Oomph! est un groupe que j'ai beaucoup apprécié par le passé, notamment grâce à quelques albums qui resteront pour moi de véritables pépites du genre («
Unrein », «
Defekt », «
Wunschkind », et «
Sperm »).
Je n'ai jamais retrouvé ailleurs que dans les premiers albums de la formation teutonne (à part chez les américains de
Ministry) cette atmosphère poisseuse et pesante dans le metal industriel.
Nous sommes en
1994, bien avant les délires « pop » du groupe («
Monster », «
Des Wahnsinns Fette Beute »...). Une époque où le tout jeune groupe
Oomph! peine à se faire connaître.
Pourtant déjà fort d'un album éponyme excellent, le trio ne trouve pas son public, et restera à partir de ce «
Sperm » dans l'ombre d'un autre groupe allemand, plus accessible, que tout le monde connaît.
C'est pourtant avec ce disque à la pochette provocatrice qu'
Oomph! amènera les bases du courant musical que nous appelons « Neue Deutsche Härte », un mélange entre la musique électronique et un metal industriel particulièrement martial et froid.
«
Sperm » s'ouvre sur une mélodie électronique mid-tempo, rapidement doublée par des samples de pleurs d'enfants et des guitares en palm-mute, le ton est donné...
La production est propre mais terriblement froide, ce qui amène selon moi une dimension encore plus malsaine et brutale aux compositions.
La batterie est carrée et puissante, les riffs de guitare sont lourds et répétitifs, les samples sont angoissants, mais surtout, la voix de Dero est remarquable d'efficacité et de maîtrise.
«
Sex » et «
War » ne feront que confirmer la très bonne impression que m'a laissée le premier titre, nous matraquant de samples et de véritables punchlines (« another bullet for the head of a lie »).
Les titres sont tous bons, et forment un tout homogène, même si la jeunesse du groupe se fait encore sentir par la simplicité de certains morceaux («
Breathtaker », « Love »).
« Feiert Das Kreuz », à travers son ambiance et sa mélodie, m'a rappelé le premier album du trio, mais en y apportant une puissance supplémentaire.
Cet album est d'ailleurs, selon moi, le plus violent de la discographie de
Oomph! avec «
Wunschkind », même si je pense que sa production glaciale y est pour quelque chose.
On a beau être très loin de la noirceur de «
Unrein », on retrouve néanmoins quelques titres assez malsains («
War », « Feiert Das Kreuz », le très lourd et puissant « Das Is Freiheit », mais aussi l'interlude « Kismet »).
En bref, c'est un bon second album que nous offre
Oomph! avec «
Sperm ». On sent clairement que le groupe assume pleinement sa nouvelle orientation musicale, tout en s'imposant comme un des piliers du metal industriel allemand grâce à une personnalité impressionnante et à des atmosphères travaillées.
Le trio atteindra toutefois son apogée quelques années plus tard avec les excellents «
Wunschkind » et «
Unrein ».
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