Angel of Babylon

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17/20
Nom du groupe Avantasia
Nom de l'album Angel of Babylon
Type Album
Date de parution 03 Avril 2010
Enregistré à Gate Studios
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album338

Tracklist

1.
 Stargazers
 09:33
2.
 Angel of Babylon
 05:29
3.
 Your Love Is Evil
 03:53
4.
 Death Is Just a Feeling
 05:21
5.
 Rat Race
 04:07
6.
 Down in the Dark
 04:23
7.
 Blowing Out the Flame
 04:51
8.
 Symphony of Life
 04:30
9.
 Alone I Remember
 04:48
10.
 Promised Land
 04:47
11.
 Journey to Arcadia
 07:12

Durée totale : 58:54

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Avantasia


Chronique @ Eternalis

12 Avril 2010
…"Angel of Babylon" ouvre ses portes…

Le livret est relativement concret vis-à-vis du concept. Le personnage a sombré dans la grandiloquence, la démence et le superficiel, écoutant la voix du démon et vivant ses excès sans les contrôler.
Débutant sur un nouveau morceau-fleuve, "Stargazers", le texte met en avant le déchirement du personnage vis-à-vis de ses valeurs, de la vertu et de la tentation, Tobias étant écartelé entre Russell et Jorn, l’interprétation étant plus que jamais lumineuse, chacun vivant son texte avec une conviction et une sincérité extraordinaire.
Partagé entre passages mélancoliques (sublime introduction) et moments speed épique furieux, "Stargazers" est aussi un des refrains speed les plus mélancoliques qu’il m’ait été donné d’entendre, rarement la double pédale et la beauté pure ayant été si magnifiquement réunies.

Néanmoins, à l’instar de son personnage principal, complètement perdu, cet ultime chapitre se perd parfois un peu plus que son prédécesseur et se veut beaucoup plus hétérogène. En témoignent quelques morceaux plus dispensables (notamment la ballade "Blowing out the Flame" et "Down in the Dark") mais également quelques perles indispensables à l’édifice qu’a construites le mythe Avantasia depuis sa création.
Ainsi, l’attaque néo-classique du magnifique titre éponyme brille par la présence de Jens Johansson (Stratovarius), colorant considérablement le morceau, se livrant un duel de claviers avec Tobias (encore et toujours lui…partout…). Le duo avec Jorn est une nouvelle pépite, le Norvégien illuminant ses couplets de son tranchant et de sa puissance si naturelle, alors que Tobias se veut plus sensible ici. La prédominance des claviers offre une couleur plus moderne et futuriste à ce titre, marqué par un long solo de Jens.

Le retour des sentiments amoureux, explorés sur "What Kind of Love" et "I Don’t Believe in Your Love" précédemment, fait son retour sur l’impressionnant "Your Love is Evil" où, à l’instar de "States of Matter", Tobias réalise une performance vocale sublime et laisse éclater tout son talent. Les claviers grandiloquents mais intimistes surplombent un texte explicite sur cet amour toujours désespérément impossible et vaniteux, aboutissant à un refrain où Tobias décroche des notes touchant aux confins du sublime et de l’absolu dans le genre, sur un morceau à la structure pourtant si simple. Le talent, ou comment rendre la simplicité en or massif et inébranlable.
Une intense et maléfique surprise prendra la forme d’un "Death is Just a Feeling" ténébreux, à l’atmosphère évoquant étrangement le travail de Danny Elfman (n’oublions pas que Tobias est un fan de Tim Burton…). La réincarnation du "Toy Master" (Alice Cooper) prendra les nouveaux traits d’un démon interprété par le possédé Jon Oliva, débutant d’une comptine malsaine à un refrain majestueux et intense sur lequel le chant rugueux de l’ex-Savatage se veut parfait. Les symphonies restent très sombres, décadentes, presque folles et schizophréniques, tandis que la batterie de Felix martèle ses futs et que Jon démontre que son aura reste intacte. Tobias impose une nouvelle partie de son talent, à la mélancolie empreinte de peur, avant un solo touchant et simplement beau… Un morceau surprenant, une nouvelle fois magique, où la vision proprement artistique de l’œuvre explose au visage de l’auditeur.

