Trois ans après un dernier album n'ayant pas spécialement plu aux fans de
Oomph!, en raison à la fois de ses connotations trop pop, d'un cruel manque d'originalité, de l'utilisation d'instruments plus électroniques que
Metal, de clips assez osés, de rythmes monotones et de la voix de Dero également, le combo teuton sort son douzième opus (déjà) du nom de XXV.
Oomph! n'est pas n'importe quel groupe. C'est un collectif existant depuis vingt-cinq ans déjà (ce qui expliquerait peut-être le titre de l'album) et ayant inspiré le célèbre sextuor de
Metal industriel
Rammstein (et non pas l'inverse). Pourtant, les deux formations n'ont absolument rien à voir, l'une ayant une renommée mondiale (qui ne connaît pas
Rammstein ?), l'autre ayant préféré rester un peu plus dans l'anonymat. Pour mémoire, rappelons que le groupe est composé, dès ses débuts, d'uniquement trois membres : Dero au chant et à la batterie, Crap à la guitare et au clavier et Flux à la basse/guitare. D'autres musiciens les rejoignent lors de leurs concerts (Léo à la batterie et Tobi à la basse). On notera également que le collectif allemand a connu des débuts très compliqués, essentiellement dus à un mélange des genres tels que la Neue Deutsche Härte, avec les échantillons de musique électronique et les guitares électroniques, l'E.B.M, avec la musique industrielle, et le metal gothique, avec le côté assez sombre des pistes du groupe. On ne parlera pas de la première oeuvre de
Oomph!, leur fameux disque éponyme qui, personnellement, me plaît énormément mais qui ressemblait plus à de l'électro qu'à du
Metal, totalement différent de celui de
Rammstein mais qui déjà faisait beaucoup plus metal.
Avant tout, qu'en est-il de la production elle-même ? D'une part, pour ce qui est de la qualité d'enregistrement, pas de soucis là-dessus : rien ne vient gâcher l'écoute des quatorze morceaux présents sur l'opus. En revanche, on aurait peut-être aimé une petite musique d'introduction comme le groupe a pu le faire, par exemple, sur "
Unrein" et aussi des transitions mieux abouties. Sinon, certains morceaux se suivent convenablement, sans pause inutile, mais "All Deine Wunden" et "Fleish und Fell", par exemple, ne se coordonnent pas très bien, nous laissant face à un joli blanc de près de cinq secondes, ce qui rompt, d'une certaine façon, la dynamique de la lecture de ces pistes. Mais, ce qui a sûrement été le plus délicat, c'est de placer à un même niveau le côté orchestral et le côté technique des chansons. Et, le résultat s'avère bluffant de précision. C'est dire que le mixage est lui aussi parfaitement exécuté, aucune partie ne prenant le dessus sur l'autre. Aussi, l'ensemble est donc très sympa à écouter. C'est pareil au niveau des voix, celles-ci ne prenant pas le dessus sur la partie instrumentale et inversement. On découvre donc une production soignée, ayant travaillé ses détails autant que ses arrangements.
Sur le plan artistique, dirigeons-nous vers la pochette du disque. Petite déception là-dessus. Elle est simple, trop simple dans son concept. L'écriture énorme du XXV conçue avec des télévisions, des hauts-parleurs, des chaînes Hi-Fi et des fils électriques n'est en soi pas une mauvaise idée mais celle-ci se révèle basique et, au final, assez peu efficace. Le paysage qui à l'air de ressembler à un désert est assez joli, il faut l'admettre, mais le graphisme de la pochette reste discutable. Quant aux paroles, elles sont véritablement recherchées (hormis la reprise) et ont comme sujets : l'amour, la jalousie, la tristesse et le malheur.
A noter que
Oomph a changé son label pour aller chez AirForce1Records, peut-être pour éviter une nouvelle gamelle. On va partir d'un pied positif : au moins, cela ne ressemble en aucun cas à leur dernière production. Alors, surprise ou non ?
