Il y a du très bon et du très bof sur cet album. Son principal intérêt est d'être une oeuvre charnière dans la discographie de
Meshuggah. Comme l'EP "
None" faisait la transition entre le brouillon "
Contradictions Collapse" et l'insurpassable "
Destroy Erase Improve", ce disque annonce le son austère et la brutalité débridée de "
Chaosphere".
"Sane" ouvre le bal mais sera réenregistrée sur
Chaosphere, un an plus tard, avec peu de modifications et un son meilleur. Il s'agit jusqu'à ce jour du dernier morceau auquel a contribué le chanteur Jens Kidman.
Les trois versions différentes de "Future
Breed Machine" valent leur pesant d'or. La première, en live, fait passer l'énergie des concerts, même si le morceau est exactement identique à la version album.
La seconde a beau s'appeler "
Mayhem version", elle n'a rien à voir avec le groupe du même nom (c'est l'oeuvre de Jocke
Skog de
Clawfinger). Il s'agit carrément d'une reprise à la sauce indus extrêmement brutale. Le chant est hurlé jusqu'à la rupture durant les 8 minutes du morceau, les riffs sont simplifiés mais frappent encore plus fort, tout comme cette boîte à rythme déshumanisée, tandis que des loops de guitare et autres effets finissent de vous plonger dans une atmosphère psychotique. Le guitariste Thordendal dira que par-rapport à ce morceau, toute la discographie de
Meshuggah sonne comme du papier-toilette. C'est vous dire.
"Futile bread machine" est le seul morceau entièrement acoustique du groupe, avec le batteur Tomas Haake au chant (oui, cette voix stupide et nasillarde c'est lui !). Le morceau sonne comme une reprise scout dans laquelle le chanteur découvre les paroles déconcertés au moment où il les chante. Ici, il n'y a que les paroles qui ont été conservées par rapport à l'original. Un bon moment de rigolade, un morceau inutile et donc indispensable à tous les adeptes du groupe.
Les deux derniers morceaux sont des remix 'ambiant techno' pendant lesquels il ne se passe strictement RIEN. Une fois qu'on arrive péniblement au bout du premier, on se rend compte que le second est encore moins inspiré. On a du mal à comprendre que de telles daubes aient échoué sur ce skeud.
Au final, un EP pas indispensable mais qui réserve de bonnes surprises. Malheureusement pour les collectionneurs, on ne le trouve plus en Europe à moins de le faire importer des Etats-Unis.
ERRATUM : merci à Lumineyes de m'avoir fait remarquer qu'on retrouve le meilleur de cet EP sur "
Chaosphere reloaded" : l'album
Chaosphere avec 5 pistes bonus (Sane, la
Mayhem et la Campfire version, + 2 nouvelles versions inédites).
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