N’oubliant pas le plus proprement speed, même s’il est plus épars, avec "Rat Race" et "Promised Land" (déjà "Lost in Space II" mais dans une version remodelée, plus rude au mixage mais aux parties de chant de Kiske remplacées par Jorn), "Angel of Babylon" n’est pas plus varié pour rien.
Il offre également avec "Symphony of Life" le seul titre à chant féminin (et le seul composé par Sascha), dans une teinte oppressante de chœurs dont Therion n’aurait pas renié l’influence. Cloudy Yang se montre bien plus emphatique qu’Amanda Somerville et délivre une réelle prestance, un chant personnel, non réellement lyrique même si très aigu. Un riff lumineux et très lourd apparaît, ainsi que des chœurs démentiels (qu’il est bon d’entendre un Avantasia aussi épique!) et une touche ésotérique mystérieuse, presque malsaine, notamment sur les sonorités de claviers des plus étranges, presque expérimentales.

Et si "Alone I Remember" choque de prime abord sur un tel disque avec son hard bluesy, il est finalement presque logique de retrouver, image d’un personnage se retrouvant seul avec ses pensées, le feeling nostalgique du hard se retrouvant dans un personnage voulant vainement retourner aux sources. Tobias reste finalement l’un de ces rares artistes contemporains à composer un hard si beau (avec Jorn), comme le prouve ce refrain magnifique, cool et qui, de par son aspect mélancolique, ne peut finalement que toucher un auditeur fatigué par la décadence passée. Un moment de plaisir, simple, un instant de fraicheur et de pure simplicité, un léger air frais…soufflant sur cette fin de disque…très émouvante, les larmes n’étant finalement pas très loin ici…

La fin…"Journey to Arcadia"…on sent que le périple touche à sa fin. Les chanteurs se retrouvent pour le dernier acte, avec une atmosphère mélancolique, beaucoup de chœurs en tous genres (l’ombre de Meat Loaf plane). L’épopée se termine comme dans un songe. Une atmosphère de rêverie émane du morceau, ne faisant pas dans le spectaculaire mais réellement la nostalgie, comme Into the Unknown en son temps.

Avantasia ferme peut-être ses portes pour la dernière fois, Tobias peut faire un dernier tour de piste, avec les plus grands honneurs. Sans être parfait de bout en bout, il livre un double-album dantesque dans sa composition, son concept et son casting, symbolisé par un "The Wicked Symphony" quasi parfait et un "Angel of Babylon" partant dans plus de directions mais disposant de certaines perles indispensables.
Une nouvelle fois, Tobias Sammet vient de prouver qu’il était avant tout un grand artiste, un grand vocaliste et un immense interprète, à l’intelligence d’écriture l’ayant poussé à aujourd’hui se mettre en retrait au profit de ses personnages. Une preuve d’ouverture qui fait définitivement (si ce n’était déjà fait) entrer Tobias dans le cercle fermé des artistes qui comptent vraiment…des artistes immortels, dont l’apport est devenu indispensable avec le temps. Avantasia est grand, à l’image de son créateur.

31 Commentaires

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passiflora - 25 Avril 2010: Je dois être la seule mais je préfère angels of babylon parceque plus varié, Wicked Symphony mais pas très surprenant. Cela reste néanmoins un très bon album.
Sinon super chronique d'Eternalis !!!
jenntonic - 07 Mai 2010: Non, Passiflora,tu n'es pas la seule. Je préfère également Angel Of Babylon. Même si, écouter les deux Cd à la suite ne lasse pas(presque 2 heures d'écoute sans que l'on ai l'impression de rabâchage !!)il y a toujours une préférence sans que l'on sache vraiment pourquoi.C'est là que la chronique d'Eternalis intervient afin d'y voir plus claire! Bien que je manque d'objectivité, car Tobias d'Avantasia et Tobias d'Eguy, c'est toujours la créativité Tobias !!!! Il y a tout de même un petit bémol concernant ce coffret : J'aurais aimé, dans le livret, plus de photos sur les complices de Tobias. Car Avantasia c'est le mélange des genres et des personnalités qui donne cette magie ..... (Y'a tout' de même de belles photos !)
Merci pour ta chronique Eternalis,très instructive même si, pour cet album là, j'y allais les yeux fermés!!!!!
Chab - 27 Décembre 2013: J'aime beaucoup cet album (comme la plupart des Avantasia !) mais il y a un truc qui me gène énormément, c'est la chanson Alone I Remember. C'est carrément un gros plagiat de Skid Row, impossible de ne pas l'entendre Oo...
David_Bordg - 25 Mai 2014: j adors ce double album, je prefere aussi legerement cedlui ci!! chab contairement a toi je trouve alone i remember fantastique double d un symphony of life sombre et dantesque!! pour skid row plagiat, infuence oui je pense comme tout le heavy 80 et 90 que tobias affectionne tant!!
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Chronique @ AmonAbbath

