Meshuggah ? C’est quoi ? Ça se mange ? NON ! C’est un groupe suédois de death thrash technique connu et reconnu comme le quintet ayant révolutionné ET ramené le death thrash sur le devant de la scène, si bien que
Gojira (Dans un registre moins mécanique et plus mélodique) s’est imposé comme le dauphin de
Meshuggah. La formation scandinave est une vraie machine de guerre, une sorte de divinité musicale à huit bras et deux jambes, une
Shiva nordique implacable et terrifiante par ces compositions froides, intransigeantes et quasiment machinale depuis «
Nothing », album impeccable et dans toutes les mémoires des fans de death thrash .Tout est calculé à la milliseconde, aucune place pour l’erreur humaine. Un boulevard pour la perfection électrique, une avenue pour l’harmonie désincarnée et glaciale (et ce, malgré l’originalité des guitares à huit cordes)
Aucunes émotions. Les sentiments sont sacrifiés sur l’autel d’un son effrayant mais attirant et d’un chant surhumain (celui de Jens Kidman sur les textes du batteur aux doigts d’acier, Tomas Haake) Gros plan sur le sixième album officiel des suédois.
Âmes sensibles s’abstenir !
Primo, je trouve la pochette en adéquation totale avec la musique violente, brutale et sans concession de
Meshuggah. Le moine bouddhiste (surement nordique) aux trois bras ensanglantés et victime, semble-t-il, d’une hémorragie illustre avec un pragmatisme hallucinant le thème directeur de «
ObZen » (subtile jeu de mots entre obscène et zen), c’est-à-dire l’invitation à pénétrer dans un territoire froid et humide, où la croyance (quel qu’elle soit) est transfigurée, la tristesse et la souffrance sont adorée comme d’inexorables déités et où le chaos, jumelé au destin (ici inflexible) est assimilé à l’ordre et au calme. Une sorte d’hommage inconscient au film « Twin Peaks » de David
Lynch, où un monde totalement à l’envers du nôtre existe et prospère. Secundo, les compositions agressives et vitrioleuses d’ «
ObZen » ne sont que le reflet de texte sophistiqué et abstrait dans lesquels l’existentialisme et les critiques envers la société se côtoient très régulièrement, d’où le côté austère et étrange du contenu de la pochette.
Commençons enfin notre voyage en ces terres inhospitalières par le début. « Combustion », introduit par les grattes des deux experts en matière de déflagrations auditives, Fredrik Thordendal (principal compositeur de l’album) et Marten Hagstrom, avant que la batterie folle de Tomas Haake vienne mettre son grain de sel pour une détonation surpuissante par l’inhumanité exprimée mais un souffle sonore bien vite structuré. Jens Kidman, par ses vocaux effroyables, s’invite à la fête pour ce titre passant de la rage au calme et vice-versa. La huit-cordes principale s’exprime dans un solo étouffé par le ramdam des fûts de Tom. Une chanson toute en alternance assez agréable à écouter
«
ObZen », morceau éponyme de l’album, est dominé par la guitare rythmique de Hagstrom ainsi que par la basse de Lovgren (ancien bassiste de
Time Requiem, un groupe peu connu de heavy progressif) alors que Jens y gueule un brin au dessous de ses capacités( !)Ce titre, en plus de nous faire profiter d’un tempo légèrement embrouillé, jouit aussi d’un refrain qui sera chanté par deux fois, chose vraiment rare de la part de
Meshuggah. Une certaine fantaisie peut se ressentir, juste à la fin (oui ! oui ! je vous le promets !) « Lethargica », c’est avant tout un déferlement extraordinaire de riffs guitaristiques givrés et de chants monstrueux, l’humanité comme machine biologique, avec sa violence innée et sa douceur maternelle (exemple : le pont mélodique salutaire) La production est glaciale et quasi-automatique, pour cause le sujet abordé ici de façon poignante, la fin de l’humanité.
Premier single de la galette, «
Bleed », est un éloge à la souffrance, à la douleur et à la culpabilité salvatrice, car permettant le repentir. La composition est axée sur la batterie schizophrène et omnipotente de Tomas ainsi que sur les vocaux inouï de Jens. Les grattes de Thordendal et Hagstrom, elles, suffoquent, dominées par la basse de Dick Lovgren et la batterie en surégime, utilisant tous ces atouts (
Trigger, tambours, cymbales, doubles-pédales des grosses caisses, timbales, etc…) Un premier solo annonçant le calme avant la tempête, coupe le titre en deux parties, ce qui ne changera rien car le second solo de la huit-cordes met un terme mélodique à la rudesse du morceau. Pour sa part, « This Spiteful
Snake », est envahit dès la première seconde par les fûts et les tambours de Tom. Assez novateur dans la cadence de la batterie et dans l’utilisation des cymbales, ce morceau révèle des guitares sur la défensive, rugissant de loin et donc, c’est la voix dantesque de Jens Kidman qui rythmera le titre jusque la fin.
Pour finir, mon morceau favori d’ «
ObZen », le très innovant « Dancers to a Discordant System », où le chanteur interprète son titre de manière complètement différente lors de la première partie et reprend son chant death thrash effrayant dans la seconde partie.
Psychose complète ! Et cela, également dans la composition, d’abord dominé par Tom et sa batterie psychotique puis relayé par les marteaux (en saturation complète) de Fredrik et Marten. Un véritable titre de death thrash progressif, et personnellement, j’en aurais aimé d’autres…
Un disque qui sera merveilleux pour les amoureux du métal symétrique de
Meshuggah, plutôt agréable pour les fanas de death thrash mais rébarbatif et assez monotone pour les autres…une galette sans nul doute apprécié des amateurs de sensations musicales fortes.
Bj
Enfin, arriver à trouver "Bleed" chiante, il faut soit ne pas avoir d'oreille, soit être totalement idiot.
Pour ce qui est de Meshuggah, je ne suis pas vraiment fan mais je dois dire que Bleed est quand même bien foutue: Un condensé de folie et de rigueur à en faire pâlir plus d’un! En fait, cet album est plutot pas mal, n'importe quel morceau apporte son lot d’agressivité, de complexité et aussi, disons-le, de divertissement.
En revanche, ça n'engage que moi hein, mais j'accroche vraiment pas avec Bleed. Tout l'monde semble l'idolâtrer, mais moi elle me parle pas. Elle est, à mon goût, assez monotone.
Mais le reste de l'album est tout simplement génial... Voila c'était juste une confession que je voulais partager dans l'anonymat le plus total pour éviter de me faire taper sur les doigts par les puristes haha
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