Qu'avons nous donc ici? Un long métrage documentaire mettant en vedette
Metallica dans la plus pure tradition du cinéma direct. Le groupe qu'il n'est plus nécessaire de présenter laisse donc les cinéastes Joe Berlinger et Bruce Sinosfky filmer leurs faits et gestes pendant plus d'une année, sans spotlight, à l'épaule et en format 4:3. On y voit un groupe qui se retrouve suite à une longue période d'inactivité et au départ de
Jason Newsted, pour la composition et l'enregistrement du nouvel album qui sera
St. Anger. Bob Rock tiens ici le rôle de producteur, bassiste et compositeur à part entière. Nous avons donc la veine d'entrer avec eux dans l'intimité du Presidio, un studio improvisé sur une base militaire et d'y épier un groupe plus grand que nature plongé en pleine crise humaine. On se retrouve au coeur de différents qui rendront impossible toute collaboration entre James Hetfield et Lars Ulrich. L'ambiance est lourde et c'est sans censure (ou presque) que nous seront témoins de leur attitude, de leurs dits et non-dits. Presque puisque dans la première version présentée à la presse la séquence mémorable où Lars hurle «
FUCK» au visage de son vieux complice était plus longue et contenait beaucoup plus de gros mots. Malgré la meilleure des volontés,
Kirk Hammett et Bob Rock sont impuissants devant le combat de coq que se livrent les deux autres et on verra en direct James claquer la porte, geste qui aurait très bien pu sonner le glas du groupe.
Mais James reviendra après une thérapie et beaucoup de recul et c'est maintenant armé de Phil Towle, une sorte de thérapeute en relations humaines, qu'ils entreprendront de résoudre la crise et de produire l'album.
Jason Newsted se vide le coeur devant la caméra mais refuse de revoir ses anciens compères. Dave Mustaine est même invité à venir à vider son sac face à face avec Ulrich. Ayant d'abord signé un accord avec la production, Mustaine ne sera pas satisfait du montage et refusera par la suite d'être montré dans le film. La scène y est quand même et il se considèrera trahi une fois de plus. Mon opinion personnelle est que le montage est excellent et jette un regard vrai sur les protagonistes. Je peux comprendre que Dave Mustaine aie pu être embarrassé en voyant le film mais c'est aussi le cas pour les autres, en particulier Ulrich, Hetfield et Phil Towles. Mentionnons aussi que plusieurs fans on été déstabilisés de voir leur groupe favori sans ses masques. Le montage raconte bien l'histoire en utilisant à l'occasion des images d'archive et allège l'atmosphère en nous présentant plusieurs séquences sur la vie des membres du groupe à ce moment là. On les verra entre autre participer à différentes activités de promotion, on aura droit aux commentaires du père de Lars sur une maquette (hilarant), l'audition de bassistes et l'embauche de Rob Trujillo ou des regards sur les activités personnelles des musiciens.
Au final,
Some Kind of Monster est un regard honnête sur des hommes qui s'exposent une fois de plus, et pour cause, au jugement et à la critique. C'est la qualité et l'intérêt du film que je juge ici et non la musique de
Metallica sur laquelle j'ai rien de nouveau à ajouter. C'est un film génial que je recommande sans hésiter à n'importe quelle personne pouvant aimer le cinéma documentaire, le milieu musical, ou le groupe lui-même.
Cucrapok
Quant à Bob Rock, content de voir que je ne suis pas le seul à le trouver "louche".
Je suis aussi surpris que certains par Kirk, effacé et presque terrorisé.
Quant à Lars et James, leur "couple" en pleine décrépitude fait peine à voir...
Documentaire unique et très intéressant !
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