16 Novembre 2010
Tout ce qui a un début… a une fin. Non, je ne vais pas vous parler de « Matrix Revolutions », mais bien de la conclusion de « The Wicked Trilogy » d’Avantasia, entamée en 2008 avec « The Scarecrow ». D’après Tobias Sammet (à l’origine du projet), les idées ont tellement foisonné après un moment qu’il lui fallut transformer ce qui devait être une simple suite en deux albums distincts (sortant toutefois parallèlement, rendant disponible une luxueuse édition limitée, Nuclear Blast oblige). Voici donc, après un « The Wicked Symphony » répondant très bien aux attentes, « Angel of Babylon », le chapitre final de la trilogie du plus populaire des « Metal-Operas ».

Bien entendu, puisque tout le monde était sur place, on prend les mêmes et on recommence, à quelques absents et nouveaux venus près. Si cette fois Tim ‘Ripper’ Owens, par exemple, n’est pas de la partie, on pourra retrouver l’excellent Jon Oliva (Savatage, Jon Oliva’s Arcadia) sur « Death is Just a Feeling ». Il s’agit en fait du retour, sous forme de réincarnation, du « maître des jouets » dont le rôle était assuré par le grand Alice Cooper sur « The Toy Master », septième piste de « The Scarecrow ». Et quel bon choix, le côté malsain du personnage est très bien retranscrit par Oliva, qui assure du même coup l’une des introductions les plus théâtrales de la trilogie. Le morceau est sombre, et représente très bien la suite logique de son prédécesseur (l’accélération de « The Toy Master » en moins).

Les premiers airs de « Stargazers » et du disque, un peu mélancoliques, sont recouverts après quelques secondes par les voix de Sammet, Jorn Lande et Russell Allen qui s’échangent comme toujours le micro. Tout ceci avant l’apparition de Michael Kiske (une réunion on vous a dit) avant et lors du refrain assez mélodieux. Le morceau, son final surtout, traîne peut-être un peu en longueur mais ne manquera pas de se révéler au fil du temps. Dans un style plus posé et moins ambitieux, « Your Love is Evil » offrira à Tobias Sammet l’occasion de se montrer, à nouveau, toujours plus sensible (tout comme sur le second couplet de « Forever is a Long Time » sur l’album précédent). Une composition certes bien classique, mais interprétée à merveille.

Cela dit, et malgré le savoir-faire ambiant, les voix ne font pas tout. Lorsque survient « Rat Race », on a le sentiment que les compositions n’ont plus rien de spécial, et ne transmettent que trop difficilement émotions et parties de l’histoire. Le morceau précité et « Down in the Dark » ont ce problème, tous deux interprétés par Sammet et Lande, et moyennement inspirés (pas la peine par contre de remettre en question ces excellentes voix). Et ce n’est pas fini, « Blowing Out the Flame » est certainement et de loin la plus mauvaise ballade d’Avantasia. Rien ne ressort et on s’ennuie après les deux morceaux dont j’ai parlés, pas franchement exceptionnels. La disposition bien pensée de « The Wicked Symphony » semble s’être évaporée, et « Symphony of Life » n’arrangera rien. La jolie Cloudy Yang vient y poser sa voix certes agréable mais très peu originale, sans grande force. De plus, l’ensemble du morceau, se rapprochant plus d’une sorte de Pop-Rock, l’addition des chœurs les plus symphoniques de la trilogie (utilisés de courts instants il est vrai) me semble fort malvenue. Au final, la chanson me paraît complètement en marge du reste, et vraiment pas à sa place. Dommage pour la seule piste de ces deux derniers disques où le chant est à dominance féminine.

