Avec The
Crucible Of Man,
Iced Earth conclut (enfin) sa trilogie Something Wicked, concept commencé en 1998 avec la trilogie
Prophecy/Birth of the Wicked/The Coming
Curse ... 10 ans de gestation donc, pour aboutir à cet album. Un événement en soi, qui plus est marqué de cet autre événement qu'est le retour au micro de l'incroyablement talentueux Matthew Barlow (parti on le rappelle en 2003 suite à son manque de motivation et son envie de faire carrière... dans la police).
Alors, Barlow revient, oui, mais le moins qu'on puisse dire, c'est que Owens pendant ce temps ne s'est pas contenté de lui garder le siège chaud, délivrant sur
The Glorious Burden une prestation inégalable et réussissant sur Framing
Armageddon à très bien s'approprier le concept de Something Wicked. Et si le rouquin est sans conteste LE chanteur d'
Iced Earth (plus à l'aise en live, plus motivé par la musique du groupe, en gros, plus adapté), Owens en a séduit plus d'un par ses vocalises ... dire donc que le retour de Matt Barlow assure le succès de l'album ainsi que sa qualité est exagéré.
Qu'en est-il donc de cet album ?
On avait pu le constater avec
Pyramaze pour ceux qui connaissent (Barlow a chanté sur leur album
Immortal en 2008, album que je vous conseille), le chanteur est loin d'avoir perdu sa voix et n'a peut-être jamais aussi bien chanté. Behold the Wicked Child, premier titre, nous le prouve, avec une prestation parfois agressive comme sur
Horror Show (sans jamais être possédé comme sur
Dracula, mais ce titre reste hors-catégorie...), parfois mélodique et profonde comme sur les classiques d'
Iced Earth.
Mais l'inconnue, cela restait la capacité de Schaffer à composer des perles comme on en trouvait sur les 2 précédents albums ... et ce côté-là, on peut s'avérer déçu. Si Behold the Wicked Child ressemble fortement à Something Wicked pt. 1 dans l'idée, en un peu plus grandiloquent, le reste de l'album n'atteint que rarement ce niveau assez bon. De nombreux titres sont soit trop courts pour être intéressants et se déployer (l'enchaînement inutile Minions of the Watch/The Revealing), soit remplis d'éléments pompeux et d'arrangements instrumentaux faisant passer l'importance de la qualité de composition au second plan (rarement Schaffer aura été si peu inspiré en matière de riffs qui font mouche), comme sur The
Dimension Gauntlet ... ce qui au final nous laisse un album dont certains titres pris individuellement sont intéressants (I Walk Alone, la belle ballade A
Gift of a
Curse ou encore Crucify the
King), mais qui mis ensemble s'avèrent pesants, peu dynamiques, et ce de par une utilisation abusive du mid-tempo (aucun titre à la
Ten Thousand Strong ne viendra nous faire chanter en choeur...). De plus, le tout semble "déjà entendu". Sur Framing Armaggedon cet aspect nous rappelait la qualité de la trilogie
Prophecy/Birth of the Wicked/Coming
Curse ; ici, il nous rappelle seulement qu'une telle répétition dans les thèmes et les paroles peut aisément être interprétée comme un manque inquiétant d'inspiration ... Jon Schaffer, en se lançant dans cette oeuvre ambitieuse, semble se mordre la queue et se perdre un peu dans les méandres de ses compositions.
L'album se ressaisit cependant dans les dernières encablures, avec un
Divide & Devour pas transcendant mais dont le rythme up-tempo fait réellement plaisir (on est loin toutefois d'un Framing Armaggedon, d'un
Setian Massacre ou d'un
Ten Thousand Strong), et surtout un Come What May qui semble réunir toutes les qualités d'
Iced Earth : orchestrations astucieusement placées, voix grandiose, mélodies qui font mouches : ce titre conclut sur une note magnifique la fresque
Something Wicked This Way Comes.
Cependant, après s'être ennuyé pendant tout le milieu de l'album, cette reprise en main tardive ne suffit pas à sauver The
Crucible Of Man de ce constat décevant et cruel : il est sans doute aucun le moins bon album d'
Iced Earth à ce jour, ou du moins le moins bon avec Barlow au chant. Framing Armaggedon, malgré la présence incongrue de
Ripper Owens au chant (en effet, il est assez étrange de voir 2 chanteurs se partager une trilogie conceptuelle), avait tenu la dragée haute à tous les autres opus d'
Iced Earth, en matière de qualité de composition, de mélodies accrocheuses et de titres devenues classiques ... Mais ce
Crucible of Man fait office de retour en demi-teinte pour le pauvre Matthew Barlow qui n'en méritait pas tant. Trop mid-tempo, trop orchestral, trop peu paufiné : il semble que Schaffer ait ici voulu faire au plus vite Barlow chanter le dernier opus de sa trilogie, alors que faire un album éloigné de ce concept aurait pu être plus intelligent (de la même façon que
The Glorious Burden à l'arrivée de Tim Owens).
Reste que je me réjouis (malgré mon quasi-amour pour
Ripper) de revoir un Matt Barlow toujours aussi irréprochable (car le seul point intouchable sur cet album est le chant, incroyable) dans un
Iced Earth auquel il a définitivement manqué . La page
Ripper Owens sera d'autant plus définitivement tournée que Framing Armaggedon s'apprête à ressortir dans une version entièrement chantée par Barlow, et le résultat s'annonce très bon. Certains s'offusqueront de ce qu'ils appellent un manque de respect envers Owens, mais rappellons que celui-ci avait bien réenregistré les vocaux de la trilogie
Prophecy/Birth of the Wicked/Coming
Curse ... restera donc
The Glorious Burden comme symbole du talent du
Ripper.Welcome back Matt, et espérons que Jon, désormais libéré de toute "obligation" liée à Something Wicked, nous ponde un album à la hauteur de son talent.
C'est mon avis, il ne tient qu'a moi
" C'est vrai qu'il ne vaut pas un Something, un Burnt Offerings , un Stormrider ou un Dark Saga en intesité et en qualité de composition mais je trouve cet album réussit."
Donc il ne vaut pas surement pas un 18, 18 c'est une note énorme, ça voudrai dire que l'album est proche de la perfection...
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