Ces vétérans du Death
Metal ont parcouru un long bout de chemin depuis leur premier et excellent méfait
Cross the Styx (1992). Entre départs de musiciens, changements d’instruments de certains, aller et retour pour d’autres, ce n’est pas simple de s’y retrouver pour ceux qui découvrent le groupe, mais pour cela je vous invite à consulter les excellentes chroniques de Fabien des albums précédents.
Quoi qu’il en soit
Afterburner (2006) avait constitué un retour en forme que l’ont attendait plus après une doublette
Creative Killings /
Savage or Grace peu inspiré. Et le quatuor a l’air de vouloir faire durer le plaisir et le prouve avec
The Silent Howling (2008) sorti chez
Massacre Records (le groupe semble avoir définitivement coupé les ponts avec leur label historique
Nuclear Blast), on retrouve d’ailleurs avec plaisir sur la pochette les gargouilles, qui sont un peu la marque de fabrique du groupe, leur « Eddie » ou « Vic
Rattlehead » à eux.
L’amateur reconnaîtra d’ailleurs assez aisément la patte et le son
Sinister dès les premières notes de Republic Of The Grave, toutefois on note une certaine modernisation des hollandais, la structure de ce titre rappelant un peu les dernières productions de
Behemoth, particulièrement dans les parties de blast de Edwin (Aad a bien fait de lâcher les baguettes pour le micro).
Le style
Sinister est plus marqué sur le début de Summit Of
Sacrifice, son départ canon et ses breaks abruptes, en revanche la deuxième partie du titre est beaucoup moins conventionnelle avec un solo d’inspiration Heavy
Metal, et surtout un passage acoustique suivi d’une rythmique Death mélodique (pas typée Göteborg je vous rassure) qui surprend quelque peu.
Mais le Death brutal n’est jamais loin et on retombe en plein dedans avec Fortified Bravery dont le premier riff n’est pas sans rappeler celui très rapide de
Bastard Saints, et quand
Sinister calme le jeu sur des tempo plus lents et même une pointe de clavier en fond, c’est pour mieux nous achever sur une ultime accélération dévastatrice.
On précisera que les titres sont plutôt longs et naviguent allègrement autour des 6-7 minutes et plus. C’est notamment le cas sur le pavé
The Silent Howling (10:15), proposant le meilleur de leur savoir-faire : riffs et soli accrocheurs, ambiance glauque lorgnant parfois vers le Black
Metal, mid-tempos « brise-nuques », breaks avec arpèges, accélération crescendo, j’en passe et des meilleurs, on a même droit à une partie acoustique rappelant le meilleur de
In Flames (époque Lunar
Strain ou The
Jester Race évidemment !).
Alternant riffs old-school et techniques avec des touches plus modernes et par moment mélodiques,
Sinister prouve qu’il n’est pas un groupe figé dans le souvenir de la gloire passée que représentent
Cross the Styx et
Diabolical Summoning, il en a d’ailleurs gardé indéniablement l’essence,
The Kill To Come alternant parties lourdes et blast-beats en est la preuve.
Le morceau le plus surprenant du CD est sans aucun doute
Palace Of The Fates, distillant des sonorités très orientales avec un riff d’Alex très mille et une nuits, preuve supplémentaire s’il en est de la créativité d’Alex et ses acolytes.
Les bataves n’oublient pas de nous balancer un dernier titre bien rapide histoire que l’ont oublie pas que
Sinister jouait du Death brutal alors que le guitariste de
Children Of Bodom pissait encore au lit (ah ? c’est plus le cas).
Sinister revit une seconde jeunesse et a bien l’air de vouloir faire durer cette cure de jouvence, tant mieux pour nous. Les gardiens du temple tels
Malevolent Creation,
Immolation ou
Morbid Angel et donc
Sinister sont encore là pour montrer les dents et c’est tant mieux.
Décidément avec les sorties en 2008 des albums de
Brain Drill,
Krisiun,
Origin,
Prostitute Disfigurement,
Deicide,
Hate Eternal,
The Monolith Deathcult et d’autres encore, la lutte pour l’attribution du titre d’album Death de l’année va être serrée (bien que pour ma part
Origin soit loin devant),
The Silent Howling peut se placer en outsider.
Vous m’en direz des nouvelles.
BG
Moi aussi je suis assez branché sur les trucs crasseux, brutaux et blasphématoires actuellement : Nominon, Funebrarum, Deeds of Flesh, Despondency, Asphyx, Manticore ou Archgoat revenant régulièrement dans mes écoutes, de même que le Grind : Mumakil, General Surgery, Pig Destroyer, Kill The Client...
Des choses bien éloignées de ce dernier méfait de Sinister j'en conviens...
C'est l'album le plus progressif et le plus mélodique du groupe et sans aucun doute un des meilleurs. Le titre éponyme "The Silent Howling" en est la preuve.
Un chef-d'oeuvre de plus de dix minutes maîtriser parfaitement, avec en prime un talent immense dans les arrangements et un batteur de très haut niveau.
Les hollandais nous offrent aussi un très bon "The Kill To Come" qui respire le bon vieux death metal d'antan pour mon plus grand plaisir.
Les petites longueurs ici et là sont peut-être le seul défaut de l'album, qui reste globalement un disque de très très haut niveau...
Note: 17/20
Mention également à mon sens au riffing tourbillonnant de "Fortified Bravery", qui amène diversité et un dynamisme spécifique à un disque finalement plutôt multidimensionnel dans son ensemble. Pour le reste, tout est dit, et un album d'assez haut niveau dans le genre. Un bon 16/20 et un disque qui vieillit bien sur la platine.
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