Des Wahnsinns Fette Beute

Liste des groupes Metal Industriel Oomph Des Wahnsinns Fette Beute
Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
13/20
Nom du groupe Oomph
Nom de l'album Des Wahnsinns Fette Beute
Type Album
Date de parution 18 Mai 2012
Labels Sony Music
Style MusicalMetal Industriel
Membres possèdant cet album53

Tracklist

1.
 Unzerstörbar
 03:40
2.
 Zwei Schritte Vor
 04:20
3.
 Such Mich Find Mich
 03:30
4.
 Bis der Spiegel Zerbricht
 03:36
5.
 Die Geister die Ich Rief
 03:04
6.
 Bonobo
 04:00
7.
 Deine Eltern
 04:03
8.
 Kleinstadtboy
 03:58
9.
 Regen
 04:12
10.
 Kosmonaut
 04:00
11.
 Komm Zurück
 03:10
12.
 Aus Meiner Haut
 03:07
13.
 Seemannsrose
 03:09
14.
 Unendlich
 05:17

Bonus
15.
 Futter Mich
 
16.
 Der Tod Ist Nur ein Herzschlag Entfernt
 

Durée totale : 53:06

Acheter cet album

 $10.21  12,00 €  3,49 €  £22.20  $34.85  12,00 €  11,55 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Oomph


Chronique @ Mr4444

28 Mai 2012

Est-ce un album suicidaire ou simplement je-m'en-foutiste complet ?

Il fut un temps où Oomph était prophète d’une nouvelle façon de jouer de la musique industrielle. Atmosphère malsaine (« Oomph! » en 1992, « Sperm » en 1994, « Defekt » en 1995), violente et haineuse (« Wunschkind » en 1996) et même carrément noire et glauque (« Unrein » en 1998). Même quand le groupe a calmé le jeu en quittant l’industriel noir et violent pour passer à une musique bien plus atmosphérique (« Plastik » en 1999) ou rock (« Ego » en 2001), le talent était toujours présent. Même la reconnaissance mondiale tardive (« Wahrheit oder Pflicht » et son hit « Augen Auf » en 2004 suivi de « GlaubeLiebeTod » en 2006) n’a jamais détourné le groupe de sa musique de qualité, toujours classe et recherché.

Mais certains l'avaient déjà aperçu sur « Monster » (2008). Le groupe, au milieu de titres remarquables, n'avait pas pu s'empêcher d'incruster des relents pop assez désagréables, mais finalement pas trop importants au vu de la musicalité globale, quand même bien réussie. Puis le best-of « Truth of Dare » en 2010 avait déjà laissé un grand froid. Pourquoi avoir décidé subitement d'enregistrer les classiques du groupe en anglais ? C'est justement la langue de Goethe qui donne tout son charme à la musique du trio !

Mais revenons en arrière. Revenons à l'origine de ce qu'est le groupe que beaucoup ont injustement accusé de recopier Rammstein. Le succès des six gars de Berlin est arrivé bien plus rapidement que pour le trio de Wolfsburg, mais l'ancienneté penche du côté de Dero, Flux et Crap. Car oui, c'est Rammstein qui s'est inspiré d'Oomph et non l'inverse. Le principal point commun entre les deux groupes tient ainsi à leur incroyable longévité. Malgré les coups durs, Dero (chant et batterie), Flux (guitare et claviers) et Crap (guitare et basse) ont toujours avancé ensemble, prenant conjointement les différentes orientations du groupe.

Ainsi, la force principale du trio fut de balancer un nombre important d'albums sans vraiment de temps-mort depuis 1989. Dix albums de qualité, quelques en soi le genre. Voilà ainsi quatre ans que l'on attendait une nouvelle offrande du groupe. La dernière fois que l'attente fut si longue, c'était après la sortie d' « Ego » et le groupe avait accouché de l'excellent « Wahrheit oder Pflicht ». Mais « Ego » était aussi très bon. Or pour en revenir à aujourd'hui, « Monster » a laissé bien trop d'interrogation... et quatre ans plus tard, le groupe sort « Des Wahnsinns Fette Beute ». Et je ne sais pas par où commencer...