Au bout de la première chanson, on peut déjà dire que la surprise est là : l'orchestre qui était déjà prévu lors du dernier album est, cette fois-ci, bien présent. Mais, est-ce que les autres instruments qui caractérisent le genre de OOMPH sont eux aussi bien là ? Est-ce qu'on s'est tourné vers un
Metal plus symphonique ? La réponse est non : le côté industriel de
Oomph! est bien là, les guitares ne gâchent en aucun cas l'orchestre, on retrouve une batterie très puissante et la voix de Dero a retrouvé sa puissance. Le deuxième morceau vient confirmer notre surprise. Malheureusement, ce titre ne vient pas du tout d'eux, ce n'est, en effet, qu'une copie d'une piste du groupe
Die Toten Hosen, combo de punk rock allemand, qui porte d'ailleurs le même titre que celle de
Oomph!. Bien évidemment, la reprise de
Oomph! est loin d'être mauvaise mais on est déçu de savoir que cette piste n'est pas de leur fait.
Dans l'ensemble, cette production est une très grande réussite, avec de beaux retours aux sources, notamment avec "Spieler" et "Zielscheibe", qui rappellent pas mal leur album éponyme pour leurs côtés électroniques et "
Plastik" pour son côté "lumineux". On remarque également la dernière plage de la galette "Leis Ganz Leis", certes assez calme mais d'une beauté et d'une tristesse, vraiment très touchantes, et "Unter Diesem Mond" qui vient la rejoindre en ce sens. A noter que cette chanson m'a fait penser à un autre titre d'un certain groupe allemand du nom d'
Unheilig, sur le rythme et un peu aussi sur les paroles. Ce morceau se nomme "An deiner Seite". Petit aparté d'ailleurs : je vous conseille d'écouter ce collectif qui est vraiment un bon groupe de Neue Deutsche Härte. Je voudrais également parler de "Fleish und Fell", titre que j'ai trouvé convaincant avec un rythme super entraînant et qui, pour moi, demeure l'un des meilleurs morceaux du groupe.
Au final, on a vraiment craint que
Oomph! continue sur la lancée de son dernier opus mais on est finalement soulagé que ça ne soit pas le cas. La durée de l'oeuvre reste tout à fait convenable, ni trop long, ni trop court. Aussi, on ne se lasse pas du tout des chansons qui, d'ailleurs, sont fort différentes les unes des autres et montrent que
Oomph! a encore des choses à écrire et à dire.
En conclusion, on a là un excellent album, peut-être même l'un des meilleurs depuis quelques années déjà. Si ce n'est pas le meilleur album de metal industriel de cette année (à vrai dire, il y a de sacrés concurrents), il en vaut tout de même le coup. C'est une énorme bouffée d'air frais que vient nous donner le groupe.
Le mélange orchestre + metal industriel est osé mais cela change, c'est très agréable à écouter et on espère d'autres opus comme celui-ci. Pour ceux qui aiment le changement, le metal industriel et même le metal symphonique, cet album vous plaira sans aucun doute. On espère aussi que le combo passera en France dans peu de temps. On a hâte de voir ce que peuvent valoir certaines chansons de cette offrande en live.
Après la blague qu'était l'album précédent et après trois années d'attente, Dero fait un peu la pub du prochain sur sa page perso sur facebook demandant aux fans des créations avec les chiffres romains XXV. Les choses s'enflamment un peu quand je lui dis très sincérement que j'avais peur du nouvel album et que j'espérais qu'il ne serait pas dans la continuité du précédent (qui n'existe pas dans ma disco de Oomph!). Il me dit que non, que cet album sera plus noire que le précédent et il m'a fait savoir que le groupe ne reste jamais sur ses acquis comme ses artistes aiment le faire pour garder leur fan en faisant chaque fois le même style d'album. Malheureusement, pour moi la période 2006-2012 ça reste du pareil au même enterrant même pour moi le groupe avec l'album précédent. Bref XXV sort, je me réconcilié avec le groupe car oui un retour à du dark, du mélancolique à la Ego et des riffs puissants comme on aime écouter avec eux. L'apport des instruments classiques rajoute un petit plus non négligeable. La plupart des titres son bons (mention spécial pour moi pour All Deine Wunden) seul deux titres n'était pas nécessaires pour moi : Unter Diesem Mond et Jede Reise (trop pop).
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire