L’album du grand changement pour
Machine Head, où comment un groupe que l’on pensait jusqu’alors intouchable et au dessus de tous soupçons s’attirent toutes les foudres d’une armée de fan agressés par le power / trash sans concession des deux premiers albums.
"
The Burning Red" marque à la fois un changement musical et un changement humain, avec l’intégration de Dave Mc Clain à la batterie, ayant un jeu tranchant radicalement avec Chris Kontos, moins syncopé mais sans doute plus adepte d’une grosse frappe.
Il est certain que la surprise est énorme à l’écoute de "
Desire To
Fire", le premier titre (à quoi sert l’intro exactement ?). Si le riff se veut typique, c’est çà dire énormément gras, c’est le chant de Rob Flynn qui surprend. Car s’il agresse pendant quelques secondes, il devient rapidement rappé ! Et non seulement c’est un sacrilège (Hou, l’ensorcèlement du Dieu du néo métal !) mais également un choc au niveau de la sonorité pure.
Au début, j’avoue que je passais toujours ce morceau, sans doute par mépris je pense…mais le temps m’a appris à connaitre un morceau qui se place aujourd’hui parmi les plus intéressants de l’album. Car les guitares, proches de la fusion (toutes ces petites notes aigues !) et la batterie un peu saccadée apporte selon moi une rage plus contrôlée mais étonnement salvatrice. Finalement un superbe introducteur.
"
Nothing Left" nous replonge dans un
Machine Head plus connu, malgré un refrain plus chanté, avec un Rob semblant définitivement vouloir expérimenter de nouvelles choses, que ce soit bonifiant ou pas. Le méga classique "The
Blood, The Sweat, The Tears" alourdira le rythme pour le plus grand bonheur des fans de la première heure, avec un chant entre la narration hurlé et le chant variant entre l’agressif et le mélodique (très varié sur ce point !). Le refrain rageur et lourd, avec un riff simple mais tordu aura fait headbanger plus d’un metalhead !
Mais le principal défaut de ce disque sera son cruel manque de variété, son incapacité à ce renouveler à l’intérieur de schéma pourtant nouveau pour MH. Pour une perle comme "
From This Day", ultra puissant, avec une nouvelle fois ce chant rappé qui décidemment me transcende quand Rob l’utilise (toujours avec parcimonie ceci dit !), une batterie des plus saccadée, un riff saccadé sur la couplet pour nous servir sur un plateau le plus beau et le meilleur refrain de l’album, et un des meilleurs du groupe pour moi (je vais peut-être un peu loin…) au chant clair. Une tuerie, taillé pour le live de bout en bout et dégageant une énergie brute à vous décorner un bœuf. Mais je m’égare, je disais donc, pour une perle comme ce "
From This Day", combien de titres de remplissage comme "I Devy" ou "
Devil With The
King's Card", beaucoup plus anecdotique car simplement vide d’une interprétation qui les rendrait sans doute plus intéressant.
On pourra aussi citer "
Exhale The vile", à l’intro mystérieuse et très fusion, captivant avant que le titre ne devienne qu’une réplique de sous-
Machine Head de base sans intérêt. Dommage, car les guitares et le chant de Rob aurait pu être largement mieux exploité (ce refrain catastrophique !).
La reprise de Police "
Message In A Bottle" est sympathique, quoique les américains n’aient pas pris de grand risque en la changeant radicalement. Quand au final éponyme, sous forme de ballade, elle se veut largement supérieure en live, même si l’idée d’utiliser une batterie électrique est surprenante et donne un effet grésillant et malsain à l’ambiance…ambiante du titre.
Un album virage, supérieur à son successeur mais encore rejeté des fans. Quelques traces de ces expérimentations subsisteront encore sur "
Through The
Ashes Of The
Empire" (notamment le jouissif "Left Unfinished" !), surtout au niveau des guitares fusion, mais disparaitront totalement sur le revival trash de "
The Blackening" (l’album thrash de la décennie ?). Un mal pour un bien, car je pense que la puissance du dernier (et sa technique effarante !) aurait pu accepter quelques incartades fusion pour le rendre encore plus riche. Mais ce qui est fait est fait, et bien fait qui plus est !
L’intro d’ouverture du disque est magnifique ( Enter The Phœnix)
Après un The More Things Change décevant et montrant déjà un Machine Head qui commence à s'essoufler, The Burning Red est venu un peu comme le sauveur de la situation et a permis au groupe de se renouveler avec succès. Le groupe s'est tourné vers le codes du néo-metal, pour en fournir une vision plus personnelle et propre au son d'origine du groupe, plutôt que simplement les appliquer. Rob a notamment mis beaucoup plus en avant son chant, qui deviendra par la suite une composante importante du groupe, ses hurlements ont aussi gagné en puissance, et son rap l'un des meilleurs du genre je suis d'accord ! J'aurais aimé une production plus propre et puissante, mais Ross Robinson oblige fallait bien que ce soit un peu sale ce que je trouve dommage.
Contrairement au chroniquer, j'adore Exhile The Vile, l'intro à la batterie est envoutante et puissante, le refrain absolument génial (pour moi le meilleur de l'album) et les différent effets de guitares lors du refrain tout aussi hypnotisant; pareil pour Message in a Bottle cover que j'ai toujours aimé. Il y a effectivement une baisse de régime vers la fin avec un Rob Flynn qui beugle trop, mais l'ensemble est vraiment plaisant et change des précédents disques.
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