Ah si. Je suis déçu. Terriblement déçu d’un groupe qui m’a fait découvrir la musique industrielle, d’un groupe que je tenais en haute estime, qui semblait incapable de décevoir son auditeur. Mais voilà, tôt ou tard, n’importe quel groupe plonge tête la première dans le « easy-listening » de mauvais goût et « Des Wahnsinns Fette Beute » et de ceux-ci. Cet album est un étron, une insulte à la carrière du trio teuton.

Quatorze titres. Ô joie, me diriez-vous. En temps normal, oui. Mais là, non. C'est long... Très long... Trop long et quel ennui ! On a beau dire que Oomph ne surprend plus personne, j'ai envie de dire que c'est faux. Ici, vous serez (désagréablement...) surpris par la nullité ambiante de la ... Musique ? Je ne sais même pas si on peut appeler cela comme ça... Le groupe s'est tourné vers une incroyable facilitée et chaque titre de ce disque se ressemblera désagréablement. Le son est synthétique au possible, les guitares sont désagréablement saturées et leurs sons est dégueulasse, la batterie (boîte à rythme ?) sonne terriblement fausse. Alors oui, le groupe nous avait évidemment habitués à des sonorités de batteries très électroniques, mais sans oublier parfois de nous rappeler à la vraie puissance de cet instrument. Mais ici, rien n'y fait. C'est du « poum scratch poum scratch » pendant une heure. Infect.

Le pire dans ce disque, c'est que quelques arrangements semblent sympathiques. Ces mélodies quasiment jazz-dance de « Zwei Schritte Vor » partent volontiers d'une bonne idée mais l'ensemble est extrêmement plat et d'une facilité nauséeuse. Globalement, c'est quand même une grosse pop vulgairement commerciale qui sortira des (faibles) compositions de ce disque. Pêle-mêle, on sortira « Kosmonaut » au riff plat, au synthé digne des tubes de David Guetta et à la voix monocorde de Dero. Cela fait bien longtemps que ces envolées vocales ne transportent plus personne... Il y a ensuite la ballade de l'album, « Regen ». Mais même sur ces ballades, le groupe se plante lamentablement. Celle-ci n'est qu'un vulgaire copier-coller de ce que le groupe a fait par le passé. Et au fait ! Dero avait promis un retour des violons, d'orchestration et tout cela ! Eh bien oui, c'est de retour, mais uniquement sur ce titre. Et inutile de dire tout le côté pathétique que prend la chose...

J'ai cité ci-dessus le maître de l'électro prise de tête, ennuyant et répétitif qu'est David Guetta. C'est malheureusement l'exemple le plus probant pour décrire l'électro-pop dans laquelle s'embourbe le groupe les deux pieds en avant jusqu'à ce retrouvé totalement enseveli ! « Such Mich Find Mich » et son beat digne des meilleurs platine Playskool, « Bis Der Spiegel Zerbicht » et sa fausse mélodie téléphonée à vingt kilomètres, sortes de mauvais remix de l'époque « Plastik », « Deine Eltern » et sa musique de jeux vidéo 8-bits. Mais il n'y a pas que de l'électro de Game Boy, il y a aussi les « Bonobo » ! S'ouvrant sur des cris de singes, il en demeure bien l'un des titres les plus ridicules de cet album. Dero garde un rythme de chant affreusement linéaire sur tout le titre, même sur les refrains dont la musique fait affreusement penser au groupe Néo Metal basique et ses sonorités de DJ.

Et puis c'est de pire en pire... du Simple Plan sur « Komm Zurück », un mélange vague-accordéon ridicule au possible avec « Seemannsrose », tentant desesperement de reproduire le même effet que « In Deinen Hüften » (album « Monster ») avec un Dero roulant ses « r » à la manière de Till. Till a la classe quand il le fait... Ici, ça fait seulement une sorte de mauvaise reprise de « Hisse et oh ». Aucun commentaire ne sera fait sur la fausse tentative de sensualité du chant ennuyant de Dero avec « Aus Meiner Haut ». Dommage, car c'est avec ce morceau que Crap et Flux nous montrent que oui, ils ont participé à cet album. Quelques sonorités plus rock font leurs apparitions... Quelques...

