En plein été 1996, un an tout juste après la sortie de son troisième album
Hate, très percutant au demeurant,
Sinister revient avec un simple mini-CD destiné à faire patienter les fans, avant la sortie d’une galette plus conséquente pour le compte de son écurie Nuclearblast. A l’image de la superbe illustration de Wes Benscoter reprenant le thème de la gargouille qu’il avait imaginée sur le précédent LP, ce nouvel effort du groupe batave s’inscrit dans la droite lignée de son prédécesseur, également capturé avec l’ingénieur du son Wolfgang Stach. Entre temps, le trio articulé autour de Mike, Aad et Bart s’est tout juste mué en quatuor avec l’ajout du bassiste Michael Alderliefsen, qui ne restera toutefois en place que quelques mois.
Musicalement, on retrouve donc un
Sinister fidèle à lui-même, rapide, brutal, parfaitement calé rythmiquement et lâchant un riffing d’acier, reconnaissable entre mille, les deux nouveaux morceaux présentés (l’éponyme et Rebels Dome) remplissant ainsi pleinement leur contrat, notamment l'éponyme particulièrement fracassant. Tandis qu’à cette époque plusieurs formations deathmetal périclitent, se cherchent ou décident de jeter l’éponge, on retrouve ainsi le groupe de la ville de Schiedam toujours droit dans ses bottes en cette année 1996. Le menu proposé n’est toutefois guère conséquent cette fois-ci, puisqu’en plus des deux seules nouveautés (hors intro),
Bastard Saints est complété avec deux réenregistrements d’anciens titres qui figurent sur
Cross the Styx. De nouvelles captures solides qui n’apportent en revanche rien de révolutionnaire, les premières moutures étant à mon goût déjà inattaquables sur le premier album culte. On peut toutefois se contenter de deux nouvelles compositions bonnes & rassurantes, bien produites, indiquant un maintien de cap ainsi qu’un bon niveau de qualité, tout en se consolant par ailleurs avec la dernière apparition du growler emblématique Mike van Mastrigt, qui aura marqué au fer rouge les premières années de
Sinister.
Fabien.
Le premier titre "Bastard Saint" est très bon, malheureusement la production manque de puissance, ce qui était pourtant une des marques de fabrique du groupe. "Rebel Dome" est un titre prévisible, qui reste cependant très efficace mais qui n'apporte au final pas grand chose.
Les deux titres suivants, "Cross The Styx" et "Epoch Of Denial" sont sans aucun doute les meilleurs du Ep, les versions d'origine étant tout de même largement supérieure...
Note: 13/20
Je découvre ce "Bastard Saints" avec une version augmentée de "Hate" (Metal Mind Productions), dont la tracklist me semblait bien longue. Quelle joie alors de tomber sur ce texte, merci !
Mon entourage a tendance à bouder bêtement Sinister passé les 2 premiers albums, ce que je n'ai jamais compris. D'autant plus que là avec cet EP je viens de me faire dévisser la tronche ; Sinister a vraiment le chic pour pondre des riffs de malade, avec ce tranchant deathrash qui éclate tout... vraiment je ne comprends pas le rejet de mes pairs. Ils seront forcés d'accepter l'évidence tôt ou tard, héhé.
Les réengistrements sont bienvenus de mon côté. J'aime assez cette volonté chez certains anciens de proposer leurs classiques autrement (ex : Sinister, Vader, Suffocation, Immolation...) : ces groupes ont une histoire, et on sent un plaisir à vouloir le manifester de temps en temps, héhé. Bref. Il faut écouter Bastard Saints !
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