La Hollande, l’autre pays du fromage ? Sans doute, pourtant les Bataves de
Sinister ne sont pas vraiment spécialisés dans le gouda mais plutôt labellisés dans la viande fraîche. Après moult changements de personnel, un split et une reformation, la formation revient sur le devant de la scène extrême avec un «
The Carnage Ending » de haute volée, suivi par un bon «
The Post-Apocalyptic Servant », franchissant à chaque nouvelle publication, un palier supplémentaire dans le domaine de la brutalité. Afin de fêter dignement son quart de siècle d’existence,
Sinister a choisi d’honorer ses ancêtres et de rendre hommage à ses influences.
Au vu de la tracklist, les Néerlandais ont décidé se frotter à de véritables classiques de la scène extrême, en reprenant, avec plus ou moins de réussite, des incontournables comme
Carcass,
Sepultura,
Slayer,
Repulsion et, évidemment Death à qui, tous les deathsters dignes de ce nom, vouent un véritable culte.
Sinister réussit le challenge d’y mettre sa personnalité et de reprendre tous ces classiques, à sa façon, c’est-à-dire une brutalité accrue et une subtilité en berne. Le rendu final est loin d’être mauvais, avec des morceaux de cette qualité, difficile d’en faire autrement, à moins d’être de véritables manchots, ce qui n’est pas le cas de
Sinister. Cependant, deux covers, ressortent du lot. D’abord « Masterkiller » de
Merauder, formation hardcore, qui, passé à la moulinette
Sinister, devient un vrai brulot death-metal, mais la palme revient à la reprise du « Under The
Guillotine » de
Kreator qui s’avère d’une efficacité redoutable. Même s’il n’a pas le même impact et la magie similaire au morceau original, les Hollandais transcendent ce titre en augmentant son impact frontal, ainsi que sa violence intrinsèque, déclenchant des headbangings furieux qui laisseront vos nuques endolories.
Sinon, force est de constater que
Sinister ne révolutionne aucunement les mythes auxquels ils s’attaquent, avec une interprétation assez fidèle aux morceaux originaux, de tels titres enchanteront forcément vos esgourdes de métalleux aguerris. Aussi, outre le fait de se faire plaisir, je me demande bien quel peut être l’intérêt d’un tel disque, justifiant la main au porte-monnaie. Pour finir, «
Dark Memorials » se referme sur deux ré-enregistrements que sont «
Spiritual Immolation » et « Compulsing Resignation », tous deux issus de «
Cross the Styx », premier full-length du quintette, mais, là encore, la magie d’antan n’opère pas. De plus, la qualité sonore de ces deux morceaux (certes des bonus tracks) diffère du reste de l’album, offrant un rendu global inégal et assez dérangeant.
«
Dark Memorials » n’a d’autre but que de rendre hommage aux influences de
Sinister et de donner du plaisir à ses membres. L’intérêt de ce disque prévaudra pour le néophyte qui aimerait s’initier aux formations cultes représentées sur cette galette. Pour les autres, préférez les originaux.
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