Finalement, deux titres à retenir pour leurs côtés moins ridicules que les autres. L’introduction « Unzerstörbar ». Ici seulement, on retrouvera un Oomph qui n’est désormais plus que l’ombre de lui-même avec ces guitares saturées, rythmées, tranchante, ce chant d’une efficacité redoutable, entre hurlements de grande classe et chant entraînant au possible. « Unendich », morceau de conclusion, s’ouvre sur des sonorités faisant vaguement penser à « Unrein » avant de se faire rattraper par un riff lent, peut-être de vagues inspirations Doom (vague…). Ce morceau se sépare du reste de par son caractère très lent, calme, sans artifices, uniquement un chant agréable et des refrains parfaitement émotionnels, comme le groupe sait (ou savait) si bien les faire…

Mais il me reste un coup de gueule à passer. « Kleinstadtboy ». Les accords de guitares et de synthé ne vous tromperont pas. Il s’agit bien de la reprise la plus insultante et la plus ridicule qu’il existe désormais du hit « Smalltown Boy » du groupe de New-Wave britannique Bronski Beat. Là où l’original se veut mélancolique par la voix suraigu de Jimmy Somerville, cette reprise se veut plus festive avec le chant de Dero. Au final, ce que nous avons ici se rapproche bien plus du massacre qu’autre chose, ou comment transformer un titre émouvant en une reprise digne des remixe électro des années 80 en un peu plus « dur ». Ridicule et fortement dispensable (pour une reprise de qualité, tournez-vous vers celle de Sidilarsen, qui conserve intact l'émotion initiale tout en y apposant une dureté très intéressante).

Dispensable comme cet album d'ailleurs, éloignant le groupe (ou Dero, étant donné que Crap et Flux sont quasiment invisibles ici...) à des milliers de lieux de ses origines industrielles pour le faire rentrer de pleins pieds dans une variété-pop de très mauvais goût. Oomph accuse sérieusement le coup... Le trio semble s'éloigner dangereusement de ces bases pour ne parler qu'à la masse populaire désormais. Mais ça n'est pas possible... Oomph ne peut pas sortir un étron comme celui-là. Ou alors peut-être n'est-ce qu'une récréation ? Au fond, le groupe doit savoir que ce disque ne peut que les amener six pieds sous terre et ruiner presque vingt-cinq ans de carrière incroyable en un seul album.

Oomph est-il est tellement désespéré pour se dire qu'il n'a plus rien à perdre ? Est-ce un album suicidaire ou simplement je-m'en-foutiste complet ? Seul l'avenir nous le dira, désormais...

25 Commentaires

9 J'aime

Partager

Mr4444 - 06 Juin 2012: Pour découvrir le disco allemand, peut-être ... x)
ANDRAS - 03 Fevrier 2013: Ce n'est pas du Oomph, ça! pour ceux qui veulent connaître le groupe, vous pouvez écouter toute la discographie du groupe sauf ce cd.
 
DanWT4 - 23 Janvier 2018:

On attend de Oomph! un album puissant, noir, brutal mais à la fois mélodique et quand on entend en avant première Zwei Scritte vor, on tombe dans une fosse sans fond en se demandant mais qu'est ce que c'est que ça? On se dit que l'album n'est peut être pas dans la lignée de ce clip et bien si ça l'est et on continue à tomber. LE pire des albums de Oomph! tout est à quasiment à jeter tellement il est mauvais. On se demande comment Crap (le guitariste) a pu laisser faire ça lui qui disait toujours que de bon riffs metal ça lui manquait. Cet album est un véritable blague, je retiendrai un ou deux titres passables: Bis der Spiegel Zerbricht; Kosmonaut. J'ai failli vraiment ne plus être fan à cause de cet opus. Je ne sais pas qui a mis 14/20 mais il est gentil, je ne lui donnerais que 2/20.

Groaw - 28 Fevrier 2019:

"Nous ne retrouverons plus jamais l'Oomph malsain et violent des année 90, c'est un fait, et ça on le savait déjà de toute manière..."

Bien tenté mais c'est raté :P

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Chronique @ Sken

28 Mai 2012

Un gros raté ? Non. Une grande réussite? Pas tout à fait.

