Avantasia is back !! La nouvelle aura fait écho sur la planète metal et toute la scène heavy métallique européenne attendait ce mois de janvier, la bave aux lèvres en évoquant cet album autant événementiel qu’inespéré. Rappelons-nous, ces deux fantastiques opéra metal, production incomparable de heavy symphonique grandiose où les plus grands interprètes jouaient ou chantaient l’histoire unique de ce monde elfique et enchanteur.
Suite à l’écoute passionnée mais pas forcément passionnante des deux ep
Lost in space (notons tout de même la géniale reprise de Abba et quelques bons inédits comme Promised land ou The story ain’t over), je reçois aujourd’hui ce tant attendu épouvantail (traduction littérale de
The Scarecrow) au visuel magnifique (quelle pochette !!!) et au digipack très soigné (
Nuclear Blast bien sûr !) et je le place dans ma chaîne hifi, stressé d’une attente quasi-mystique. Il faut dire que je suis fan du lutin allemand et qu’une « daube » portant le nom d’
Avantasia serait difficile à encaisser, car c’est d’abord un sacré pari qu’a tenté notre cher Tobias. S’attaquer à un mythe n’est pas une chose aisée, mais le casting a de quoi rassurer les plus anxieux : Mr. Kiske encore une fois, le grand
Jorn Lande, Kai Hansen, le charismatique Roy Khan (
Kamelot) ou le mythique
Alice Cooper. Une fois encore, l’on pourra dire que la fin justifie les moyens.
« Play » : un riff ultra plombé en guise d’intro de
Twisted mind et boom ! Une explosion de sonorités s’ouvre devant nos oreilles ébahies. Première constatation, la production est en béton armé, Sascha Paeth a réalisé un vrai travail d’orfèvre ; puissant, pur et profond sans pour autant être aseptisé comme certains ont pu le prétendre sur le net. Ce premier morceau est de prime plutôt difficile à encaisser, les mélodies vocales de Roy ne sont pas évidentes à cerner mais le temps apporte son lot de trouvailles, comme cette ambiance mystique et malsaine qui plane dans les subtiles orchestrations, sans oublier les envolées lyriques à couper le souffle de Tobias sur ce génial refrain entêtant (« There’s no way out, there’s no way out »). Puis arrive le titre éponyme qui met définitivement toute la concurrence par terre. Duo entre le ténébreux (dans le concept)
Jorn et le candide Tobias, ce morceau de onze minutes est une véritable mine de riffs, d’orchestrations classiques (le break) ou celtiques (l’intro), et que dire de cette merveilleuse accélération taillée pour
Jorn, où le nombre de voix se superposent sans jamais qu’il n’y en ait trop (je ne voudrais pas voir le boulot au mixage !), entre le chant principal et les nombreux chœurs de refrain (assurés par
Michael Kiske et
Bob Catley), grandiose, théâtral et incroyablement musical.
Le reste de l’album sera très nuancé, entre les morceaux typiques speed (Another angel down,
Shelter from the rain), les power ballades pas forcément indispensables (
Lost in Space,
Carry Me Over) ou le sensationnel The toy master, où la voix d’
Alice Cooper vient agréablement noircir cette ambiance unique et taillée pour l’icône. Un morceau comme
Devil in the belfry semble, quant à lui, conçu pour la scène et ne demande qu’à défoncer Wacken avec ses parties vocales et son solo au tapping purement jouissif.
Mais au-delà de l’aspect typiquement musical, il faut noter un énorme effort sur l’interprétation qui donne un côté très filmique et visuel à l’album. What kind of love, par exemple, nous dévoile un Tobias devenu acteur tant son chant respire l’authenticité, tant il semble écorché vif face à cette femme (interprétée par Amanda Sommerville) qui n’accepte pas son amour. Idem dans le morceau où il semble désabusé, mais rageur et où son chant se module vis-à-vis des phrases, un grand travail.
Car, si la musique n’a plus rien de féerique comparée aux autres opus, c’est que le concept est beaucoup plus sombre, plus contemporain et réaliste. Ce jeune homme (Tobias), rejeté, qui trouve un refuge dans la musique mais qui voit bientôt des voix lui susurrer des maléfices pour qu’il finisse complètement paumé dans le bien nommé
Lost in space, cet album est donc une réussite totale dans ce sens. Ensuite, l’on accepte ou pas le caractère beaucoup plus brut de la musique mais l’on ne peut renier la qualité de composition.
Personnellement, j’aime beaucoup la direction que prend la voix de Sammet, plus rocailleuse mais toujours si pleine de feeling et de mélodie, donnant à ses rares envolées une saveur unique, comme le prouve sa superbe performance dans I don’t believe in your love qui, il faut bien l’avouer, serait loin d’avoir autant de qualités sans le chant exceptionnel de l’Allemand. De plus, je trouve les textes très humains et très bien écrits, collant parfaitement à l’histoire sans se disperser inutilement.
Que dire de plus ? Tobi a simplement réussi son pari en se renouvelant, comme devrait le faire chaque artiste digne de ce nom. Les idées semblent intarissables chez ce génie qui programme déjà le nouvel opus d’
Edguy pour la fin de l’année et la seconde partie de
The Scarecrow (avec le retour D’
Andre Matos au chant !!) pour 2010, que de bonnes nouvelles et de magnifiques albums en perspective !!!
Tobias est en train de se forger un nom parmi les grandes figures du metal, qu’on se le dise, et rien ne semble pouvoir l’arrêter. Qu’il en soit ainsi, s'il peut continuer de faire vivre ce genre de musique où la qualité se fait de plus en plus rare.
S’il ne doit en rester qu’un, ce sera lui !!!!!
Donc, chronique 100 pourcent dans le vrai :)
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