Ayant traversé une période de flottement au début des années 2000 jusqu’à sa séparation après la sortie du décevant
Savage or Grace en 2003,
Sinister était revenu brillamment sur le devant de la scène en 2006, depuis qu’Alex Paul avait repris les rennes de la formation, se chargeant non seulement de toutes les lignes de guitares mais aussi de l’écriture des morceaux, tandis qu’Aad Klosterwaald glissait judicieusement au micro.
Afterburner avait ainsi surpris par son mordant tandis que le plus progressif & sombre
The Silent Howling confirmait toute la dangerosité du retour de nos néerlandais.
Très attendu, le neuvième album de
Sinister voit le jour au même endroit que son prédécesseur, aux Soundlodge Studios sous l’oeil bienveillant de Jorg Uken, lieux n’ayant finalement que peu à envier aux terribles studios
Excess d’Andy Classen (
Krisiun,
Gorefest). Le trio deathmetal réitère parallèlement le choix du graphiste Mike Hrubovcak, qui livre une illustration Photoshop de qualité, mettant impeccablement en scène la mascotte de
Sinister au coeur d’un rituel diabolique.
Si
The Silent Howling misait avant tout sur l’épaisseur des ambiances, montrant
Sinister très à l’aise dans un terrain où il ne nous avait guère habitué, ce nouveau
Legacy of Ashes renoue en partie avec un deathmetal plus agressif, à l’image de ses deux premiers morceaux. Into the
Blind World et The Enemy of My Enemy peinent pourtant pleinement à convaincre, faute à un riffing manquant globalement d’incision, art dans lequel le groupe est pourtant habituellement maître.
Mais rapidement, au sein du mémorable
Anatomy of a
Catastrophe aux passages acoustiques envoutants et aux riffs à l’enchevêtrement implaccable,
Legacy of Ashes gagne en densité et devient alors entêtant, pour mieux fracasser sur l’intraitable The Sins of Sodomy. Sans lâcher prise,
Sinister varie judicieusement ses morceaux, réservant de belles montées en puissance sur le redoutable titre éponyme aux moments d’accalmie sur une basse en avant, ou cassant encore le rythme sur la seconde partie de The Hornets
Nest à l'intensité graduelle. L'oeuvre reste en outre idéalement entourée par une introduction et un final aux claviers impériaux, lui donnant beaucoup de corps.
Synthèse des deux précédents albums,
Legacy of Ashes ne surpasse pas le travail qu’Alex Paul a brillamment livré ces récentes années, manquant parfois même d’accroche en première impression malgré une approche globalement plus directe. Le nouvel effort du trio batave s’affirme en revanche au fil des écoutes, renfermant une atmosphère profonde et savamment entretenue, tout en bénéficiant d’une articulation et d’une interprétation sans reproche, s’ajoutant à la singularité remarquable des riffs d’Alex et des growls imparables d’Aad. Du bon
Sinister.
Fabien.
Attention, les 4 titres bonus du digipack sont des vieux titres ni live ni inédits, l'arnaque quoi!
Ca donne envie comme disque! The Silent Howling était plein de maîtrise, alors je suis assez optimiste :)
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