Après cette baisse de régime durant laquelle on ne manquera pas de s’inquiéter, nous pouvons toutefois nous réjouir car le trio final s’évertuera à rattraper le faux-pas. Tout d’abord, il est à signaler que les fans de la première heure retrouveront le morceau « Promised Land », présent sur le EP « Lost in Space part II », dans une nouvelle version au mixage légèrement revu, sans Michael Kiske au micro, donc uniquement chanté par Jorn Lande et Tobias Sammet (l’interprétation palliera d’ailleurs le côté, une nouvelle fois, un peu banal de la composition de ce titre). Et comme les deux bougres s’entendent bien, ils assurent également avec un grand feeling le duo sur « Alone I Remember », entre joie et mélancolie (avec cette intro bluesy). Et l’on pourra profiter d’un refrain rétro qui donne une pêche pas possible à tout instant.

Enfin, et comme j’aime laisser le meilleur pour terminer, je peux m’étendre un peu sur « Angel of Babylon », où l’on retrouve un Sammet qui maîtrise l’art de composer des bombes, et un Jorn Lande - encore lui mais on s’en fout parce qu’il assure - qui nous sort sur le pont avant le premier refrain son chant le plus hargneux, impressionnant. L’excellent refrain ne me fera toutefois pas omettre de signaler la présence de Jens Johansson (Stratovarius) pour un relativement long et sympathique solo de claviers.
« Journey to Arcadia » ne décevra pas non plus dans son rôle de « final du chapitre final », Bob Catley et Russell Allen signant leur retour sur une pièce s’instaurant dans la grande tradition de la trilogie : changements de voix, éléments orchestraux, refrain en chœurs et un break superbe. La conclusion que l’œuvre méritait !

Deux albums d’un coup, des invités de partout et de grande classe, quelle ambition pour Tobias Sammet, un musicien au final encore assez jeune mais qui semble n’avoir plus rien à prouver. Quoique, cette ambition lui aura quand même coûté de jouer un peu au remplissage au milieu de « Angel of Babylon ». Cela dit, à l’écoute des meilleures pièces de « The Wicked Trilogy », il va de soi que la réussite du projet et les objectifs de départ sont atteints. Il ne me reste qu’à remercier ces artistes, et vous autres lecteurs, avant de me replonger dans l’écoute en contemplant les artworks eux-aussi très réussis.

15/20

Et comme les deux disques sont également sortis ensemble dans une édition limitée deluxe, je précise que je mettrai un bon 17/20 à ce bel objet.

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MightyFireLord - 16 Novembre 2010: Troisième chro de toi que je lis aujourd'hui, je vais prendre une carte de fidélité si ça continue.
En tous cas, je suis assez d'accord pour le côté "remplissage". Un disque n'était pas assez pour l'imagination débordante de Tobbi, mais deux étaient peut-être un peu de trop. Il aurait fallu un disque et-demi ? Bancal comme solution.

Mais pour ma part, quoique veuillent en dire les compositeurs et les auditeurs, je considère ces deux albums d'un bloc, et même si TWS est clairement au dessus de AoB, l'ensemble reste superbe, tout comme chez toi il est pour le moment 2è de mon taupe 2010 et je ne vois pas qui risque de le détrôner d'ici la fin de cette année...
choahardoc - 16 Novembre 2010: Jolies chroniques que voilà! On est parfis à la limite du remplissage mais connaissant tobias et Nuclear Blast, je pense que c'était LA solution. Ras-le-bol des inédits distribués sur deux versions d'un même EP (Lost In Space par exemple). Assez d'arnaque, ça suffit comme cela. Trois morceaux de moins auraient peut-être améliorés la dynamique d'ensemble. Reste un très bon double album à l'arrivée. Mention à Death Is Just A Feeling aux faux airs de Demons & Wizars. Merci.
AmonAbbath - 16 Novembre 2010: Merci pour votre lecture !
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