Depuis son retour aux affaires en 2006,
Sinister n’a eu de cesse de repousser, toujours plus loin, les limites de la brutalité, le summum étant atteint sur «
The Post-Apocalyptic Servant », qui faisait suite au redoutable «
The Carnage Ending ». Après un «
Dark Memorial », enregistrement ne comportant que des covers de formations ayant influencé le combo et se révélant finalement assez anecdotique, le quintette publie son douzième long format original, intitulé «
Syncretism ».
En préambule, il est important de souligner que le line-up reste inchangé et que les Bataves ont, une nouvelle fois, fait appel à Jörg Uken des Soundlodge Studio.
Exit Mike Hrubovcak, l’imagerie, tout comme celle de «
Dark Memorial », est l’œuvre d’Alex Tartsus (Aferburner, Demonseed,
My Funeral,
Simargl). Celle-ci est très détaillée, apocalyptique à souhait, représentant une cérémonie de châtiment de sorcière, et, l’arrivée des hordes du Malin, emmené par la mascotte habituelle du combo, le contenant reflétant parfaitement le contenu.
Après une petite introduction orchestrale sur fond de bruitages inquiétants, faisant irrémédiablement monter la tension sur le commencement de « Neurophobic », l’arrivée des guitares présage de la déflagration sonore qui va être assénée à l’auditeur. Le style est immédiatement identifiable et la violence inhérente aux œuvres passées de
Sinister, est toujours de mise, les accélérations furieuses, rehaussées d’un art du riffing certain, sont une véritable entreprise de destruction massive. En plus du morceau sus-cité, il convient d’y ajouter «
Convulsion Of Christ », « Black Slithering
Mass », les débuts de «
Rite Of
Blood Eagle », « The Canonical Rights » et le redoutable «
Blood Soaked
Domain » ainsi que « Coinfession Before
Slaughter » qui clôt magnifiquement «
Syncretism ».
Afin de donner plus d’impact à ses rythmiques hystériques,
Sinister sait également proposer des cadences moins alambiquées ou lourdes, mais qui restent toujours massives, le but étant d’écraser les derniers survivants (les breaks de « Neurophobic », «
Blood Soaked
Domain », «
Rite Of
Blood Eagle » ou le début de «
Confession Before
Slaughter »).
Cependant,
Sinister ne retombe pas dans le piège de la surenchère de brutalité, grief que votre serviteur avait eu à l’encontre de «
The Post-Apocalyptic Servant », car, tout en conservant cette intensité virulente, les Bataves ont su développer des atmosphères morbides au travers de parties « orchestrales ». Ces passages, ajoutés aux déclamations incantatoires, augmentent la force occulte du quintette et développent incontestablement le propos démoniaque de la formation, louant véritablement les forces du mal. «
Syncretism » fait preuve d’une vraie intensité, qui ne lâchera jamais sa proie auditive, avec, comme point d’orgue, « Neurophobic », «
Blood Soacked
Domain » et surtout «
Confession Before
Slaughter », représentant la synthèse parfaite du
Sinister, nouvelle cuvée.
La mise en son est à l’avenant et ne diffère pas des enregistrements précédents, conférant également une vraie identité à
Sinister. Les musiciens sont tous au diapason, avec une mention spéciale à Aad Kloosterwaard dont le growl caverneux et glaireux, faisant preuve d’une grande profondeur, donne à l’ensemble un côté « cradingue » et diabolique qui sied parfaitement à «
Syncretism ».
La nouvelle offrande du combo peut désarçonner de prime abord, il faudra un peu d’abnégation afin de pénétrer cette masse compacte et homogène, certains, et surtout les néophytes qui découvriront le groupe avec ce disque, resteront sur le bord de la fosse commune. Aussi, l’ajout systématique de claviers orchestraux sur chaque composition, finit par enlever tout effet de surprise, même si cet ingrédient est un des atouts majeurs de ce disque. Pour finir, deux morceaux, «
Dominance By Acquisition » et «
Syncretism », se révèlent qualitativement en-dessous de la globalité de l’album , le premier avec une partie blastée assez générique et, le second, malgré le fait qu’il donne son patronyme à cet enregistrement, est une composition quelconque, reposant essentiellement sur les atmosphères, et ce, malgré son aspect oppressant et dérangeant.
Avec «
Syncretism »,
Sinister livre une offrande malsaine, empreinte de morbidité et de brutalité, surpassant son prédécesseur qui optait pour une surenchère de violence par rapport à «
The Carnage Ending ». Les claviers, dont la seule évocation du mot donne une poussée d’urticaire à bon nombre de deathters, sont utilisés à bon escient et renforcent le sentiment malfaisant et occulte qui émane de cette dernière livraison. Avec «
Syncretism »,
Sinister marquera au fer rouge cette cinquième année post-apocalyptique.
16.5/20
Les claviers me dérangent un peu, surtout sur "Syncretism ".
Malgré l’atmosphère, et l'ambiance, un côté "déjà fait" "déjà entendu" me traverse, pour moi cet album ce noie dans la masse d'album de Death metal.
Je souligne l'effort de Sinister pour avoir donner une identité à cet opus (par rapport au précédent).
12/20. Album que je me mets de côté, desfois les albums se révèlent après un moment.
Déçus de n'avoir pas ressenti ce que vous avez apparemment tous apprécie sur cet LP.
Merci pour la CHRO!!
Raaaah, suis un peu passé au travers début d’année passée, peut-être parce que je ne m’attendais plus à un tel album de la part de Sinister. Quelle claque artistique dans la gueule au niveau des compos, quelles ambiances noires, pesantes, mystiques et occultes, quel chant, quel artwork, une grande réussite que cette nouvelle offrande.
Découverte du groupe avec ce Syncretism ! Et bas pour moi, il est carrément dans mon top 10 des albums de death de 2017 !
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