Oomph! , l'un des leaders emblématiques de la Neue Deutsche Harte revient avec un nouvel album en ce mois de Mai 2012. Ceux qui ont grandi dans l'ombre de Rammstein durant une bonne partie de leur carrière, nous ont depuis longtemps montré tout leur talent à travers plusieurs albums de grande qualité.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le nouvel effort de Crap, Flux et Dero était très attendu. Tout autant parce que quatre ans nous séparent désormais de l'excellent "Monster" (et oui le temps passe vite !) que la dernière oeuvre du groupe, "Truth or Dare" nous avait laissés perplexes. Des reprises en anglais de leurs précédentes chansons, qui ne leur avaient rien apporté, si ce n'est quelques devises supplémentaires...

C'est donc avec une certaine appréhension, mêlée d'une curiosité évidente que je m'attèle à ce nouveau disque. Par où commencer ? Parlons d'abord de cette pochette : colorée et représentant nos trois Allemands dans de grotesques déguisements militaires...Un premier contact qui n'est pas pour nous rassurer : Oomph! aurait-il joué la carte de la dérision sur un album attendu depuis quatre ans maintenant ?

L'amorce du disque vient nous réconforter cependant. "Unzerstorbar" avec ses guitares très présentes d'entrée, un couplet très calme qui lance un refrain puissant où Dero s'éraille juste ce qu'il faut la voix, Oomph! semble pour l'instant ne pas s'être perdu en route. Pourtant sur la piste suivante, "Zwei Schritte Vor", une mauvaise surprise nous attend, des rythmes chauds et un refrain très "jazzy" qui ne conviennent pas vraiment aux Allemands, c'est le moins que l'on puisse dire...

L'ensemble de l'album nous offrira, à l'image des deux titres précédents, une dualité dans les ambiances et dans la qualité des titres. Au rayon des satisfactions, plusieurs pistes où Oomph! fait du Oomph! Des titres pas incroyablement surprenants, mais qui font vraiment du bien. Citons "Aus Meiner Haut", très mélodique dans ses couplets et qui s'envole sur un refrain rythmé et "Die Geister Die Ich Rief", où la voix de Dero répond aux claviers tout au long du refrain. Ou encore la ballade "Regen", qui sans atteindre le niveau des sublimes "Auf Kurs" ou "Zuviel Liebe Kann Dich Toten" sur les albums précédents, reste un excellent titre, porté par des choeurs psychédéliques lui donnant une ambiance très intimiste.

Mais il y a également plusieurs erreurs (selon moi) sur ce disque, ou plutôt des pistes qui n'ont pas leur place sur un album de Oomph! (à l'image de celle citée plus tôt). Parmi elles, "Bonobo", répétitive et assez lassante et surtout "Kleinstadt Boy". Ce titre, trop orienté vers la musique éléctronique ne vaut pas le détour, avec une déformation franchement effrayante de la voix de Dero sur le début du refrain.

En somme, cet album de Oomph! est loin d'être la décéption que l'on pouvait prévoir. Si les Allemands se sont fourvoyés sur certains titres, ils conservent cependant un talent indéniable qui transpire encore sur une grande partie de l'album. Celui-ci n'atteint pourtant pas la qualité des deux très gros disques qui l'ont précédé. Un gros raté ? Non. Une grande réussite? Pas tout à fait.

13 Commentaires

7 J'aime

Partager

Alxys - 28 Mai 2012: Personnellement je m'attendais a une immonde bouse a l'ecoute des extraits, j'etais plus que sceptique lors des premieres ecoutes et pourtant plus je l'ecoute plus je l'aime.
Molick - 29 Mai 2012: Il me tarde de l'écouter, la pochette m'avait beaucoup... perturbé ^^

N'ayant pas vraiment apprécié comme il se doit Monster, je risque de pas accrocher hélas.

Le côté plus hétérogène jouera peut être en sa faveur, on verra bien.

En tout cas merci pour la chronique claire et concise (pour la note aussi je trouve ça bizarre, 16 c'est souvent pour un album marquant, à la limite du chef d'oeuvre). Et vivement que la tienne paraisse Mr4444, je pense que ton avis sera plus proche du mien.
Mr4444 - 29 Mai 2012: Beeeeeh Molick, la mienne est juste en dessous depuis hier ... xD
Renaud62 - 02 Juin 2014: je l'ai trouvé detestable puis je m'y suis fait et maintenant je le trouve super !
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire