Alors que
Savage or Grace montrait un groupe n’étant que l’ombre de lui-même, bourrinant sans âme durant trente minutes, avec Ron van de Polder (membre originel) venu in extremis à la rescousse, la formation batave se sépare inévitablement en 2003. Adrie Kloosterwaard glisse au micro, Alex Paul s'empare la guitare (tout en prenant le rôle de compositeur) et notre duo, ayant ainsi monté un nouveau groupe baptisé No Face Slave, recrute Paul Beltman derrière les fûts. Les sessions sonnent si '
Sinister'', en considérant également la pression des fans, que le trio remet immédiatement le défunt groupe sur pied, muni de ses nouvelles compositions.
A l’instar de
Deicide avec le bon
Stench of
Redemption,
Sinister stoppe en ettet le martèlement vide et linéaire de sa précédentes réalisation, aérant et structurant considérablement son deathmetal, tout en gardant sa marque de fabrique immédiatement reconnaissable. En huit titres s’étendant sur 45 minutes, le quatuor hollandais prend alors le temps d’épaissir son style, bénéficiant d’une fougue et d’une inspiration enfin retrouvées, la grâce soit rendue à Alex Paul.
Chaque morceau fait mouche, comme très bon Men
Down ou le tout aussi inspiré morceau éponyme, sur les riffs précis et meurtriers d’Alex, soutenus par les rythmiques puissantes de Paul.
Sinister retrouve aussi son empreinte gutturale d’une sacrée pureté, grâce au chant profond de Aad, laissant loin derrière les growls monocordes et étouffés de Rachel. Eclairé par la production d’Andy Classen aux Studios
Excess (
Krisiun,
Gorefest),
Afterburner dégage un deathmetal puissant et subtil, à l’image des ambiances écrasantes de Presage Of The Mindless, et des acoustiques mémorables de
Flesh Of The Servant.
Commercialisé par Nuclearblast sans grande vague,
Afterburner rencontre un succès injustement limité. L’album représente pourtant un palier marquant dans la carrière de
Sinister, lâchant deathmetal puissant et plus progressif, à recommander aux fans de notre groupe hollandais, qui retrouve une inspiration, une saveur, et une technicité qui déclinait au fil des ans.
Fabien.
Du coup, très bon album et je me fait plaisir à l'écouter.
Donc merci à SPIRIT et surtout à tes chroniques qui sont toujours intéressantes
Le successeur The Silent Howling est aussi un très bon cru. L'approche est plus progressive, mais la patte sombre et le riffing de Sinister sont toujours aussi singuliers.
Les groupes parallèles avec Add Klosterwaald au chant, Infinited Hate et Supreme Pain sont aussi fort intéressants. J'aime beaucoup la dernière réalisation de Supreme Pain en date, Nemesis Enforcer, ainsi que les albums Heaven Termination & Orchestra of Sickness d'Infinited Hate.
Pour info, le compositeur d'Infinited Hate n'est autre que Ron Van de Polder, le principal penseur du culte Cross the Styx de Sinister.
Ah oui, dernière chose, génial ton avatar de Loathing. L'une des plus belles illustrations de Wes Benscoter. RIP Joe Ptacek.
Rider of the Death culture.
Fabien.
Merci pour le compliment pour l'avatar, je l'ai choisi autant pour la pochette que pour l'album en lui meme, étant un de mes albums favori!
Si la musique des hollandais est toujours reconnaissable, ce "Afterburner" nous montre un groupe plus mature et plus épique que jamais, comme en témoigne l'excellent "Men Down".
Un Sinister au top de sa forme et toujours spécialiste des breaks ravageurs sur "The Grey Massacre" et "Altruistic Suicide"...
La longue durée de certains passages est peut-être l'unique défaut de ce "Afterburner", vraiment excellent et unique dans la discographie du groupe!
Note: 17/20
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