du groupe à savoir, ce que j’appelle, le « quatuor infernal oomphien » (me la piquez pas !) :
- «
Sperm », provocateur et crade
- «
Defekt », hargneux et violent
- «
Wunschkind », synthétique et mélodique
- «
Unrein », noir et brutal
Et dire que
Rammstein est plus brutal que
Oomph !
Tais-toi sale hérétique ! Mouahahahaha….
Et je suis d'accord avec toi, où sont passés ces titres instrumentaux magiques si envoutants... En tout cas si vous avez des critiques à faire n'hésitez pas, elles font avancer.
Mais ... Suis-je le seul à trouver que les flow hip-hop de "Song for whoever" ressemble à s'y méprendre au chanteur de Clawfinger ? Après tout, le groupe suédois à déjà joué avec Rammstein, pourquoi pas Oomph ?
Wunschkind est certainement l'un de mes albums favoris du groupe, malsain à souhait mais procurant certaines émotions comme la colère ou la tristesse. Dero, qui plus est, a chanté d'une main de maître sur cet opus. Aucun morceau n'est à jeter.
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